Chronique roman Yardam

La récente collection de Pocket Imaginaire, Les étoiles montantes de l’imaginaire, dirigée par Charlotte Volper, poursuit son ascension avec une nouvelle sortie : Yardam d’Aurélie Wellenstein. Avec une couverture d’Aurélien Police. Précisons qu’il n’y a aucune obligation de procéder comme dans le récit, pour vous transmettre la connaissance de celui-ci.

Yardam

La ville de Yardam est touchée par un terrible drame. L’amoncèlement de coquilles devient de plus en plus inquiétant. Et aucune piste ne paraît mener à la résolution de l’enquête. Si vous n’êtes choqué.e.s, c’est simplement car vous ignorez qu’il s’agit d’humain.e.s vidé.e.s de leur for intérieur, déambulant, succombant à la folie. Mais on ne sait par quoi ou qui le malheur surgit.

Enfin nous, on en connait la raison assez rapidement. Dont un des instigateurs, Kazan. Qui avant d’obtenir cette capacité de s’accaparer les connaissances et facultés de quiconque avec qui il échangera un premier baiser, a lui-même été touché en toute connaissance de cause par cette maladie/malédiction. Mais ceci par un rapprochement physique plus intime, avec une femme porteuse également. Si bien qu’il ne fut vidé de son âme, mais devint capable d’en absorber.

N’en révélons davantage au sujet des précisions de cette particularité. On en apprendra très tôt sur sa globalité. Dont ce trop plein qu’elle cause. Emmagasiner un excédent de personnes, se trouve donc dangereux. Et pour cause ! Au travers de ce « héros », on se rend compte à quel point la masse de voix en lui le tourmentent.

Afin d’avoir une chance de régler le problème, la cité vient d’être placée sous huis-clos. Ce qui n’arrange Nadja et Feliks. Doctoresse et docteur de l’extérieur, désirant soigner les personnes, désormais coquilles. Sans pour autant savoir le pourquoi du comment de l’horreur. Mais rapidement par leur rencontre avec Kazan, l’évolution des relations commencera à peut-être leur offrir une chance.

Cependant d’ici là, moult tentatives, plus ou moins violentes, médicamenteuses ou non, l’utilisation de divers éléments… auront lieu. Tout en voyant l’esprit de notre contaminateur, loin d’être le seul à Yardam, se trouver constamment davantage bouleversé. Et lui-même aura peut-être besoin de soins, afin de ne céder à la folie. Néanmoins l’aventure mouvementée, ne s’avèrera aisée, tant physiquement, que mentalement. Notamment par les séquences dans la jeunesse de notre féru de peinture, qu’est avant tout le principal protagoniste.

Ses démons personnels datent de bien avant ceux labyrinthiques qu’il subit aujourd’hui. Même s’il savait complètement de quoi il en retournerait. Un choix pour survivre dans ce terrible monde. Qui lui demande d’autres efforts et artifices, pour maintenant survivre face à cette torpeur. Bien qu’elle s’avère parallèlement son secours de sa vie d’antan.

Soulignons la remarquable vaporeuse couverture d’Aurélien Police. Tant au niveau stylistique, que dans le ton du thème par sa représentation.

Conclusion

Au-delà de l’atmosphère de science-fiction, entre ce virus à double-tranchant et ses intrigues, Yardam s’avère très puissant dans ses intimes questionnements. Une introspection, avec un régiment dans la tête de Kazan !