Chronique roman Maraude(s)

La collection de novellas utopiques Eutopia chez La Volte, nous embarque avec Maraude(s) dans les pérégrinations aussi dramatiques, que poétiques, de Bri et dilem, dans la cité pas si commune de Belleville. Mais finalement, peut-être pas tellement loin de la réalité…

maraude(s)

Même si nous avons titré roman, l’ouvrage est vraiment annoncé et conçu en tant que nouvelle, à l’instar du but de cette gamme. Néanmoins, les quasi 100 pages que vous arpenterez, valent une grande expérience de roman. On y suivra justement dilem et Bri, dans cette ville imaginaire de Belleville, au sein d’un futur ne nous semblant pas impossible. Voire très proche dans son chaos, ses quartiers, ses bandes… Et la milice aux portes.

Avec une véritable galère pour survivre et une société répressive à souhait. Donc là, carrément proche de la nôtre, mais plus exacerbée comme certains pays ne la distinguent encore dans notre réalité. D’autant plus que la pauvreté financière se trouve davantage présente, crade, nouant le ventre… Avec des sensations limites postapocalyptiques, d’ailleurs l’empire numérique n’y a résisté ! Cependant, la richesse du cœur a encore l’espoir de rejaillir pour lutter.

En ces lieux segmentés, nos 2 protagonistes conteront leur parcours mouvementé, ralliant et reliant les divers clans. L’expérience s’avère architecturalement poétique, en voyant notre duo franchir moult obstacles, nous les décrivant entre émotion dramatique et humour. Au même titre que les détails des habitant.e.s, des moments de vie, des anecdotes… Avec des endroits et un peuple meurtris, mais l’avenir reste quand même quelque part dans les esprits. Sans quoi davantage de monde aurait lâché.

Ce qui ouvre évidemment à la drôlerie, nécessaire pour survivre et les discours n’en manquent. L’ensemble amalgamé par une poésie par conséquent aussi touchante, que dure et amusante elle aussi, selon les cas. La beauté en ressort de cette crasse et nous laisse imaginer les 2 crapahutant, rencontrant des personnages hauts en couleur. Tout en devant survivre en s’entraidant et continuer ce périple incessant et essentiel.

Conclusion

D’une S.F. loin d’être si fictionnelle, Maraude(s) traite ses thématiques d’une rare manière. Une haletante et émouvante facette s’en dégage, par cette cavalcade autant rude humainement, que poétique.