Depuis l’annonce de Final Fantasy Type-0 sur les consoles current-gen, celui-ci fut accusé par les mauvaises langues de n’être qu’un jeu dont les ventes n’auraient jamais décollées sans le fameux épisode Duscae de Final Fantasy XV. Pour certains, ladite démo servant de justification pour nous vendre le remake d’un jeu qui a déjà 4 ans maintenant, au prix d’un jeu PS4/Xbox One. Mais si Final Fantasy Type-0 est bel et bien l’apéritif accompagnant « FFXV le mets de choix », alors il s’agit d’un apéro plutôt costaud.
Remake or not remake ?
Tout d’abord, afin de poser une base solide sur laquelle s’appuiera mon test, je souhaiterais revenir sur les critiques faites à l’égard de Final Fantasy Type-0. Si vous vous renseignez sur plusieurs sites spécialisés, vous remarquerez qu’il est étrange de constater des notes pour la plupart très irrégulières, certains l’encensent, d’autres lui mettent tout juste la moyenne.
Derrière ces critiques, je constate personnellement qu’il y a un véritable débat. Dans le premier cas certains notent Final Fantasy Type-0 sur la qualité du portage effectué vis-à-vis du prix et du support, dans le second cas on note sur la qualité intrinsèque du titre en prenant bien en compte que celui-ci est originaire de la PSP.
Dans le premier cas on crie donc au scandale compte tenu du prix, qui semble onéreux voir abusif pour un remake HD. Mais pour ceux qui l’ignoraient, lors de sa sortie sur PSP au Japon, Final Fantasy Type-0 tenait sur 2 UMD ce qui, comme par magie, doubla quasiment le prix de vente de base d’un jeu PSP lambda, soit environ 80€ en import, ce qui est quand même bien plus cher que le prix actuel. Seconde remarque, je constate sur de nombreux sites que la plupart des testeurs ne donnent pas l’impression d’avoir joué à la version originelle et déplorent un faux remake, avec des textures tout juste améliorées, que dire pourtant des temps de chargement horriblement long de la version PSP ayant totalement disparu ? Ou pire, du changement d’UMD survenant n’importe comment ? (Après une heure de jeu, insérer UMD 2, pour devoir réinsérer l’UMD 1 une heure plus tard). Et enfin que dire de l’excellente localisation française, avec au choix des doublages anglais (bof…) ou japonais (yeah !).
Dans l’ensemble, les textures sont plutôt réussies
Graphiquement, le jeu dispose de textures parfois très propres (surtout pour les magies ainsi que certains éléments des décors) d’autres fois moins, l’aliasing présent sur la console portable de Sony a définitivement disparu. Mais ce qui trahit l’origine du titre, ce sont ses décors parfois très vides, ou très cubiques.
Pourtant même si techniquement le tout est indigne d’une PS4 et tout juste pour de la PS3, on remarque un véritable gap avec la version originelle sortie il y a 4 ans, encore heureux me diront peut-être certains, mais là où l’on reproche à Final Fantasy Type-0 d’être un portage opportuniste, on nous ressort des The Last Of Us, DmC, Tomb Raider et consort, sortis il y a à peine un an, avec au final très peu de changements si ce n’est un framerate amélioré. Pour ma part j’estime que le travail des développeurs sur cette version de Final Fantasy Type-0 HD est bien plus notable que sur tous les remakes précités. Par conséquent, l’argument de vente d’un jeu PSP au prix d’un jeu PS4/Xbox One n’a pour moi aucune valeur.
Certes, il est évident qu’un tel jeu aurait bien plus sa place sur PS Vita. Il est toutefois évident de constater que sur cette dernière, le jeu ne se serait jamais vendu … fallait-t-il risquer un four astronomique en terme de ventes au gré de critiques dithyrambiques ?
Maintenant que mon coup de gueule est passé et afin de commencer cette critique en bonne et due forme, j’ai donc choisi d’aborder le jeu selon ses qualités par rapport à sa version originelle.
Un Final Fantasy d’un nouveau genre
Commençons par l’essentiel, Final Fantasy Type-0 (anciennement FF AGITO) se veut faire partie du fameux regroupement de jeu Fabula Nova Crystallis, dont appartient FFXIII (lui-même suivi de FFXIII-2 et Lightning Returns), ainsi que de Final Fantasy Versus XIII (devenu depuis 2013 FFXV). Comme vous pouvez donc le constater, il est question d’un joyeux bordel, mais même si l’on retrouve quelques thématiques issues de la trilogie FFXIII dans Type-0, il n’est pas nécessaire d’avoir joué à FFXIII pour pouvoir profiter pleinement du jeu. Maintenant que nous avons passé ce petit aparté plutôt technique, entrons dans le monde d’Orience.
Final Fantasy Type-0 nous conte les pérégrinations de la classe zéro, classe légendaire au sein d’Akademeia et dont les quatorze membres font partie de l’élite, à tel point qu’au sein du bahut, la classe zéro aurait presque l’allure d’une légende urbaine. Issue du pays de Rubrum qui prône l’utilisation de la magie grâce à leur cristal, la classe zéro fera face à l’empire de Milites dont la doctrine se repose sur l’utilisation de la technologie à des fins essentiellement militaires.
L’histoire prend donc place dans un contexte politico-militariste des plus matures.
D’ailleurs, l’introduction n’hésite pas à rentrer dans le vif du sujet niveau violence, et habituellement il est rare de constater la présence de sang ou de personnages hurlant à la mort dans un Final Fantasy.
