Titre impossible à oublier, forcément aussi long on ne risque de le confondre, L’extravagante histoire de Marty, ou comment réaliser ses rêves grâce à un potiron de Caryl Lewis, illustré par Patrick Corrigan et traduit par Maud Ortalda, figure parmi la collection Tilt! des Éditions Milan. Une série aux thématiques très fortes, comme nous l’a récemment prouvé Les folles semaines de Pia T1 Un manoir pour douze de Séverine Vidal et Benjamin Strickler. Soulignons qu’il s’appelle juste Seed en version originale. Différence nous ayant fait éclater de rire un moment.
Assurément touchée par la syllogomanie, maladie de plus en plus commune, il n’est évident pour Marty de vivre avec sa maman. Entre tous les objets qu’elle conserve, récupère, y compris de véritables déchets. Mais on ne sait jamais, « ça peut servir » ! D’ailleurs leur bicoque déborde tellement, que la plupart des pièces ne sont accessibles. Et qu’il faut traverser des amas de meubles d’électroménager hors service, emballages et autres détritus, pour atteindre les rares endroits encore possibles. Dont le fauteuil où elle passe le plus clair de son temps. En dehors de ses sorties pour glaner d’autres choses à entasser. Et la chambre du garçon, tentant tant bien que mal de repousser les offensive.s. Afin d’éviter qu’elle ne devienne un dépotoir. Surtout qu’il n’y a aucune démarche environnementale. Et que s’il était possible de consommer plus, pour en collecter davantage, toujours en l’état et les laissant se dégrader, mais ne jamais revaloriser, elle le ferait.
Cependant, ce n’est pas la folie niveau financier. Et la bande des baskets tendances, le fait allégrement sentir à Marty. Subissant un harcèlement moral de premier ordre. Renforcé par sa solitude, car si d’autres ne sont évidemment méchant.e.s, il n’a jamais pu prolonger une relation amicale. Par crainte d’inviter ses camarades. Il se liera pourtant avec la piquante Gracie, vivant elle son père. Même si contrairement à son nouveau copain, elle a au moins des nouvelles de son autre parent. Malheureusement, bien qu’à l’instar de la mère de l’ado / pré-adolescent il semble tenir à son enfant, on ne peut dire qu’il s’en occupe vraiment. Trop accaparé par son travail. Si c’est important pour assurer leur vie, il oublie assurément l’attention envers elle. Cette dernière connaissant en outre bien la mise à l’écart. Son handicap entravant son ouïe, lui valant d’odieux problèmes avec d’autres enfants.
Heureusement, elle pourra bientôt compter sur le grand-père de Marty. Ces 2 derniers passant beaucoup de temps ensemble à jardiner et assister aux inventions désastreuses du papy. Lui non plus sans grands moyens, mais à l’énorme cœur, offrira une graine surprise à son petit-fils. On se doute que JAMAIS vous n’en devinerez le végétal en sortant ! Tout au long de leurs rudes aventures, voyant autant l’amitié et les liens familiaux grandir entre ce trio, que des déchirements se produire dans leur vie, on suivra parallèlement la pousse du potiron. Avec lui aussi ses fabuleux moments et d’autres amplement plus durs. Le cucurbitacée qui les liera vers un objectif commun de voyage, alors que le garçon n’a jamais eu la possibilité de partir. Contrairement à ses ennemis rivalisant de prétention sur leurs vacances. L’équipe atteindra-t-elle cet objectif rêvé, dans cette vie souvent cauchemardesque ?
Conclusion
De nombreux problèmes de santé et sociétaux sont abordés au cours de L’extravagante histoire de Marty, ou comment réaliser ses rêves grâce à un potiron. Néanmoins jamais à la va-vite, les thématiques étant approfondies, touchantes, vibrantes. Même l’humour et la tendresse du roman, ne diluent ces sujets poignants.