Chronique roman Conan le Cimmérien

Premier des trois recueils de Bragelonne sur le héros de Robert E. Howard, Conan le Cimmérien débute la publication de nouvelles du héros, dans leur ordre originel. Avec la volonté d’une restitution au plus proche, via des traductions nouvelles ou révisées par Patrice Louinet et François Truchaud. Avec même des bonus et sans oublier la couverture de Mark Schultz.Conan le Cimmérien

Plutôt que de se diriger vers l’exploration de chaque partie de l’ouvrage, notre préférence ira à une critique globale, tant on risquerait de tellement en dire sur de brefs passages. Voire au contraire éviter d’aller trop loin et finalement devenir inintéressant pour telle ou telle séquence. Et à notre grand désarroi, de ne vous confier l’envie de la découvrir. Alors que cet ouvrage offre une peuplade de passionnant récits. Tout d’abord mise en exergue par une introduction de Patrice Louinet. De retour dans ses explications fouillées, avec Une Genèse Hyborienne, en fin de livre.

La quatorzaine de nouvelles, avant les bonus, commencera par Cimmérie. Un souvenir poétique de l’auteur, d’une page. On nous la propose d’ailleurs en anglais et en français, atout appréciable. Place désormais à la découverte de l’univers de Conan le Cimmérien, en partant de l’histoire d’heroic fantasy très prenante, Le Phénix sur l’épée, celle qui officieusement lança le genre. S’y regroupent le camp du héros, se méfiant de l’opposition après sa prise du trône, et celui de ses ennemis, fomentant un diabolique plan. Avec des entités très marquées, des caractéristiques très particulières (surtout quand on écrit des chansons apparemment) et déjà une suite de parcours annonçant une entente juste de façade pour cette bande.

En une vingtaine de pages, le machiavélisme, la magie, l’épique et l’action grandiloquente elle propre au style maintenant réputé de Conan, nous frappe par son attraction et sa troublante ambiance. Rebondissons sur la durée des histoires, variant constamment entre environ 10, 20, 30 ou encore plus de 40 pages. Changeant ainsi également l’approche narrative par les rythmes et découvertes.

Ces dernières nous révélant un Conan tantôt plus voleur, tantôt côtoyant la piraterie et bien d’autres sortes de pérégrinations. Avec une violence d’une puissance démesurée lors d’affrontements. Cependant, contrairement à ce qui flotte dans l’imaginaire collectif ne connaissant en réalité la licence, ses aventures sont loin de se limiter à cela. Surtout si on évoque celles littéraires, bien plus poussées sur tous les points. Et même tous les poings, notamment quand l’humour se mêle à cette identité dévastatrice. Comme lorsque le Cimmérien retranscrit son procès en toute tranquillité. Avec une conclusion bien à lui pour s’en extirper.

Il en va de même pour les femmes. Amplement moins dévalorisées au cours de certains scénarios. Y compris quand il s’agit d’une jeune damoiselle en détresse, elle s’avère loin d’être anecdotique.

Les bonus nous offrent eux des histoires inachevées, des synopsis, des informations sur l’Âge Hyborien dont des cartes de ce monde… Ainsi que Le Phénix sur l’épée, dans une version rejetée.

Conclusion

Titanesque partie d’ouverture, Conan le Cimmérien nous délivre tellement d’histoires distinctes et passionnantes, qu’on se plonge avec délectation dans la découverte du héros sous toutes les coutures. Avec en plus le bénéfice de contenus additionnels à ces nouvelles, risquant d’en faire de nous aussi des expert.e.s.