Que feriez-vous si vous étiez gourmand(e) de desserts sucrés et autres douceurs, alors que ceux-ci se retrouvent interdits dans votre ville, comme dans La Mafia des Bonbons ? Qu’ils soient infâmes dans leur composition ou qu’il s’agisse d’un gâteau de qualité. Composé uniquement de bons produits, sans être tombé dans la marmite de sucre cristal.
Cette prohibition fut lancée par le nouveau maire, sous le signe de la santé. Terminés la malbouffe et le sucré. Le candidat, avant son élection, usant de l’argument choc : pour la santé de vos enfants. Si l’on se doute que les dentistes et nutritionnistes n’ont pas voté pour lui, car ils voyaient là la chute de leur empire, la majorité s’est prononcée en sa faveur.
Cette donne amène évidemment le manque, créant une demande sur laquelle fondent des esprits opportunistes. Les enfants créant leur propre marché. Dont celui devenu l’un des parrains de la friandise : Eddie De Menthe ! Adolescent gérant bien ses affaires, on n’imagine pas qu’il puisse avoir besoin de quelqu’un d’extérieur à sa bande.
Pourtant il fait appel à Nelle Faulkner. Détective en herbe, elle-même n’ayant que 12 ans. Si nous ne révèlerons pas la mission, il lui demande de retrouver un objet. Ce qui entrainera une véritable enquête de la part de l’adolescente. Teintée de série noire, où la privée se parle à elle-même, avec une saveur un peu sombre quand elle ressasse ce qu’elle vient de découvrir. Parfois avec ce décalage sucré dû à leur jeune âge.
Comme lorsqu’elle dépeint le bureau d’Eddie ou encore sa rencontre avec son concurrent dans le trafic, La Gaufre. Puisque l’on ne retrouve pas des marchandises qui vaudraient amendes et emprisonnement dans notre monde. Mais plutôt des pâtes d’amande, vous rendant néanmoins criminel(le) dans celui de La Mafia des Bonbons.
Avec son titre mêlant thématique adulte ténébreuse, mafia, et douceur enfantine, bonbons, l’édition française réussit en quelques mots à situer pile le genre de son ouvrage. Celui originel, en anglais, étant Candy. Ceci car l’on retrouve de temps à autres, des moments drôles renvoyant au fait que l’on suit généralement de jeunes personnes. Notamment dans les débuts du livre, où Nelle nous joue sa détective, avec le côté sombre que cela peut laisser songer. Avant qu’une remarque ne nous renvoie à la réalité de son bureau, dont la vue donne sur une situation en total décalage assez drôle, que lui fera d’entrée remarquer Eddie. Cela fonctionnant aussi avec la découverte du quartier général de ce dernier. Où le poker et autres jeux de la pègre, sont ici remplacés par des parties de billes.
Et plus l’on avance dans l’histoire, plus l’on se rend compte qu’elle est loin de ne concerner que la jeunesse. Tout simplement déjà car l’on se demande bien depuis quand les adultes ne se goinfrent pas de sucreries, mais également de pâtisseries. Mais surtout l’on sent que l’on n’est pas dans un monde à part, que les enfants se seraient créés. Comme dans La Guerre des Boutons ou Génial, mes parents divorcent. Et que les menaces vont au-delà du mitraillage de crème.
La politique et les services policiers sont dans le coup et il s’agit bien d’adultes. Avec leurs vices. Contrairement à un Bugsy Malone, auquel l’on songe dans les séquences uniquement entre mineur(e)s. Entrainant une lecture différente de la situation. L’atmosphère devenant plus trouble, les machinations et les tensions allant plus loin que les brimades enfantines, dures certes mais pas extrêmes, de Brioche. La fille voulant devenir boulangère à la place du calife. Ou quelque chose du genre.
Au gré du récit, l’on retrouve quelques illustrations de Mark Beech, restant dans le ton léger de la couverture. En plus des représentations gourmandes, croquantes, en début de nouveau chapitre. Donnant l’eau à la bouche de quantité de protagonistes de La Mafia des Bonbons.
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Conclusion
Annoncé comme ouvrage jeunesse, La Mafia des Bonbons fait partie de ces livres ne prenant pas les enfants et autres adolescent(e)s pour des idiots. L’histoire sachant mêler les décalages insufflant beaucoup d’humour, à des sujets sérieux. Bien sûr, l’on s’en régale à tout âgé. Si possible, à offrir à la place du dessert.