Chronique roman Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants

La récente adaptation cinématographique du roman de Terry Pratchett, sous l’appellation Maurice Le chat fabuleux, offre l’occasion de (re)découvrir ses origines, via les éditions Pocket. Où ce livre de la série Les Annales du Disque-monde, mais complètement indépendant des autres histoires, fut publié depuis déjà fort longtemps, sous le titre Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants, illustré par David Wyatt et traduit par Patrick Couton.

Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants

Ouvrage destiné dès une certaine jeunesse, on dira à partir d’une dizaine d’années, celui-ci rend complètement honneur dans son approche aux plus célèbres contes à double-lecture. Vous savez, ceux avec une version littéraire originelle très forte dans les horreurs s’y déroulant. Tandis qu’avec le temps, des versions édulcorées font surface. Aussi bien à l’écrit, notamment pour les plus jeunes. Qu’à l’oral en contant les histoires et, technologie aidant, à l’écran.

On retrouve pleinement cette double-facette, avec l’ambiance tout de même très drôle de cette arnaque de rat.te.s. Attention, il ne s’agit point d’une expression péjorative ! Il faut arrêter d’employer ce terme animal de telle manière. Non, on parle bien des sujets de cette entourloupe. Ou plutôt les faire-valoir, puisque qu’iels sont guidé.e.s par un chat matou, chat voyou : Maurice. Pas véritablement avec un mauvais fond a priori, mais assez machiavélique ou maCHAvélique. Ainsi qu’un jeune homme joueur de flûte, Keith. Qui n’est pas du tout le manitou de cette opération. Le minou le menant véritablement à la baguette, pour se faire des pépettes.

Rien ne vous choque dans ce monde de l’imaginaire… Et bien vous avez tort ! Car ici, normalement, les animaux ne parlent pas la même langue que les humain.e.s (qui sont des animaux rappelons-le). On vous laissera le soin d’apprendre comment le félin et les rongeuses/eurs, ont appris à s’exprimer dans le langage humain. Tout ce que l’on en révèlera, est qu’il en ressort une alchimie entre humour et drame. Un duo reflétant l’identité du roman. Cette équipe file de ville en ville pour soutirer des deniers, en laissant croire à des invasions de rat.te.s et en les réglant. Cependant, elle tombera lors de son escale à Bad Igoince, sur une machination de plus grande envergure.

Là-bas, aucun.e rongeuse/eur en vue, mais il n’en est peut-être pas pareil à l’odeur. Parallèlement, les habitant.e.s voient leur nourriture disparaître. Et les dératiseurs apparemment très actifs, n’en sont que plus suspects. La troupe enquêtera donc, bon gré, mal gré, sur cette situation. On risquerait de vite trop en dévoiler sur le contenu et privilégiera donc d’évoquer à présent des thématiques fortes. Cette exploration s’avérant aussi secouée, qu’émouvante. L’amitié poussant à la bravoure, des réflexions intimistes sur le trépas et autres visions sociétales, ne se trouveront absolument pas maquillées de manière à devoir gratter le ventre de Maurice vernis du scénario. Ce dernier portant littéralement ces propos sur la table, pour que quiconque puisse s’en saisir.

Conclusion

Aventure sarcastique, Le fabuleux Maurice et ses rongeurs savants frappe les esprits, pour réfléchir sur des thématiques parmi les plus essentielles de la vie, avec une une maligne drôlerie.