No More Heroes III ou No More Heroes 3, comme vous préférez, a déjà sévi sur Nintendo Switch. Si vous n’aviez pu tout y exploser par manque du support, la licence de Suda51, avec son studio Grasshopper Manufacture et éditée par Marvelous Europe, vous permet désormais de trancher entre PlayStation 4, PS5, Xbox One et Xbox Series. Notons que les Xbox et la PlayStation 5, bénéficient aussi d’une version physique chez Just for Games. Ses objets serviront-ils d’armes léthales dans le jeu ?
Réforme des retraites
Et oui, on crèvera avant de toucher notre misérable retraite… Enfin Travis Touchdown lui assassinera tout le monde (ou presque) avant de pouvoir retourner à la sienne. Obligé d’en sortir pour retourner au turbin, à cause de forces extraterrestres, menées par le prince FU se croyant un super-héros, venues envahir la planète. Et particulièrement Santa Destroy. Pas de bol pour elles, c’est là que pionce et « geeke » à fond l’assassin numéro un au monde.
La suite de l’histoire restera dans ce ton. On navigue dans un univers déjanté, poussant parallèlement la violence au-delà de l’extrême. Mais avec des apports visuels et scénaristiques grotesques pour contrebalancer. Tout en renvoyant à des codes JV, cinématographiques, de sale geek (quoi qu’on va aux toilettes pour sauvegarder) avec collection de figurines ou encore numériques très typés, forçant à foison le trait. Idem concernant les vannes, elles volontairement lourdes à souhait. Là où les avis divergeront le plus. Le reste insufflant du délirant dans lequel on peut aisément se laisser aller.
Everybody wants to fighting prince FU
En tant que beat’em up totalement décomplexé, on s’en ira dans notre contrée favorite défourailler quiconque, afin de grimper dans un classement, ouvrant la voie aux bastons face à ces nouvelles menaces. Armé d’ustensiles à améliorer, évidemment complètement craqués dans leur genre ! Avant tout notre katana électrisant à employer avec modération pour ne tomber à plat, mais rechargeable en réussissant nos actions, en secouant ensuite le joystick.
Tandis que notre gant sera sympathique certes, mais au-delà on bénéficiera d’attaques spéciales. Pour devenir plus rapides que le reste du temps tournant lui au ralenti ou encore passer en mode mecha. Et on garde des surprises. D’ailleurs même dans les batailles, on aura l’occasion de se retrouver dans l’espace, se croyant dans un Gundam / Zone of the Enders. Les bagarres à la teinte de catcheur, les esquives et QTE offrant des avantages… Finalement pas mal d’atouts, parallèlement au beat’em up dévastateur simple et hyper sanglant de l’approche principale.
Au fil de l’aventure, on avancera en outre dans nos capacités. Avec nos caractéristiques glanant en niveau. Une dimension jeu de rôle sans en faire trop, se doutant que le public vient essentiellement défourailler et non se lancer un RPG complexe. Néanmoins tout est là pour sentir la progression et affronter la dizaine de boss montant en difficulté. Mais tout ne s’avèrera une amélioration de leur force. Car on nous balancera à chaque fois des mécaniques opposées bien pétées là encore. Des techniques différentes sont à trouver pour en venir à bout certes, mais l’originalité hilarante de plusieurs situations, renforcera autant l’humour, que l’innovation.
Entre Santa Destroy et les autres lieux, on aura l’opportunité de s’adonner à divers mini-jeux, plus ou moins prenants. Comme finalement toute activité annexe dans un JV d’action. Mais forcément, on nous les tourne au sein d’une identité rigolote, loin de ce qu’on croise couramment. Et surtout, généralement on a droit à des mini-jeux censés attirer car il s’agit de choses dont les joueuses et joueurs rêvent dans la réalité. Ici, on trouvera plutôt des corvées dont les personnes cauchemardent. En revanche, on s’y amuse dans NMH3. D’autant plus que cela servira à glaner de la thune, pour accéder aux combats. Même si IRL cela sert aussi pas mal de déboucher les cabinets, tondre le gazon… Et surtout, on s’occupera du personnage le plus important : le chat !
Mad Travis III
On a déjà pu en parler en peu, les graphismes accentuent certains points forts de l’aventure. La patte artistique déglinguée et la folie des détails explosifs, surprenant autant qu’elles pourront faire marrer. Le design des protagonistes sort également du commun et cette touche cel shading nous en fait voir de toutes les couleurs ! Par contre, comme quasi toujours dans le milieu, les environnements sont techniquement très en-deçà des personnages et effets visuels. Quand il y en a, car les 6 îles du monde ouvert proposent surtout du vide et pas que dans celle du désert. Et pour les adoratrices / eurs de Mad Max 3, NMH III possède aussi son Thunderdome.
Niveau musical, les compositions sont réussies, avec notamment Nobuaki Kaneko derrière, mais on nous les appuie tellement que la redondance intensifie trop le désir de délire. Car autant vous dire qu’on n’écoute ici pas vraiment des titres passifs tournant en boucle, comme dans de longs JDR par exemple. Elles servent ainsi plus que de raison la frénésie de l’aventure, comme on l’attendait !
Conclusion
Pour celles et ceux arguant qu’on débranche son cerveau quand on s’adonne aux jeux vidéo, Suda Goichi leur répond que oui carrément, en leur assénant No More Heroes III ! Une expérience en faisant volontairement des caisses pour s’éclater et éclater de la vilain.e, sans chercher à faire comme autrui.