Chronique jeu de société World Championship Russian Roulette

Certain.e.s pour s’amuser tirent les cartes, les dés ou encore à la courte paille. Avec World Championship Russian Roulette (Igiari / Novalis) d’Anthony Burch, avec Weberson Santiago au dessin, ce sont des balles qu’on tirera ou non, selon la chance mais pas seulement. Et d’ailleurs, mieux vaut n’en tirer…

World Championship Russian Roulette

Comme le comprennent au titre les plus anglophiles, nous serons 2 à 6 participant.e.s, chacun.e à la tête d’une équipe de 4 personnages au championnat du monde de roulette russe ! Et un peu à l’instar des immortel.le.s : il ne peut en rester qu’un.e. Même si accumuler 15 points, peut suffire à l’emporter. Il s’agira donc de compter sur un bon coup de bol pour ne se planter une cartouche dans le caisson. Tout en misant potentiellement gros et en bluffant. Avec une bonne dose d’actions pour secouer la compétition.

Comme dans la réalité, chaque courageuse/eux ou inconscient.e devra détenir une seul balle maximum, sauf changement, dans son barillet. Le mythique bruit des autres chambres si on presse la détente, alors que n’y figure une cartouche, est ici représenté justement par des cartes clic. Tout le monde en possède 6, plus une carte balle. Au début de chaque manche, toutes leurs étapes se réalisent simultanément entre les joueuses et joueurs, une sera écartée dans notre « poche ». S’il s’agit de la balle, évidemment on triche et aura l’occasion d’en être accusé.e sur une prochaine phase de la manche. Cependant, on peut laisser croire qu’on triche sans le faire.

Puis on mélange son tas, en guise de tournoiement du barillet. Afin de laisser le hasard nous tomber dessus. Avant le résultat, place au pari. Où on mise secrètement combien de tentative(s) de tir, de 0 à 5, on effectuera. Pour mieux se le révéler en même temps. Et éviter de s’appuyer sur ce que font les autres, en vue des gains de points. Un par tir, tant qu’il n’est fatal, car sinon rien.

Vient la phase d’accusation, pour justement signifier que vous songez qu’un.e adversaire a rangé sa balle. Une seule accusation par personne et par tour est envisageable. Mais les conséquences sont multiples et mieux vaut y aller avec parcimonie. En cas de réussite, l’accusé.e voit l’impartialité du jugement lui exploser un protagoniste de son escadron. Ce qui l’éliminera de la manche. Sauf pour accuser tant que son capitaine reste en course. L’accusatrice/eur, voire plusieurs selon les paris, récupère(nt) 3 cartes action.

Tandis qu’une accusation fallacieuse, fait récolter une action par accusation à la personne visée. Alors qu’une accusation erronée, fait écoper d’une balle additionnelle à la place d’un clic dans le barillet de ses instigatrices/eurs. Elle ne sera retirée que suite à un trépas dans son escouade. De quoi n’accuser à tout-va et accroître la tension. Soulignons qu’un décès dans son groupe, offre une carte action à la/au participant.e en question. Et permet si besoin de rafraîchir ses 7 cartes, avec à nouveau juste une balle.

Maintenant que les jeux sont faits, le stress montera avec la phase de détente ! N’hésitez point à théâtraliser la mise en scène. En pointant votre index sur votre tempe, tout en tirant simultanément la carte du dessus de votre pile, pour vérifier si vous vous flinguez. Chacun.e perdure ainsi jusqu’à atteindre la quantité annoncée dans sa mise. Suite à quoi on comptera les totaux.

World Championship Russian Roulette

Vous savez déjà que des moyens distincts peuvent faire dégainer vers votre crane et ce ne sont les seuls. Votre ou vos ennemi.e.s peuvent vous éliminer et vice-versa, grâce aux cartes action. On peut les engranger sans limite, se servir de plusieurs par séquence… Une grande liberté, en outre de spécificités. Certaines doivent être sorties à des moments requis, nécessitent de désigner quelqu’un.e… Potentiellement soi-même d’ailleurs. Pour qui ne craint le danger, afin de tenter de marquer encore un point dans le cas où il s’agit de choisir une cible. Cependant, on a tout autant l’opportunité de désigner un personnage déjà plus là. Méthode idoine pour éviter un retour de bâton. Toutefois, s’attaquer à un.e opposant.e s’avère attirant pour l’empêcher d’avancer, la/le réduire à néant… Et éviter de se suicider. Cela donne même lieu à des scènes intenses, quand tout le monde se retrouve à pointer un.e rival.e.

L’approche artistique au style très typé, percutant, voire sanglant mais pas horrifiant, renforce l’univers très spécifique de cette compétition. Weberson Santiago offre de cette manière à World Championship Russian Roulette, une véritable marque. En sus de protagonistes complètement délirants, qui nous renvoient à la fois dans un genre d’illustrations très caractéristique.

Conclusion

Bluff, enchères, chance, placez-les dans votre barillet et voyez ce qui en ressortira pour vous ! Et comme World Championship Russian Roulette les agrémente d’actions capables de renverser la donne, la stratégie et les surprises s’y développent fortement. Il en résulte une sorte de « jeu d’ambiance + ». Qui touchera sûrement vos partenaires de JDS en plein cœur.