Test de Not A Hero (PS4)

Not A Hero fait partie de ces jeux indé qui me rendent jaloux des joueurs PC, ou plutôt qui me rendaient jaloux puisque grâce à la politique volontariste de Sony PlayStation vis à vis de ces « petits » studios, ces derniers mois ont vu se bousculer sur PlayStation 4 les jeux en pixel art les plus ambitieux comme Don’t Starve, Hotline Miami, The Binding of Isaac ou dernièrement Prison Architect. Dans cette catégorie le studio Roll7 fait figure d’enfant prodige avec ses deux pépites OlliOlli et OlliOlli 2. Les voilà qui reviennent à la charge dans un registre très différent avec l’adaptation sur PS4 de Not A Hero.

Not A Hero

Si vous voulez en savoir plus sur l’histoire du jeu, je vous conseille de lire ce billet très intéressant sur le PlayStation Blog, où John Ribbins revient sur la genèse de Not A Hero (ou plutôt Ur Not A Hero dans sa version originale) et sur le fait que le jeu a été créé seulement par deux personnes : lui-même pour la programmation et Jake Hollands pour la partie artistique. Ils ont utilisé dans un premier temps le logiciel français de création de jeux Clickteam Fusion avant de devoir tout réécrire en C++ pour que le jeu puisse tourner sur PS4.

Votez BunnyLord

Rentrons dans le vif du sujet. Not A Hero est un shooter 2D tout en pixel art et à l’histoire complètement wtf, que seul un cerveau britannique dérangé comme celui de John Ribbins pouvait inventer : BunnyLord est un lapin extraterrestre venu du futur pour sauver l’humanité (!), pour cela il doit accéder au pouvoir en se faisant élire. Seulement voilà, BunnyLord ne veut pas prendre le risque de perdre les élections. Il décide donc de booster sa popularité en nettoyant le ville de ses criminels. Si l’intention est tout à fait louable, la méthode pour y parvenir est quant à elle légèrement discutable : BunnyLord recrute un joyeux groupe de mercenaires (vous !) pour zigouiller les barons du crime à coup de fusils à pompe ou de Uzi.

Not A Hero

Le décor est planté, Not A Hero ne fait pas dans la dentelle. Le jeu vous propose d’accomplir des missions à travers les différents quartiers de la ville. Concrètement, le jeu comprend trois chapitres (un par baron du crime) divisés en sept missions dont chacune comporte un objectif principal et trois objectifs secondaires comme : finir un niveau dans un temps limité, enchaîner des victimes sans se faire frapper ou ramasser tous les power ups. Bref, il va falloir s’accrocher pour le 100% !

Not A Hero

Pixel Beaux-Arts

Côté réalisation on a du mal à croire que Not A Hero est l’oeuvre de deux personnes tellement le jeu est bien fini. Alors ok les graphismes succombent à la mode du pixel art mais ce choix s’accorde parfaitement au style du jeu. De plus Roll7 n’a pas lésiné sur l’enrobage puisque chaque personnage est accompagné de son lot d’animations et de répliques hilarantes (en VO).

Not A Hero

Qui dit pixel art dit aussi musique chiptune. Celle de Not A Hero est terriblement entraînante et parfaitement adapté au jeu. Chaque morceau est un régal au point de s’arrêter de jouer pour mieux le savourer. Du tout bon.

Die and die and die and retry

Not A Hero est un die and retry au gameplay à la fois addictif et terriblement bien équilibré. Le jeu propose une richesse de contenu assez exceptionnelle notamment à travers sa panoplie de personnages. Chaque mercenaire se distingue par sa rapidité, son aptitude au corps à corps, sa cadence, sa précision et sa puissance de tir… Tous ces éléments qui permettent de sélectionner le mercenaire le plus adapté à chaque mission. Mention spéciale à Jésus, son accent latino et son déhanché endiablé !

Not A Hero

Un jeu aussi exigeant que Not A Hero se doit de proposer une maniabilité sans faille. Là encore la promesse (électorale !) est tenue : lorsqu’on connait bien un niveau on finit par y progresser comme dans une chorégraphie millimétrée, en enchaînant les courses, glissades, corps-à-corps, couverture et séquence de tir. Comme si ce n’était pas suffisant, le jeu propose des power-ups complètement délirant comme la bombe chat ou les balles qui ricochent sur les murs pour nettoyer une pièce.

Not A Hero

Finalement Not A Hero est difficile sans être insurmontable. On comprend vite à ses dépends que foncer dans le tas est le meilleur moyen de se faire tuer. Alors on apprend à connaître le niveau, l’emplacement des ennemis et surtout leur type, puisque chacun a son propre pattern et ses points faibles. Alors on apprend à se placer au mieux, à choisir le bon mercenaire, à recharger au bon endroit et à ajuster ses sauts. Finalement, Not A Hero est presque un jeu intellectuel 🙂

Conclusion

Vous l’avez compris : je voterai BunnyLord aux prochaines élections ! Plus sérieusement Not A Hero est une vraie réussite qui prouve qu’un jeu indie peut rivaliser avec les AAA lorsqu’il s’agit d’innover et d’apporter du fun. Si vous êtes à la recherche d’un jeu d’action nerveux, drôle et très bien pensé alors Not A Hero est fait pour vous. Non seulement il est agréable à jouer mais il est aussi intelligent et vous tiendra en haleine pendant de nombreuses heures pour un prix dérisoire.

Plus :

  • Du fun. Beaucoup de fun
  • Les animations et la fluidité en 60 fps
  • Un jeu très complet (personnages, aptitudes, ennemis, etc.)
  • Le petit prix (12,99€)

Moins :

  • L’absence de checkpoints est parfois rageante !
  • Pas de jeu en ligne (coop ou pvp)

Note : 5/5