Alors que certains profitent déjà de leur PS5 (en jouant à des jeux PS4), que d’autres sont encore devant leur site de vente préféré, à presser F5 avec la dextérité d’un Takahashi Meijin afin de mettre les mains sur la sacrosainte console de Sony, une troisième catégorie de joueurs prends son pied avec des jeux d’au moins 2 générations de retard. Voici leur histoire (TOUM-TOUM). Le véritable fautif se nomme Nihon Falcom. Studio surtout connu pour la série des Ys et des Legend of Heroes, le petit studio japonais continue de nous fournir des titres graphiquement dépassés mais diablement efficace au niveau du gameplay. Et une fois n’est pas coutume, c’est avec le dernier né de la série Ys, intitulé Monstrum Nox, que Falcom répond aux attentes de tous bons joueurs de jeux de niches qui se respectent.
PrYson Break
Neuvième épisode de la franchise Ys, Monstrum Nox dit au revoir aux contrées inconnues et inexplorées de l’île Seiren pour amener son cadre dans une ville pénitentiaire. Ys IX nous raconte les tribulations d’Adol Christin, aventurier devant l’éternel, qui débarque avec son vieil ami Dogi dans la fameuse ville de Balduq. Mais à peine arrivé au seuil de l’immense cité que notre héros se retrouve jeté au cachot pour d’obscures raisons.
Sans trop spoiler, sachez que le mystère s’épaissira encore plus lorsque la dénommée Aprilis transformera Adol en Monstrum grâce à une cartouche magique bien placée. Le but sera de l’aider à se défaire des Larvas, monstres errant dans la cité de Balduq mais pourtant invisibles aux yeux des citoyens normaux.
Cette transformation assez classe d’Adol en réplique de chanteur de Visual Kei lui vaudra le surnom de « Roi Rouge ». Celle-ci aura pour effet de lui octroyer le pouvoir de se téléporter d’un point d’accroche à un autre que ça soit à travers la ville, dans les donjons ou même directement sur un ennemi.
Très vite vous vous enfuirez de la prison, mais devrez rester incognito en ville, pour cela rien de tel qu’un peu de coloration pour les cheveux et d’une grosse écharpe rouge. Revers de la médaille, vos nouveaux pouvoirs auront pour effet de vous confiner à l’intérieur de Balduq.
De plus, ces nouvelles capacités se révéleront être un véritable calvaire puisqu’elles vous obligeront à combattre des hordes d’ennemis dans une zone étrange afin de protéger un cristal mystérieux. Ces passages rappelant la défense du campement dans Ys VIII ne sont pas forcément les moments les plus palpitants du jeu, cependant ils sont obligatoires afin de pouvoir visiter les différents quartiers.
Adol ! Les opticiens !
Ces phases de protection de cristal serviront la progression de Ys IX, puisque cela vous forcera à évoluer dans des quartiers bien précis avant de pouvoir accéder aux autres en s’appuyant sur le fait que c’est votre malédiction, en tant que Monstrum, qui vous retient enfermé par des barrières magiques tant que vous n’avez pas nettoyé la zone de tout le mal qui la pullule. Quand la narration est mise au service du gameplay (Dans ta face TLOU2!!).
Blague à part, ce type de progression peut se montrer rébarbative. En effet, puisque pour détruire ces barrières, il vous faut avant tout pouvoir pénétrer dans la zone du cristal et mettre une bonne dérouillée à tous les nuisibles qui s’y trouvent.
Mais afin de pénétrer dans la zone du cristal il vous faut remplir une jauge appelée Nox qui vous permet de recueillir l’énergie maléfiques des Larvas. Cette énergie peut être obtenue de 2 façons : en affrontant ça et là les divers monstres à travers toute la ville ou en effectuant des quêtes secondaires. La première méthode vous oblige clairement à farmer du Larvas, et bien que cela vous rapporte parfois quelques trésors, c’est la procédure la plus longue et redondante.
Par conséquent, si vous voulez rapidement avancer dans l’histoire, les quêtes annexes restent la meilleure solution. Rassurez vous, car ces dernières ne sont jamais nombreuses et vous emmènent dans des endroits inexplorés jusque là, de plus elles vous rapportent davantage d’énergie maléfique pour votre jauge de Nox. Préférez donc les effectuer plutôt que d’enchainer les rixes à travers la ville pour atteindre vos objectifs.
