Chronique livre documentaire Au coeur de GUNNM – La chair et l’acier

L’une des œuvres symboliques du manga et de la japanimation pour quiconque en France dans les années 90, a désormais droit à son documentaire chez Third Éditions. Au coeur de GUNNM – La chair et l’acier de Matthieu Boutillier, aux couvertures de Sylvain Ferret et Guillaume Singelin, revenant sur cette licence marquante de Yukito Kishiro.

Au coeur de GUNNM - La chair et l'acier

L’exercice de pleinement évoquer la franchise GUNNM, ne s’avère pas chose aisée. Son mangaka la faisant perdurer, avec de colossaux retournements, beaucoup d’éléments peuvent encore changer. Et puis on peut légitimement songer qu’à l’instar d’à peu près toute série, tant que ça marche et qu’on lui en demande, tant pour l’histoire principale que les déclinaisons, il ne se privera pas de continuer. D’autres font ça, alors que l’artiste d’origine n’est plus du tout là.

Celui ici en question prolonge d’ailleurs cet univers, sans en être l’unique instigateur désormais. Comme on le constatera, par l’intermédiaire de l’une des grandes sections du bouquin. Ouvrant à l’enrichissement par autrui de la saga. Notamment via le film Alita – Battle Angel, touchant par ce médium un plus ample public. Et à la fois ce titre issu de la conversion originelle aux États-Unis, où le manga restait rare, donne l’opportunité de se replonger dans le passé international, ses détails à adapter, ses événements…

Au coeur de GUNNM - La chair et l'acier

Et aussi celle française chez Glénat. Là encore avec les codes d’époque de ce genre d’ouvrages. Un aspect pas anodin, surtout si comme nous vous l’avez vécue. La qualité et les choix dans les localisations, noms compris, en faisant partie. Ce sur quoi Matthieu Boutillier délivre quantité de précisions, voire d’errances d’antan.

Cependant avant d’en arriver là, on découvre la genèse autant de Yukito Kishiro, que de son œuvre. Avec l’essentiel de ce qui a pu le marquer, afin d’aboutir à cet amalgame de tourments de l’identité humaine et d’action dévastatrice, dans une ambiance de science-fiction. Puis ce monde cyberpunk deviendra nôtre, en se penchant sur lui en revenant sur pas mal de personnages.

Et également par un prisme analytique de ses thématiques. Une émotion et une violence psychologiques, à ne pas exfiltrer de celle physique. Même si cette dernière est le principal attrait, pour une large partie du lectorat et des spectatrices/eurs. Elle ne s’avère pourtant pas son unique fondement et beaucoup gagneraient à le comprendre par ce livre.

Lui-même torturé entre deux identités graphiques pour ses couvertures. Celle dévoilant les ravages du monde et celle démentielle.

Conclusion

En attendant les nouvelles idées de Kishiro renversant les anciennes, Au coeur de GUNNM – La chair et l’acier donne l’opportunité de mieux appréhender et prolonger l’univers vécu jusque-là. Tout en nous faisant vivre l’excitante épopée de la franchise.