Critique du livre Rumiko Takahashi – Reine du manga

Mondialement culte par l’enchaînement de fantastiques œuvres, la mangaka valorisée au travers de ce livre a pourtant mis du temps, comme habituellement dans le manga, avant d’être reconnue par l’intelligentsia occidentale. Cela évolue enfin, notamment via son prix lors du Festival d’Angoulême 2019, dont Pauline Croquet faisait partie du jury. Ce qui permet d’autant plus de lui consacrer un ouvrage. Rumiko Takahashi – Reine du manga, au sein de la gamme Pop’n Love de Pix’n Love.

Rumiko Takahashi - Reine du manga

Quel retard pour lui décerner cette récompense, quand on pense à quel point elle cartonne depuis si longtemps dans le monde, dont en France. Avec comme premier tremplin, les adaptations en animes dans le Club Dorothée, instantanément adorées par beaucoup (ndla : pas mon cas à l’époque, mais en les redécouvrant ces dernières années je fus conquis). Cependant, la biographe n’a pas attendu aussi longtemps pour reconnaître son talent. Par son biais, nous apprendrons de son enfance, jusqu’à aujourd’hui.

D’une manière aussi passionnante, que dynamique, à l’instar de Forever Tsukasa Hojo – Portrait du père de City Hunter, par Pierre-William Fregonese chez le même éditeur. Et à ce propos, on précise qu’aucune image n’y figure non plus, si jamais vous recherchez davantage un artbook. Toutefois, il s’avèrerait dommageable que vous passiez à côté, même si vous n’êtes pas fervent(e)s de Rumiko Takahashi. Voire ne connaissiez pas ses œuvres, car c’est un véritable parcours de vie entraînant, dans lequel on s’infiltre.

Tout d’abord avec sa jeunesse, afin de poser quelques bases. Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir la création de personnages. On touche ainsi rapidement à son art. Et concernant ses protagonistes, on est particulièrement au courant qu’elle sait y faire. Tant l’on en cite à la pelle de véritablement très marquants. Pour un public plus large, généralement les féminins ou à moitié féminin… Viennent ensuite ses débuts dans le professionnalisme, un pan toujours très fort durant la lecture. Le moment où énormément se joue. Comme pendant les parties précédentes, entre jeunes années, formation par soi-même grâce à sa passion… Des récits, comme nous le confions précédemment, qui vous absorberont sans même nécessiter d’un lien quelconque avec la mangaka et ses œuvres. Un régal d’apprendre tous ces détails, semblant constituer un destin.

Rumiko Takahashi Reine du manga

Même si en réalité, ils ne sont que des prémices et encore faudra-t-il franchir le cap suivant. Et réussir à perdurer, soit le plus compliqué. En somme, une carrière accomplie. Justement, une évolution que l’on suit, notamment par le biais de codes forts de l’autrice, ayant su nous happer. Comme ses formes d’humour, souvent ravageuses. Sachant pleinement s’imbriquer dans la romance, le sexy ou encore l’action. Et parfois un peu de tout cela, pour un cocktail bien secoué, comme le démontrent Urusei Yatsura/Lamu ou encore Ranma ½.

Alors que la comédie romantique survole toujours l’ensemble, comme évidemment dans Maison Ikkoku/Juliette, je t’aime, lui aussi savamment traité. Déjà gorgé d’humour complètement délirant, loufoque, clairement une patte symbolique chez l’artiste. D’ailleurs en parlant de patte, on notera aussi les points animaliers très présents dans ses livres. Ces derniers qui défilent, comme nous vous le confions, tantôt par des thèmes globaux, tantôt plus directement par le titre en lui-même. On la voit ainsi évoluer, sans omettre les étapes de vie. Et particulièrement les amitiés.
Comme avec une autre personne grandement marquante du milieu et que l’on a connu à la même période, aussi au travers des versions animées dans le Club Do : Mitsuru Adachi (Touch/Théo ou la batte de la victoire, Hiatari Ryôkô/Une Vie Nouvelle…).

Conclusion

Bien entendu si vous appréciez un tant soit peu l’autrice, ses mangas et/ou les déclinaisons en dessins animés, vous vous délecterez de Rumiko Takahashi – Reine du manga. Toutefois, Pauline Croquet ne s’adresse pas qu’au public déjà happé. Suivre cette aventure humaine et artistique capte l’attention, même si l’on ne connaît aucun manga, ni le milieu.