Test de Metro Exodus (PS4)

Après une compilation remastérisée des 2 épisodes PS3/360, la série Metro injustement méconnue, continue son petit contrôle de routine avec un troisième épisode sur PS4. Cette série de FPS/Survival qui se déroule globalement dans le métro moscovite après un holocauste nucléaire, se base sur la trilogie de romans de Dmitri Gloukhovski. Comme vous pouvez l’imaginer, entre les formes mutantes dégueulasses et autres groupes de survivants complètement déséquilibrés, il ne fait pas bon vivre sous Moscou après un hiver nucléaire. C’est sans doute pour cela, que notre héros Artyom et ses compagnons vont tenter de trouver un lieu où pouvoir enfin vivre en paix dans ce Metro Exodus.

Metro Exodus

C’est normal en Russiiiiie !

L’histoire de Metro Exodus commence alors qu’Artyom, toujours fringant malgré 2 épisodes l’ayant mis à rude épreuve, est convaincu d’avoir perçu un signal radio au-delà de Moscou. Le monde étant sensé être totalement en ruine, notre héros passe bien évidemment pour un aliéné de première. Mais sans vouloir vous spoiler les nombreuses surprises scénaristiques qui vous attendent, sachez que vous finirez bien évidemment par parcourir une bonne partie du continent. Pour se faire, vous récupérerez très vite une vieille locomotive que vous aménagerez au fil de l’aventure à l’aide de vos compagnons.

Metro Exodus

Dans ce troisième opus, vous reprendrez donc le contrôle d’Artyom et subirez, une fois n’est pas coutume, le syndrome du héros muet. Ce point inhérent à la plupart des FPS se fait un peu plus gênant avec Metro, dans la mesure où sa narration a énormément d’importance. Ainsi, vous subirez les discussions de nombreux PNJs vous demandant souvent votre avis ou vous remerciant d’avoir pris telle décision sans que le héros n’ouvre la bouche une seule fois.

Cela est d’autant plus consternant vu a quel point les développeurs ont poussé le body awareness et la mise en scène de manière générale, à un niveau très élevé. Un choix étrange car Artyom possède vraiment un doubleur attitré, puisque notre héros sera le narrateur de l’histoire durant les chapitres et la plupart des temps de chargement. ce choix de game design est d’ailleurs présent depuis Metro 2033.

Metro Exodus   Metro Exodus

Contrairement à la concurrence, Metro Exodus propose un univers extrêmement original, mais surtout une atmosphère incroyable. Les différentes zones que vous aurez à explorer sont toutes très variées comme les marais, le désert ou encore la forêt, mais revisitées façon post-apocalyptique. Rares sont les DA qui réussissent à marquer les esprits avec de tels environnements mais Metro Exodus y arrive avec brio, un véritable régal pour les yeux.

Metro Exodus

Comme souligné précédemment, La majorité des mouvements de Metro Exodus se voulant très réaliste, les développeurs font, tout comme avec les précédents épisodes, appel au body awareness, que cela soit pour la mise en scène mais également pour l’utilisation des nombreux objets et équipements. Ainsi les effets de caméra sont souvent saisissant de réalismes et vous aurez véritablement l’impression de voir à travers les yeux d’Artyom.

Le revers de la médaille étant que certains équipements sont attribués aux mêmes touches, par conséquent dans le feu de l’action il n’est pas rare de voir son personnage enlever son masque à gaz plutôt que changer son filtre, et body awareness oblige, vous perdrez de précieuses secondes, ce qui laissera du temps a l’ennemi pour vous savater bien comme il faut.

Metro Exodus   Metro Exodus

Veuillez présenter titre de transport et masque à gaz s’il vous plait

Les armes à votre disposition sont nombreuses et variées, vous retrouverez le Tikhar, bien connu des fans de la série, ce fusil pneumatique que vous devez constamment maintenir sous pression à l’aide d’un chargeur envoi des billes surpuissante et facile à crafter. Mais vous aurez aussi droit aux classiques fusil a pompes, chevrotine et autres joyeusetés, et bien évidemment que serait un Metro sans bonne vieille Kalachnikov.

Metro Exodus

Mais le gros point fort de cet arsenal résulte dans sa customisation, extrêmement riche et bien fichue. Vous aurez la possibilité de modifier les 3 armes que vous avez équipées à tout moment. En récupérant divers pièces, aussi bien sur les ennemis qu’au détour d’un coffre en pleine exploration. L’avantage est que la modification d’arme est tellement variée que vous pourrez tout aussi bien transformer un pistolet en fusil sniper. Ce qui évite de constamment changer les 3 armes avec lesquelles vous avez le plus de feeling.

Même si les balles sont rares dans ce monde post-apocalyptique , un système de craft très malin vous permettra de fabriquer toute les réserves dont vous aurez besoin grâce à seulement 3 types d’objets. Pour cela, il vous faudra néanmoins découvrir l’un des nombreux établis qui parsème la carte ou utiliser celui de votre locomotive.

