Critique du roman Les Mémoires de Zeus

Bien que la première personne soit employée durant Les Mémoires de Zeus, ce ne sont vraiment les écrits du roi des dieux que vient de publier Bragelonne. Mais plus exactement, une retranscription par Maurice Druon, de l’Académie française. L’on peut déjà vous confier que vous serez loin de vous y ennuyer, dans l’éventualité où vous imagineriez une approche peu entraînante. Surtout si le sujet ne vous tente pas plus que cela.

Les Mémoires de Zeus

Voilà justement l’un des points qui composent Les Mémoires de Zeus et qu’il faut immédiatement signaler : leur capacité à intriguer n’importe quelle personne qui ne serait même pas intéressée de loin par la mythologie grecque. L’histoire se poursuit passionnément, au travers de la vie de Zeus, entre vie de couple, familiale, relations intimes, action, tentations… Et un ton n’hésitant pas à parsemer le récit d’humour. Y compris dans de bien piètres évènements. Comme quand Arès se retrouve en mauvaise posture lors d’une bataille. Où d’un simple mot sur sa position, Maurice Druon/Zeus nous amuse. Sans rendre l’ensemble comique, le divertissement s’avère toutefois bien présent par ce truchement. Mais il est loin d’être systématique.

En effet, car notre principal protagoniste vit une vie d’enfer. Lui qui a eu la chance de ne pas subir le même destin que sa fratrie juste après la naissance. Les autres ayant été avalé(e)s par leur père Cronos. Exilé et soutenu par sa grand-mère Gaïa, l’on suivra pas à pas l’évolution du jeune Zeus. Grandissant au fil du temps, devenant adolescent, puis adulte évidemment. Avec énormément d’étapes racontées, mettant en scène une astronomique quantité de protagonistes. Sa famille au sens large, allant de l’oncle Océan, en passant par Mémoire, ses affriolantes cousines…

Des déesses et dieux en pagaille, qui raviront les esthètes, tant l’on brasse les légendes à foison. Avec de plus ou moins grands rôles pour chacun(e) au sein de l’ouvrage. Généralement en correspondance avec ce que l’on en connait. Par conséquent, Apollon aura sa longue séquence de mise en avant. Aphrodite sera évidemment immensément importante… Tandis que même si Héra ne profite elle pas d’une telle mise en lumière, l’on apprécie particulièrement son passage clef, lui rendant un bel honneur mérité.

Au cours de son périple, Zeus n’a de cesse d’avoir un but en tête : renverser son père et lui faire recracher ses sœurs et ses frères. On le suivra ainsi apprendre les indispensables besoins pour y parvenir, notamment en ce qui concerne la libération des Titans.
Cependant, Les Mémoires de Zeus nous démontrent que ce dernier a encore plus de contrariétés avec la gent féminine, qu’avec son père. Complexe d’œdipe ? On le suivra ainsi au gré du vent et des conquêtes. Avec lesquelles il conçu une myriade de bambins que l’on ne suivra pas forcément longtemps, mais à propos desquels leur père nous lâchera toujours au moins un paragraphe bien senti. Pas toujours tendre d’ailleurs, avec parfois une drôlerie assez piquante.

Mais tout ça c’est fini, désormais il est rangé, marié et en découle un premier fils… En réalité, et vous le savez probablement, Zeus a bien trop de coups de foudre pour la vie maritale pépère. Comme le prouvera le mariage d’Héphaïstos. Et encore, l’on est loin de tout vous révéler. Car il faut également s’occuper de ces satané(e)s humain(e)s ! D’ailleurs en parlant de satané, Hadès sera évidemment aussi de la partie, dans ce défilement véritablement pas fan service. Chacun(e) apporte au moins une petite touche importante à l’édifice que s’avère ce livre.

Conclusion

Riche en rebondissements, drames et désopilant à la fois, Les Mémoires de Zeus mis en scène par Maurice Druon, nous offrent une lecture aussi amusante, qu’emplie de rudesse.