Critique du roman Le Masque de la Mort

Plus qu’une histoire terrifiante, Le Masque de la Mort de David Gemmell nous place dans une société qui va mal, via un homme loin d’être dans la révolution de par ses idées pour tout arranger.

Le Masque de la Mort

Dans un Londres de la fin des années 1980 en pleine panique sociale, une série de crimes similaires prend place. Le meurtrier qui n’a apparemment pas loupé l’atelier couture, comme le prouve sa signature. Selon toute vraisemblance, nous avons affaire à un serial killer. Si vous vous demandez « Un quoi ? », nous vous répondrons à un tueur en série. Autre spécificité, ce bonnet que l’on nous révèle d’emblée, qui n’est autre que Le Masque de la Mort. Dissimulant au passage le visage du coupable pour quiconque, y compris nous.

Mais aussi pour les extralucides et les journalistes. Notre principal protagoniste, Jeremy Miller, figure dans la seconde catégorie. Peu apprécié par ses collègues et solitaire en général plus ou moins malgré lui, il n’est toutefois pas envoyé sur le premier homicide. Si lui en rêve, Bateman son patron préfère l’envoyer sur des affaires beaucoup plus croustillantes. Comme raconter la vie d’une collectionneuse de bibelots. Ou encore se pencher sur une voyante, à ce qu’il parait. Car évidemment, il ne croit pas vraiment en ces choses-là. Mais il fera rapidement l’expérience des capacités de la dame âgée, Ethel, avec qui il se lie. Si bien qu’elle se retrouve, sous son impulsion, à aider la police dans ses recherches du criminel.

Le Masque de la Mort

Mais Le Masque de la Mort va amplement au-delà d’une histoire de tueries, de son enquête, de la lutte entre journalistes et policiers… L’ouvrage nous évoque par-ci, par-là, diverses situations sociales. Si ces crimes sont horribles, le taux de chômage et la délinquance montent tellement en flèche dans les environs, que toute personne en dehors de cette enquête, a sûrement d’autres choses en tête. La difficulté pour survivre incite à la haine et comme à l’accoutumé au premier des racismes. La dimension politique est ainsi présente chez nos personnages, dont évidemment Jeremy. Car bien qu’il semble être gentil, avenant et touché lorsqu’il se retrouve avec Ethel ou encore une jeune tétraplégique, devenue en quelque sorte la « mascotte » du journal, ses idéaux ne vont vraiment pas en faveur du partage.

Les échanges politiques entre lui-même et Sue, sa collègue dont il est épris, sont clairs sur ce que le monde devrait être pour lui. Son mal être en présence du voisin d’Ethel le confirme. Colosse doté de miraculeux pouvoirs, il s’avère bien sûr non caucasien. Des relations qui font de l’enquête journalistique de Jeremy, un véritable apprentissage de la vie. L’aigri d’autrefois changera pour découvrir qui se cache derrière Le Masque de la Mort.

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Conclusion

Davantage qu’une enquête et des scènes de meurtres, l’aventure terrifiante contée par Le Masque de la Mort nous plonge dans l’humain. Cette évolution de Jeremy au fil des rencontres et tout l’aspect sociétal dans lequel on navigue, nous touchent particulièrement. Et apporte quelque chose de différent à la lecture.