Forcément qui dit nouveau quartier, dit accès à de nouvelles boutiques vous permettant d’upgrader vos héros. D’ailleurs même si les points de voyages rapides sont nombreux sur la carte, dès que vous aurez pris contact avec le marchand nécessaire, il vous sera possible de faire tous les achats relatifs à celui-ci par le biais de votre QG, cela vous évitera de nombreux allers-retours. Point névralgique de Ys IX, le quartier général vous permettra également de récolter des informations ainsi que vous mettre au courant des divers quêtes annexes.
En chair et en Nox
Inutile d’attaquer gratuitement Ys IX sur sa technique, nous sommes ici en présence d’un bon AA, ce qui signifie qu’il ne faut pas vous attendre à ce que le titre vous mette la même tarte graphique qu’un FFVII remake. Comme tous les derniers jeux estampillés Falcom, Monstrum Nox accuse sans doute deux générations de retard, mais qu’importe, car il répond parfaitement au cahier des charges imposé par Falcom. Un jeu au gampelay dynamique, avec une spontanéité et une nervosité, rarement de mise dans les AAA. Tout s’enchaine à cent à l’heure et rare sont les dialogues ennuyeux tant ils vous font rapidement passer à l’action.
Le système de combat reprend à peu de choses près celui des deux épisodes précédents (Lacrymosa of Dana et Memories of Celceta), un bouton pour l’attaque, une touche de verrouillage, une de garde qui servira également pour les raccourcis des super attaques, un bouton d’esquive et un pour switcher d’un héros à un autre.
Car Adol ne sera évidemment pas seul dans cette aventure et d’autres héros transformés également en Monstrum viendront vous prêter main forte. Bien heureusement le système du pierre-papier-ciseau a été conservé lors des combats . Pour rappel, vos alliés sont rattachés à une affinité particulière (trancher, écraser, percer) selon leur arme de prédilection (épée, masse, lance), il conviendra donc d’utiliser le bon personnage selon la faiblesse de votre adversaire afin d’assurer un maximum de dégâts.
Durant les nombreuses échauffourées, les joueurs les plus aguerris pourront même tenter une esquive ou une garde au dernier moment, si le timing est réussi vous aurez droit à un bonus de vitesse ou de force. Pour faire court, le système de combat est toujours aussi bien rodé, de plus la nouvelle capacité d’Adol nommée la « voie pourpre » vous permettra de vous rapprocher très rapidement de votre adversaire rien qu’avec une pression sur R2, ce qui rend les affrontements encore plus dynamiques. Malgré tout, même avec le verrouillage activé, il arrivera parfois à la caméra de faire quelques caprices dans les endroits étriqués.
La transformation en Monstrum vous permet donc de toutes nouvelles actions qui contribuent à donner un peu d’air frais au gameplay. Les nombreuses aptitudes telles que courir à la verticale, planer, détruire les murs fragiles ou encore repérer les interrupteurs secrets servent un level design extrêmement plaisant lors de l’exploration, que cela soit en ville ou dans les donjons. D’ailleurs cet Ys IX ne fait pas exception à la règle, puisque vos talents de cartographe seront mis a contribution, pour être sûr d’avoir exploré 100% d’une zone mais surtout afin de récupérer ses nombreux coffres.
Le tout est savamment servi par les musiques toujours aussi nerveuses de la Falcom Sound Team jdk. Même si la plupart des pistes semblent moins inspirées que dans les épisodes précédents, celles-ci rythment toujours aussi bien l’action.
Conclusion :
L’équipe de Falcom continue de développer des doubles A accompagnés du savoir faire qu’on leur connait, avec des jeux aux graphismes modestes mais aux gameplay rodés et efficaces. Ys IX ne fait pas exception à cette règle, sans révolutionner la série, celui-ci parvient sans problème à vous maintenir en haleine. Il faudra compter une bonne quarantaine d’heures pour découvrir les mystères que recèle la prison centrale de Balduq, si vous aimez les A-RPG survoltés et que les graphismes un peu vilain ne vous dérangent pas, nous ne pouvons que vous inviter à tenter votre chance et qui sait, peut être redécouvrir les autres épisodes d’une série qui en vaux largement le détour.
Les plus :
- Gameplay nerveux et dynamique
- Les différents pouvoirs des Monstrums
- Un très bon level design
- Une soundtrack qui met la patate
- Un scenario sympathique
- Le Character Design plutôt cool
- Sous-titres en français et voix japonaises
Les moins :
- Quelques problèmes de caméra lors des combats
- Forcément un peu dépassé graphiquement
Note : 4/5