Suite de la série de nouvelles d’Howard Phillips Lovecraft, croquées par Armel Gaulme. Un terme en totale adéquation avec le sujet et notamment la créature évoquée dans Les Carnets Lovecraft – Le Molosse, traduit par Arnaud Demaegd, elle-même à croquer.
La folie et l’ennui de certains hommes, poussent à bien des horreurs. Deux amis sont las de tout, si bien que pour s’occuper, ils se lancent dans le pillage de tombes ! Particulière distraction s’il en est, le duo ne se voit en revanche pas comme de banals ravageurs de sépultures. Car si la morbidité s’avère bel et bien de mise, les comparses ont tendance à viser certains genres, pour y dénicher des trophées. Crânes aussi bien de fameux nobles âgés que de jeunes enfants, œuvres sculpturales et illustrées angoissantes…
Le tout magnifié horrifié, par des mises en scène, y compris en odorama, évoluant au gré des envies des tenanciers de ce très personnel petit musée des horreurs. Il est à noter que si dans notre réalité contemporaine le marketing sensoriel est tendance, ces deux-là avaient tout compris bien avant. Même s’ils gardaient tout ceci secret, enfoui au plus profond de chez eux et de leur âme.
Une rumeur les conduisit aux Pays-Bas, pour s’en prendre à une tombe qui renfermerait un personnage enterré là il y a 5 siècles et qui aurait été une goule. Forcément, on comprend leur excitation. D’autant qu’il paraîtrait qu’il y serait en compagnie de quelconque artefact. Une aubaine pour agrandir le trésor des duettistes. Cependant cette fois, ils auraient mieux fait de ne pas tomber sur un tel endroit.
Effectivement, un objet plus que jamais attirant pour eux, y figure. Une amulette de jade vert, à la forme animale d’un mélange hors du commun. Celle-ci qui s’accompagne d’inscriptions renvoyant pleinement à un ouvrage qu’ils ne sont pas sans connaître : le Necronomicon. Il n’est jamais bon signe de croiser de tels écrits. Mais bon, ça va. Ce n’est pas comme si la créature de l’objet se mettait à nous poursuivre, après que l’on ait troublé son repos éternel…
Quoi que dans le doute… D’autant plus que la doublette commence à entendre de drôles de bruits, aboiements au loin, grattements… Serait-ce leur imagination qui leur jouerait des tours ? On vous laisse en apprendre davantage par vous-mêmes. Tout comme on vous laisse découvrir le début de l’histoire, qu’on a volontairement passé sous silence. Un récit ponctué de somptueuses illustrations d’Armel Gaulme, nous permettant d’admirer la vedette titre du livre Les Carnets Lovecraft – Le Molosse. Mais aussi d’autres personnages, dont des portrait des 2 pilleurs ou encore des visites de leur butin accumulé. Ce dernier aussi attirant, que flippant. Qui plus est, l’artiste nous révèle des informations à propos l’approche de son travail, sur plusieurs pages.
Conclusion
Encore un épisode dément et démentiel, délivré des limbes par Bragelonne. Les Carnets Lovecraft – Le Molosse mêle cette angoisse de la description, à un style visuel se prêtant pleinement à la situation. On imaginerait sans mal un témoin d’époque, tout retranscrire ainsi.