Chronique roman Proxima du Centaure

Non sorti il y a des années lumières, mais tout de même il y a 4 ans chez Flammarion, il est temps de lever le regard vers l’étoile Claire Castillon, en vue de découvrir une partie de sa constellation jusqu’ici d’œuvres étincelantes : Proxima du Centaure.

Proxima du Centaure

Précisons d’emblée à son sujet, que s’il est édité par Flammarion Jeunesse, l’ouvrage s’ouvre à partir de l’adolescence. Vers 12/13 ans, avec des thématiques pouvant alors être comprises, car en plein dedans dans la réalité. Mais également saisir des propos mâtures, sans omettre le style. Pour lesquels les adolescent.e.s de 11, comme ces enfants proclament l’être, seraient plus que majoritairement bien trop jeunes pour tout appréhender, voire encaisser. En revanche, comme habituellement avec l’autrice, cette ouverture se prolonge jusqu’à plus d’âge. Nul besoin d’être jeune, même pas dans sa tête.

D’ado il sera question avec Wilco, qui fantasme, non sans poésie, sur Apothéose. Enfin il ne s’agit du prénom de la jeune fille, mais de celui qu’il lui donne. Cependant il en ignorera le véritable durant un bon moment. Les 2 n’ayant en commun que le cours d’anglais. Et la classe se retrouve avec ce genre de prof qui vous confie un prénom typiquement anglais, plutôt que le vôtre. Si bien que même cette information lui échappe. Attention histoire véridique version ndla. Portant un prénom anglophone, notre professeur de 6e m’avait tout bonnement donné le même, ça aurait vraiment cassé ce mystère du roman… Et l’originalité des élèves à se trouver un pseudonyme.

Malheureusement, notre « héros » est plutôt réservé. Préférant observer de loin cette supernova, plutôt que de l’approcher. Il la regarde même passer à côté de chez lui, au travers de sa fenêtre. Si bien qu’il se perche et se penche au maximum, afin de l’apercevoir ne serait-ce qu’un instant de p… Boum, boum ! Le drame de sa chute survint à cet instant magique, l’envoyant à l’hôpital dans un état très grave.

De cet endroit si anxiogène, on suivra les songes de Wilco, voyant sa mère, son père ou encore sa sœur venir lui rendre visite. Plus ou moins selon les cas. Avec des caractères très marqués, dont évidemment sa frangine risque de ressortir pour beaucoup. Ele qui décide de faire ceinture, tant que son frère doit faire « coquille ». Son meilleur ami viendra également, plus sporadiquement. Néanmoins, celui-ci a enquêté sur la camarade quasi inconnue. L’objectif, réussir à la rapprocher de Wilco !

Toutefois avec la faculté de son pote à charmer à peu près toutes les filles, il y a de quoi craindre que le plan se déroule autrement. D’autant plus qu’il ne sera là pour remarquer quoi que ce soit. Ses rêves remplaceront son manque d’informations. Imaginant d’aucune et d’aucun penser à lui, vouloir le visiter mais un abracadabrantesque empêchement fait qu’une fois encore il n’en sera rien… Les enchainements de ses songes deviennent aussi émouvants, que drôles parfois, voire d’une certaine manière pathétiques. Puisqu’on sent à quel point il n’y croit point, mais leur trouve des excuses. Un trop plein de gentillesse habituel chez les personnes qui se font toujours avoir.

Par conséquent, on y découvre des séquences toujours plus bouleversantes. Au même titre que la plupart des scènes de visites familiales, que nous conte le garçon. Systématiquement par le biais de détails sur lesquels sait s’axer Claire Castillon, à l’instar de ses autres livres. On se retrouve emporté.e.s avec drôlerie, intimité, incongruité ou encore violence sentimentale, dans ces petits riens au départ, se transformant en moments marquants. Et en qualité stylistique impressionnante !

Conclusion

Les qualités qu’on a tendance à rechercher en lisant un récit de Claire Castillon, sont empeignées dans Proxima du Centaure ! Puissant émotionnellement, sachant jouer des mots pour une touche amusante sur un thème dévastateur ou exagérer sur un plus léger… L’approche stylistique nous ébouriffe, tout autant que l’histoire en elle-même.