Chronique jeu de société Torres

Oyez, oyez braves gens ! Le primé Torres en l’an 2000 au Spiel des Jahres, devenu un classique, est désormais distribué par Atalia, dans une nouvelle édition d’Huch!. De manière à redécouvrir la vie de château de Michael Kiesling et Wolfgang Kramer, illustrée par Michael Menzel, lancée en 1999.

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Le roi n’est pas mort, vive le roi ! Néanmoins, ce dernier sent les années lui peser et cherche un successeur parmi ses fils. Deux à quatre, selon la quantité de joueuses/eurs. Bon, n’hésitez pas à inventer une monarchie acceptant une reine quand le roi abdique. Il leur lance un défi de 3 ans, pendant lesquels sa marmaille devra construire les plus imposants châteaux. Au terme de chaque année/manche, leur père tiendra les comptes. Celui qui remportera ce concours suite à l’accumulation des points, s’emparera du trône.

En tant que rejeton du roi, on ne va tout de même pas tout faire soi-même. On privilégiera la gestion de nos six chevaliers. Précisons en terme de contenu, qu’on en dispose de 7 par coloris, un servant de marqueur de points. Avant de partir à l’aventure, sachez que le jeu propose des règles pour un niveau de base et pour un avancé. Un important atout, d’autant plus qu’il ouvre amplement le jeu de placement/déplacement stratégique, dès plus ou moins 10 ans. Tout en s’avérant solide sur la distance. Soit capable de devenir une entrée en matière, ainsi qu’un divertissement plus expert.

Au départ, chaque fils situera un de ses hommes sur une des 8 bâtisses encore libres, situées à des endroits prévus par Torres. Le dernier placera également le roi sur une autre. Chacune bénéficiant d’entrée d’un bloc de construction, il en adviendra à nous d’ajouter les autres au fil de nos envies. En en récupérant au préalable, ce qui sera le cas au début de chaque tour de jeu. La quantité, de ces tours comme de blocs, diffère selon à combien on joue. Toutefois il n’y aura pas que cela à faire pour progresser. Lors de sa séquence, on dispose de 5 points d’action pour ses troupes, à utiliser comme on le désire. Y compris en exécutant plusieurs fois la même, en restant vigilant.e car toutes n’ont pas le même coût.

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On peut par exemple placer un chevalier supplémentaire, adjacent (pas en diagonale) à un déjà présent, sur une case libre. Avec les étages à prendre en compte, puisqu’avec les blocs empilés, on montera nos chevaliers pour gagner davantage. Un ajout d’unités essentiel, puisque les points se glanent via les châteaux occupés par nos chevaliers. Précisément, par la quantité de cases occupées par le château, multipliées par l’étage où se situe notre chevalier le plus haut. Autre méthode, déplacer un membre d’une case, par PA. Tant sur le plateau, que les blocs en montant. En descendre ne coûtant rien. Les mouvements et changements de directions, d’ailleurs pas de diagonale non plus, notamment par les portes des châteaux, intensifient la tactique.

Il est évidemment envisageable de disposer des blocs, toutefois on ne peut les piocher comme on souhaite. Lors d’un tour, on ne peut user que de ceux d’une de ses piles de maximum 3 éléments. Et si on ne sert de tous, on les répartira à travers nos autres piles. Et s’il n’y reste assez de place, l’excédent sera envoyé dans la réserve commune. Le calcul est d’autant plus précis pour ne pas gaspiller. Tandis que le placement ne s’effectuera n’importe comment. Entre l’étendue aux côtés de pièces existantes et la hauteur, qu’on aura l’opportunité d’évoluer. Mais sans avoir davantage de niveaux, que de cases occupées par le château. Des habitats ne devant par ailleurs se toucher entre eux.

Chaque personne détient 10 cartes action, à éventuellement acquérir. Si on peut en acheter 2 maximum par tour, il n’est pour autant pas obligatoire d’en jouer dès ce coup-ci. Une seule pourra l’être durant une de ces phases, avant de se voir défaussée. Ultime facette, avancer d’une case un chevalier sur la piste de score. Attention, car à force de récolter des points lors des manches, on placera le membre en question sur l’emplacement qui en résultera. Sauf qu’un seul peut figurer sur chaque case. On doit donc volontairement ne pas en obtenir pour atterrir là où un autre se trouve. Et si on sent que cela arrivera, par exemple un PA pour monter d’un cran auparavant s’avèrera salvateur.

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Comme précédemment évoqué, seul(s) le(s) plus haut(s) de notre escouade dans chaque lieu marquera/ont quelque chose. Ce qui vaut pour toutes/tous les participant.e.s, pouvant se mêler sans aucun souci au même endroit, cela n’a d’incidence sur la/le/les concurrente(s). Le roi octroie par ailleurs un bonus, si on possède un chevalier à l’étage requis du château royal selon l’année. Celui-ci qui peut changer à la fin d’une manche, puisque la/le dernière/ier sur la piste pourra envoyer le roi dans un autre château.

Maintenant que vous êtes rôdé.e.s, des alternatives s’offrent à vous. Dont les fameuses règles avancées. En débutant en posant les 8 blocs où on le souhaite, en respectant des écarts. Tandis que les cartes action sont disponibles sans achat. Sans oublier l’ajout de cartes maîtres, une étant tirée et proposera un objectif commun. Qu’on pourra remplir pour en empocher le bonus. L’amusement de Torres provient également de l’interaction avec son matériel. Des pratiques comme monter les tours et déplacer des figurines originales, apportent un certain plaisir. Et donnent encore plus envie de les manipuler.

Conclusion

Depuis plus de 20 ans, Torres a construit sa légende et cette ressortie via Atalia va sans mal lui permettre d’encore monter les échelons, en tenant sur de solides bases. L’amalgame entre placement, déplacement et évolution s’avère prenant. Et les possibilités tactiques, y compris à propos de la piste de score, sont immenses et pourtant à la fois aisées à assimiler.