Critique du roman Sianim : Le Voleur de dragon

Quatrième partie de Sianim, Le Voleur de dragon nous emmène encore plus loin dans l’univers de Patricia Briggs. Où s’entremêlent toujours autant l’action sur le terrain et les relations entre les personnages.

Le Voleur de dragon

Cette fois-ci, nous suivons principalement la vie de Rialla. Esclave et à la fois danseuse dans sa jeunesse. Une spécialité qui n’est pas vaine. Ce dont l’on se doute à partir du moment où l’on nous évoque cette particularité assez tôt. Si certain(e)s esclaves ne sont pas si mal loti(e)s, tout risque de dépendre de sa maitresse ou son maitre. Un rôle potentiellement envié, puisqu’il peut permettre de survivre. Voire permettre de connaitre une vie finalement pas si mauvaise. Parfois même en étant mieux traité(e) qu’une épouse des  » employeurs  » d’esclaves. Cela n’est en revanche pas nécessairement le cas.

En l’occurrence, celui de notre héroïne était loin de faire partie de ceux corrects et elle en conserve la trace. Tant physiquement, que moralement. Au travers de cette situation, Le Voleur de dragon nous plonge dans un sujet fort. La jeune femme aura en effet l’occasion de prendre sa revanche sur l’esclavage en général. Et non uniquement sur son propre cas.

De cette manière, l’on assiste à une double facette. Avec d’une part la probable vengeance personnelle. Qui peut néanmoins se retourner en crainte. Cela ne pouvant s’avérer simple de revivre et prendre cette horreur de plein fouet, alors que l’on a réussi à la quitter. Et d’autre part, quelque chose de  » plus grand « . En venant en aide à une plus large population et à un avenir meilleur. Sauf que pour ce faire, il s’agira de ne pas être remarquée. Et donc ne pas faire de vagues, là où elle pourrait directement se jeter sur quelqu’un commettant un acte révulsant.

Le Voleur de dragon

Afin d’atteindre cet objectif, elle devra aider un seigneur qui désire mettre fin à cette immondice. Bien évidemment, cela n’est pas du goût de tout le monde dans la haute société. Loin de là d’ailleurs. Tant il semble agréable de profiter de tout à chacun(e), sans rien leur devoir. Comme dans notre monde contemporain en fin de compte. Ce qui fait peser un danger de meurtre sur le seigneur en question. Rialla doit ainsi repartir loin de Sianim et de la paix qu’elle y a trouvé. Devant à nouveau se confronter à la terreur de l’esclavagisme, en tant qu’espionne afin d’entraver le mauvais plan qui se fomente.

On retrouve donc le côté sombre de la saga, tout en y connaissant des liens forts entre les personnages. Ici principalement entre elle et Triss. Avec qui la relation est aussi forte, que piquante. Notamment lors de leur partie de jeu de société. Où fusent leurs vannes sur leurs résultats depuis leurs débuts, l’un n’ayant jamais battu l’autre. Mais aussi des informations importantes. Le tout en se découvrant davantage, entre notre amie et le soigneur.

Il possède effectivement ce don, mais bien d’autres entités existent en ces lieux. Et la magie n’est jamais bien loin. Même si l’on se demande quelle est la plus grande menace. Finalement les hommes sont peut-être ce qu’il y a de pire, comme elle le constate en voyant ce que subissent les esclaves. Tout en devant elle cacher son passé et user de ses charmes. Dont ses fameuses connaissances dans l’art de la danse.

Sianim : L'Épreuve du Loup

La fantastique couverture est, l’on a presque envie de dire évidemment, l’œuvre d’Émile Denis. On a déjà pu clamer à quel point l’on adore son art et cela se confirme ici. Le vert émeraude/vert dragon saisissant, accroche le regard. Et cette chevelure de flammes offre un contraste fabuleux avec la robe. Des cheveux sûrement trop voyant pour se faufiler comme elle le souhaite, vous comprendrez en lisant Le Voleur de dragon. Tandis que ce visage et ce regard déterminés, montrent à quel point Rialla est prête à tout.

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Conclusion

Le thème fort et touchant de l’esclavagisme, rend Le Voleur de dragon émotionnellement très fort. Ce que Patricia Briggs sait généralement faire. Lors des précédents tomes de Sianim, les liens familiaux furent prédominants. Mais celui-ci est moins courant et l’évoquer est essentiel, pour faire bouger les choses dans notre propre univers.