Chronique roman Symphonie Atomique

Arrivé à bord de son vaisseau chez les Éditions Critic il y a 2 ans, Symphonie Atomique d’Étienne Cunge a transité en capsule vers Pocket. Décorée elle, par une couverture de Julien Rico. Ouvrant son univers pas si lunaire, par rapport à notre propre monde, en entrant dans la collection Les étoiles montantes de l’imaginaire.

Symphonie Atomique

Cette dystopie se déroulant à la fin du XXIe siècle, prend une situation similaire à la nôtre. En l’occurrence, une population et des superstructures arguant qu’il faut moins et mieux consommer, privilégier le partage… Mais en réalité, elle fait le contraire et pousse quiconque à agir en cette direction. Pour se sentir meilleur.e en possédant et en n’ayant rien à faire des autres d’un côté. Et continuer à se gaver sur le dos des gens et de la planète, de seconde part. Plus encore depuis l’épidémie de 2019 due au Sars-Cov-2 et le confinement qui suivit.

Derrière la situation de crise sur place, entre des ressources se raréfiant, l’écosystème en état catastrophique, des violences toujours plus pressantes, pauvres s’entassant, riches se terrant… l’espace n’est pas en reste. C’est dans le contexte d’une attaque spatiale, que justement le chambardement se déploie dans les grandes largeurs devant nos yeux.

Dans ce monde, 4 hyperpuissances aux idéaux pas vraiment accordés, se taillent la part belle. La Chine, La Russie, l’Europe et les États-Unis. De prime abord, on songerait même que la particularité européenne la rendrait sympathique, avec sa vision écologique. Là où le trio restant se ressemble finalement plus ou moins dans son oppression avec ses variantes, entre totalitarisme et capitalisme exacerbé.

Soit déjà des enjeux politiques dans les hautes-sphères, ainsi que des riches entreprises. Spécifiquement une avec son projet à franchiser, que l’on apparentera à un bunker de fin du monde, avec une drastique sélection pour y pénétrer. Cependant, la survie de l’espèce et des rares autres animaux encore là, en passera par une autre triplette. Elle potentiellement plus humaine, faite d’individualités, mais pas forcément d’individualisme.

Entre Agathe, Juan et Ashkat, on suivra des aventures de vie, devenant celle de la protection de l’humanité. Toutefois, parallèlement à ces véritables épopées s’entrecroisant au sein d’un thriller SF, les plongées au cœur des réflexions et sentiments de ces êtres, porteront l’œuvre vers d’autres sphères. Ashkat le Kazakh, se trouve lui plus que jamais sur le terrain et est troublé par sa violence. Difficile de ne pas se sentir secoué.e, au travers de son histoire, à la fois très distincte des autres. Et rapidement auprès d’Ulan Moltov. Peut-être la pire menace, un temps pourtant pris de haut et semblant capable de tout renverser, en se servant de la haine des peuples. Cela vous rappelle quelque chose ? Plusieurs en réalité !

La diversité des 3 principaux personnages, valorisera chaque propos. On n’en révèlera pas trop à ce sujet, mais Juan lui se trouve là-haut, très loin dans l’espace; Tandis qu’Agathe est une espionne. Par conséquent, elle se trouve bien placée pour enfin voir venir ce nouveau tyran. Au milieu de ces périples à l’atmosphère pesante, on découvrira des tranches de vie… ou éventuellement l’inverse, via Radio Collapse. Et sa rubrique ouverte à quiconque : L’effondrement près de chez vous. Un apport très intrigant pour débuter les chapitres, rendant plus palpable la douleur de leur réalité.

Conclusion

Entre émotion et chape de plomb, Symphonie Atomique, au travers de sa science-fiction à suspense, nous dévoile des aventures humaines poignantes. Dans une ambiance similaire à notre réalité, avec quelques années et technologies supplémentaires.