Critique du livre Fables et Légendes Japonaises

Les plus ou moins antiques contes nippons, ont traversé les époques dans leur pays d’origine et ont depuis su franchir les frontières, en s’établissant sous bien des formes. Ynnis Éditions nous propose au cours de Fables et légendes japonaises, d’en (re)découvrir pleinement par les écrits d’Ippei Otsuka, traduits de l’italien par Mathilde Tajana, et les dessins de Keiko Ichiguchi, plus celle de couverture par Jean-René Derosas. Tout en nous offrant quelques explications au terme de chacune.

Fables et légendes japonaises

Les récits ne s’avérant pas très longs, on les survolera pour ne pas trop vous en révéler sur la saveur de chacune. Sans même se mettre à parler des rebondissements qui y surviendront. Daidarabotchi, le géant tyrannique, nous entraînera vers une de ces fameuses légendes. Où un peuple se retrouve opprimé par un géant engloutissant toutes leurs denrées. Le village tentera tant bien que mal de s’en débarrasser, mais cela ne s’avère pas si simple. Et quand un plus petit a une idée, tout le monde n’est pas enclin à l’écouter. Normal, il est petit… Les victimes arriveront-elles à se débarrasser de leur assaillant ? Et comment ? La morale ne vous échappera pas.

Sans aucun doute la plus célèbre des histoires de cet ouvrage, ou tout du moins celle qui a inspiré sur bien des aspects 2 des plus grandes légendes culturelles : Son Goku et le voyage en Occident ! Où nous retrouvons Son Goku, roi singe autoproclamé, sur son nuage d’or volant, bientôt armé de son bâton magique pouvant grandir à vue d’œil. Cet impétueux et tempétueux personnage, nous fera vivre une aventure palpitante. Voire plutôt une série, où son caractère bien trempé nous accroche encore plus à notre lecture.

Ikkyu-san, le petit bonze de génie, un récit aussi sucré que malin. Où le garçon en question, du temple bouddhiste d’Ankoku, nous régale de ses malignes techniques, peu importe la situation. On évoquait un enfant, d’où le terme petit du titre. Mais Issunboshi, le plus petit samouraï du monde, lui parle vraiment de la taille. Celui-ci mesurant environ un sun, soit un auriculaire. On apprécie particulièrement qu’un tel terme japonais, bénéficiant de son explication dans la foulée de manière fluide au sein du texte, ait été conservé. On absorbe l’expression typique et se sent ainsi davantage investi(e) dans l’expérience. Par ailleurs, un glossaire final permet de retrouver des définitions des mots japonais employés.

Fables et légendes japonaises

La jeunesse est souvent mise à l’honneur, Kintaro l’enfant d’or le confirme. Ce dernier et sa mère, enfin l’origine des 2 reste trouble, vivent dans un endroit très reculé. Avec de nombreux animaux pour amis, offrant de magnifiques et sincères liens en ce sens au sein de ce texte. La bande des tanuki de Shojo a elle aussi touché le globe depuis, par l’inspiration qu’elle a pu fournir. On y retrouve les espiègles tanuki et leurs transformations, rompus à faire peur aux humains. Néanmoins quand cela ne fonctionne pas avec un qui s’en trouve carrément amusé, les rigolos animaux font tout pour trouver la farce ultime.

La princesse porte-vase, voit elle sa tête être cachée sous l’objet que vous aurez deviné, après que sa mère lui ait rapporté les propos de la déesse de la miséricorde. La jeune fille se retrouvera par la suite poussée vers la sortie de la demeure familiale, alors que sa mère n’est plus. Devant se confronter à la marâtre ramenée par son père d’on ne sait où. Voyant notre héroïne errer dans les bois, avec un ton dramatique. Mais serait-il envisageable qu’un jour son prince vienne ?

Les enfants surprenants physiquement, figurent souvent au centre des intrigues. Tant dans le fond, que la forme. Mais la forme de quoi ? Et bien celle d’un délicieux fruit avec Momotaro, l’enfant pêche. Ce dernier trouvé par une femme, qui élèvera avec son mari, ce garçon qui aurait pu être dévoré. Finalement, c’est lui qui mangera avec grand appétit. Sa faim ne s’arrêtera pas là, puisqu’il nourrit l’ambition de combattre les oni, soit les démons. Il s’en ira dans un épique périple, le voyant réunir une bande au fil du temps, décidée à s’occuper de ces vils personnages.

Fables et légendes japonaises

Histoire sentimentale entre 2 jeunes gens tout au long de Tanabata. Cette dernière originaire d’un autre monde, se retrouve ennuyée au moment de sortir de l’eau qui lui donna envie de se baigner sur Terre. Sa robe sans laquelle elle ne peut retourner chez elle, a disparu.
Mikeran qui l’a dérobée avant d’apprendre qu’elle lui appartenait, compte lui cacher, tant il est tombé sous le charme de la demoiselle. Craignant de ne jamais la revoir, il fait semblant. La suite de leurs aventures mettra le jeune homme à l’épreuve, tout autant que leurs sentiments.

Fables et légendes japonaises se conclura avec Taro Urashima, un homme qui sauva une tortue de mer agressée par des enfants. Celle-ci le remerciera en lui faisant découvrir le palais du Roi Dragon. Jusqu’ici, il ignorait encore si cet endroit existait vraiment. Et vous vous en doutez, il y rencontrera une dame qui lui plaira beaucoup et cela sera réciproque. Mais l’homme réussira-t-il à jongler entre ce qu’il éprouve pour elle et la terre ferme qui lui manque ? Comme pour les autres écrits, on ne vous confiera pas les autres éléments importants, pour ne rien vous gâcher. Sachez juste qu’à l’instar d’autres dans ce livre, on le mettra au devant de terribles choix.

On apprécie en plus énormément les compléments, donnant des informations sur la nature de ces contes, des précisions à propos des multiples versions, les festivals qui en découlent, les adaptations en manga, anime…

Conclusion

Avec ses histoires attractives, souvent drôles mais pas nécessairement jusqu’à leur fin parfois tristes, Fables et légendes japonaises nous emporte vers des moments très touchants, aux thématiques variées.