Le succès de Dixit de Jean-Louis Roubira depuis des années entraîna, pour le plus grand plaisir de l’imagination, moult extensions et dérivés. Cette fois, nous nous laisserons emporter dans l’univers dérivé de celui-ci, par un coffret se suffisant à lui-même, Stella – Dixit Universe (Libellud/Asmodee). Voyant Gérald Cattiaux rejoindre l’auteur originel et Jérôme Pelissier l’illustrer.
Les féru.e.s de l’exercice, mêlant narration, poésie, observation et coopération, retrouveront vite leurs marques. Sans pour autant avoir l’impression de vivre encore et toujours le même rêve bleu. Que vous connaissiez ou non la licence, sachez néanmoins que l’aspect coopératif, pour les 3 à 6 stars du JDS que vous êtes, s’arrêtera à un moment chez Stella. Et que les scores personnels, suscitent l’envie chez beaucoup de mieux agir tactiquement que les autres. Sauf qu’il sera nécessaire de se mettre dans l’esprit de vos à la fois partenaires et adversaires. Tout en comptant sur leur capacité à en faire de même, en vue de glaner davantage de points.
Sur chaque manche, 15 cartes Image se dévoileront. Un mot thème sera tiré au sort et, à partir de celui-ci, chacun.e sélectionnera secrètement sur sa tablette, les cartes lui faisant penser à ce mot et vice-versa. Ce qui peut correspondre à des principes concrets, autant qu’à des délires imaginatifs. L’exemple le plus simple restant celui de la couleur. Forcément si une devient le terme alloué, on aura tendance à cocher les cases possédant des cartes arborant particulièrement ce coloris. Néanmoins, tout ne s’avèrera si simple. Souvent, Dixit pousse justement à cela, avec l’imagination et l’abstrait, devenant fortement présent.e.s afin d’y distinguer une correspondance. Si la thématique est un objet ou un type de personnage, on cherchera également dans le lot ce qui s’y rapportera, sous bien des formes. D’autant que la variété est au rendez-vous, avec 192 mots et la possibilité d’en ajouter comme bon nous semble. Et rendre ainsi l’amusement infini.
Lors de la sélection simultanée et secrète, on en choisira d’1 à 10, sans qu’autrui n’en détermine forcément autant que nous. La quantité restant personnelle, cela peut s’avérer piégeux. Car si au terme du choix de tout le monde, une unique personne a relevé davantage de cartes que les autres, elle passera en mode obscurité. Tout en avançant, à l’instar de toutes et tous, au numéro sur le plateau allant avec sa quantité de cartes déterminées. Ce qui impactera potentiellement sur le décompte de ses points, vous le constaterez plus tard. Ainsi, bien que connaître un maximum de décisions communes avec au moins un.e participant.e sur chaque peut nous rapporter des points, si on n’a pas chuté, rien ne sert d’abuser. Mieux vaut se concentrer sur les plus logiques, dont on se doute que l’assemblée repèrera également les liens.
La révélation des cartes respectivement désignées, s’exécutera à tour de rôle. Avec 1 seule citée par personne à chaque fois et bien entendu le plaisir s’approfondit en confiant nos raisonnements. Si un.e unique participant.e a également indiqué la carte citée, les 2 en question réalisent une super étincelle. Leur valant de remplir les 2 étoiles de leur plaquette, plus celle bonus. En possédant toujours son jeton lanterne en position lumière en conclusion de manche, une étincelle simple rapporte 2 points et une bonus 3. Cette dernière qu’on ne gagne pas sur une carte, si celle-ci a été associée par plusieurs autres comparses.
Malheur si personne n’a songé comme soi, on chute alors. Ne marquant pas de point là, ni par la suite. Et ne devenant plus « éclaireuse/eur », en somme celle/celui signalant la carte concernée lors d’un nouveau tour. Par conséquent, on tente de proposer d’abord des évidences. Malgré une telle péripétie, on reste en jeu sur ce segment. Précisant sur les prochaines évocations, si on avait conservé la carte. Car on continuera de cette manière à éventuellement débloquer des étoiles pour les non chuté.e.s. Et on perdure jusqu’à ce que l’assemblée soit tombée ou n’ait plus de cartes à valider.
Avant qu’on ne repasse si besoin tout le monde en lumière, pour un nouveau mot et 5 illustrations à suppléer, on relève les totaux. Sachant que si on est en obscurité et n’a pas chuté, on conserve les points comme expliqués. Mais si on l’était, une étincelle délivrera 1 point et une super 2. D’où la stratégie de ne pas forcer sur la quantité de cartes reliées au préalable. Ces dernières qui, parallèlement aux mots cibles, offrent une diversité de genres servant le ludique. Tout en profitant de la superbe patte artistique de Jérôme Pelissier. Nous y faisant vivre des situations parfois très parlantes, tantôt oniriques. Avec de nombreux arrières-plans détonants, par rapport à la vision première.
Conclusion
Le monde gravitant autour de Dixit se poursuit avec magie ! Stella – Dixit Universe insuffle une compétitivité maligne, tant on pousse son imagination pour soi-même, mais aussi en vue de trouver ce que pensent les autres. Soit une touche coopérative d’une certaine façon, cependant surtout pour éviter de mettre sa propre personne en danger.