Metro Exodus   Metro Exodus

Vous aurez toujours besoin de votre équipement de base que vous pourrez également faire évoluer au cours de votre exploration, celui-ci compte un masque à gaz, un gilet pare balle, ainsi qu’une lampe reliée à une sorte de chargeur à dynamo. En sus des armes à feu, vous pourrez également faire appel aux couteaux à lancer, bien utile pour l’infiltration, ou encore les cocktails Molotov et autre grenades si vous préférez la jouer moins subtilement.

Metro Exodus

Certains de ces accessoires posent néanmoins problèmes dans leur utilisation puisqu’une trop grande latence (toujours liée au body awareness) dans l’animation empêche souvent de viser juste, surtout dans le feu de l’action. De facto, le lancer de grenade face à un groupe d’ennemi qui vous a déjà repéré, se révélera être une très mauvaise idée, même planqué derrière une caisse, car vous aurez le temps de vous faire saucer comme il le faut. Le constat est aussi amer avec le couteau, où le mouvement de lancer est si bien décomposé qu’au moment d’appuyer sur le bouton, il n’est pas rare que l’ennemi se soit déplacé d’un mètre.

Metro Exodus   Metro Exodus

Tout comme ses prédécesseurs, Metro Exodus dispose d’ailleurs de petites trouvailles en termes de gameplay. Dommage que celles-ci soient souvent sous-exploitées, on pense à la possibilité de passer la main sur sa visière pour enlever le sang ou la poussière, ou encore le rafistolage au scotch de votre masque à gaz en plein combat. Malheureusement ces situations sont trop rares ou pas assez handicapantes pour vous forcer à perdre quelques secondes pour enlever le sang à l’écran alors que celui ci s’enlèvera tout seul dans les 3 secondes qui suivront.

5-9 C’est les phalempins

Les combats ainsi que l’infiltration sont sans doute les deux plus gros défauts de Metro Exodus. Concernant les échauffourées contre les monstres, l’on à parfois l’impression de vider des paquebots de munitions, quant aux humains, ils sont tellement stupides que l’on aura souvent tendance à les attendre au même endroit pour les massacrer à la chaîne.

Metro Exodus

Pis, durant une embuscade il sera toujours possible de foncer sur la plupart des ennemis afin de faire apparaître une action contextuelle qui leurs sera fatale. Dans tous les cas, l’action paraît souvent mollassonne, la possibilité de se mettre en couverture ou glisser derrière des objets du décor n’auraient pas été de trop. Le manque de renouvellement des situations de combats ainsi que certaines contraintes concernant les armes posent également problème.

Metro Exodus   Metro Exodus

Même constat pour l’infiltration qui malgré quelques améliorations comme le champ de vision des ennemis, se révèle tout aussi ennuyeuse. Les possibilités sont si restreintes que l’on en a rapidement fait le tour et il vous suffira la plupart du temps d’éteindre toutes les sources de lumière à disposition pour tuer ou assommer tranquillou quiconque se mettra en travers de votre chemin. Ce qui est d’autant plus triste, c’est que pour Metro Exodus, 4A Games n’a toujours pas pris en considération les remarques des joueurs afin de réparer les défauts de ce qui été déjà une rame d’essai dans les 2 premiers Metro.

Metro Exodus

Heureusement, Metro Exodus compense son action fébrile par une excellente exploration. Sa fabuleuse direction artistique est une invitation à la promenade dans ses contrées irradiées. Le tout, heureusement enrobé d’un bon level design, nous efforce encore à chercher la moindre denrée utile et à parfois rester bouche bée devant de splendides panoramas.

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Conclusion

Metro Exodus pousse encore plus loin ce qui faisait la force de la série, à savoir une ambiance exceptionnelle, un bon scénario disposant de dialogues très bien écrit et une mise en scène brillante. Vu la richesse des différentes zones, l’exploration s’en trouve également améliorée, malheureusement ce dernier épisode n’arrive toujours pas à s’affranchir des défauts de ses prédécesseurs, avec des combats qui manque toujours autant de punch, et une infiltration au rabais. Pourtant il faudrait être aussi stupide que l’IA ennemi du titre de 4A Games pour refuser de se lancer dans l’aventure, tant cette dernière réussit à captiver malgré les défauts inhérents à la série.

Les plus :

  • Direction artistique fabuleuse
  • Ambiance réussie
  • Système de craft bien pensé
  • Customisation des armes au top
  • Une exploration excellente
  • Un scénario intéressant et bien écrit
  • Personnages attachants
  • Excellente durée de vie
  • Possibilité de jouer avec les voix russes pour renforcer l’immersion

Les moins :

  • Une IA ennemi aux fraises
  • Une infiltration bof bof
  • Des combats qui manque de pêche malgré les possibilités
  • Le héros muet
  • Pour résumer, toujours les mêmes défauts après 2 épisodes

Note : 3,5/5