Critique du roman Sur des mers plus ignorées

De par l’absence de Keira Knightley, vous avez peut-être volontairement détourné le regard de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence. Mais si vous en êtes un(e) adepte, sachez que Sur des mers plus ignorées, est le livre de Tim Powers ayant inspiré ce film.

Sur des mers plus ignorées

1718, tandis que l’on fait progressivement connaissance avec Beth Hurwood, son père Benjamin Hurwood, le docteur Leo Friend, John Chandagnac et d’autres membres voguant sur les mers à bord du Carmichael vers le Nouveau Monde, les interrogations fusent de notre côté. Car si l’on aperçoit rapidement une relation se tisser entre Beth et John, on ressent sans mal des comportements assez étranges les entourant. Sur des mers plus ignorées pourrait, dans sa première partie, laisser planer un voile de roman d’aventure maritime réaliste. Néanmoins quelques indices, puis des révélations plus concrètes nous permettent d’entrevoir de la magie.

Et les soupçons vont bon train en ce qui concerne les personnages. Ce docteur semble loin d’être un ami à se faire, malgré son nom. Hurwood l’érudit protège et parle à un petit coffre. Le faisant passer pour plus délirant qu’Arpagon avec sa cassette. Du moins aux yeux de sa fille, qui s’inquiète plus que jamais. Surtout qu’elle ne comprend pas vraiment ce que son père peut bien vouloir lui signifier dans certaines de ses paroles. Toutes ces confessions qu’elle ne perd pas de temps à faire à John. Ce qui confirme l’attachement rapide entre les 2 ou du moins du côté de la jeune femme. Mais Sur des mers plus ignorées va bientôt nous confirmer que cette relation n’est pas à sens unique.

L’histoire connait ainsi son premier retournement de situation. La terrible attaque, pire atroce, du Carmichael. Après une pirouette de John, le faisant échapper à un triste sort, il força l’admiration des pirates. Qui après la révélation de Chandagnac sur son secret pour réussir telle esquive et contre-attaquer, pourraient lui demander : « Mais dis-moi tout, marionnettiste ». Comme bien souvent, la vie d’avant du héros, n’ayant rien à voir avec celle qui l’attend, lui sera grandement utile. Surtout qu’elle va encore changer. Cet affront peut effectivement lui valoir la mort, voire lui offrir de nouvelles perspectives. Voilà pourquoi il accepte de rejoindre l’équipage de pirates. Mais il le fait surtout pour sauver Beth.

Sur des mers plus ignorées

Devenu Jack Shandy, il aura fort à faire pour apprendre les ficelles du métier, tandis que celles de son destin vont le mener vers des lieux et univers qu’il ne pouvait imaginer. On le retrouve ainsi dans sa nouvelle vie. Devoir tirer de lourdes charges, cuisiner avec ce qu’il peut… Mais il y a également des avantages. Comme attirer la gent féminine. Et l’on remarque que le cœur volage des pirates le touche, puisqu’il se laisse aller au-delà de Beth. Néanmoins il tient à elle et c’est quasiment la seule chose que l’on peut croire comme solide dans cette aventure.

Et pour cause, on ne saura sur quel pied danser. Comme si l’on nous mettait à l’épreuve de la planche et ne voyait que la mer trouble sous nos pieds, avec un sabre juste sous notre coup. Les filouteries seront nombreuses et l’on se demande continuellement si untel est un soutien d’un autre. Ou s’il le mène à sa perte, avec un but caché. Moult rebondissements nous attendent, au sein d’une atmosphère baignant de plus en plus dans la magie, les sombres intentions et une profondeur familiale. Une ambiance mystique que l’on retrouve sur la couverture. De l’illustration fantasmagorique d’Anne-Claire Payet, à l’envoutant vert utilisé. En passant par les dorures. D’ailleurs les extrémités des pages profitent également d’un dorage d’exploratrice.

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Conclusion

Assez dément sur ses retournements de situation, Sur des mers plus ignorées a de quoi constamment surprendre. Action, humour, sentiments et magie, mêlé dans un univers de piraterie gorgé de secousses.