L’histoire se concentre surtout sur les personnages de Rem et Machina
Malgré un background très étoffé et de nombreux personnages charismatiques, hormis Machina et Rem, le scénario ne s’attarde que très peu sur nos héros. C’est d’autant plus déconcertant qu’avec autant de personnalités différentes il y avait matière à faire, mais seules quelques petites cut-scenes à découvrir pendant les phases de repos enrichissent un peu l’histoire de chaque protagoniste, cela reste pourtant léger au vu de ce que laissaient présager les traits de caractères des différents héros.
On peut décomposer Final Fantasy Type-0 en deux phases bien distinctes, les phases de missions servant à faire progresser le scénario, seront la plupart du temps accompagnées d’un ou plusieurs objectifs où vous progresserez en combattant des hordes d’ennemis à l’aide de votre groupe. Entre chaque mission, se déroulent les phases de repos. Un peu dans la même idée que Persona 3 ou 4, il vous est donné un temps (qui diverge selon la mission suivante) pour faire ce que vous souhaitez, vous aurez la possibilité de remplir des quêtes annexes, d’écouter l’histoire d’un PNJ en particulier, de vous promenez sur la Mappemonde afin de faire du Level-up ou encore d’assister aux cours afin de faire progresser vos stats comme la magie ou la constitution, etc. Chacune de ces actions consomment plusieurs heures du temps qui vous est imparti, à la fin de celui-ci, vous retournez en mission.
Les Chocobos sont évidemment de la partie, vous pourrez les élever et chevaucher différentes races. Mais vous pourrez également les utiliser durant certaines batailles.
Les phases de repos sont essentiellement là pour vous permettre de faire du level up ainsi que de récupérer des items importants pour votre prochaine mission, dès le début de chaque phase un Moogle (ou Mog, créature récurrente de FF) vous explique le niveau qu’il est conseillé d’avoir pour vos héros afin d’effectuer la mission suivante. Le problème principal de ces phases de repos est qu’elles baissent considérablement le rythme du jeu, mettant en suspend l’histoire pendant quelques heures, bien entendu, il est tout à fait possible de zapper ces phases en vous rendant à la salle d’opération afin de partir directement en mission, mais vous remarquerez bien vite que sans le level conseillé par le mog , vous ne serez pas à la hauteur…
Ainsi, en dépit de rebondissements scénaristiques se faisant trop attendre, certaines thématiques soulèvent des questions qui auront une importance cruciale dans l’histoire. On retiendra notamment la faculté du cristal de Rubrum à effacer le souvenir des soldats décédés de la mémoire des vivants, permettant à ces derniers de continuer à combattre sans avoir le moral affecté. Pourtant, certaines questions vont très vite se bousculer chez nos héros. Cette faculté apportée par le cristal est-elle une bénédiction ou une malédiction ? Est-ce véritablement bénéfique de ne pas pouvoir se souvenir de l’un de ses frères d’armes par peur de savoir que l’on est responsable sa mort sur le champ de bataille ? Voilà le genre de questions auxquelles la classe zéro sera confrontée.
Tranchons dans le vif du sujet
Contrairement à la plupart des FF de la série canonique, le système de combat de Final Fantasy Type-0 s’apparente à celui d’un A-RPG (au revoir les réfractaires), cela signifie donc que les combat sont en temps réel. Par ailleurs, le temps n’est jamais stoppé même lors de la sélection d’un objet ou d’un personnage en renfort, donc organisez vous correctement avant de partir en mission.
La Mappemonde est incroyablement vaste… et vide
A part sur la Mappemonde, qui a d’ailleurs la saveur des épisodes Playstation, vous n’entrez jamais dans une zone de combat, les ennemis seront directement visibles dans la zone où vous vous trouvez.
Dès le début, le jeu nous place dans la peau de Ace, le leader du groupe qui combat à l’aide de cartes lui octroyant divers pouvoirs. Très vite vous aurez la possibilité de changer de personnage, chaque membre de la classe zéro possède une arme qui rend le gameplay différent mais toujours intéressant.
Plusieurs types d’attaques et de magies (que vous pouvez inter-changer à chaque sauvegarde) sont attribués au bouton carré, croix, triangle, le bouton rond servant pour les techniques de défense et d’esquive, le bouton R1 quant à lui est utilisé afin de verrouiller l’adversaire.
Trois personnages sont visibles sur le champ de bataille, l’un géré par le joueur, les deux autres par une IA plutôt efficace, vous avez bien également la possibilité de switcher d’un personnage à l’autre.
En combat, essayez toujours de garder un héros qui peut attaquer à distance
Bourré de bonnes idées, le système de combat se révèle être à la hauteur de ce qu’on attend d’un Final Fantasy, par exemple, le meilleur moyen de faire des dégâts sera souvent d’attendre que votre ennemi soit dans une position de faiblesse, après avoir exécuté une attaque puissante, celui-ci sera marqué pendant un court instant d’un curseur rouge, si vous réussissez à le frapper dans ce laps de temps vous lui ferez subir des dégâts très importants. On notera également que le fait de se débarrasser du leader d’un groupe aura comme effet de mettre hors d’état de nuire le reste de vos adversaires, ainsi les soldats se rendront bien gentiment vous laissant des items bien utiles.
Les invocations répondent également à l’appel. Mais afin de faire venir ces puissantes créatures, cela à un prix, dans Final Fantasy Type-0 c’est en échange de la vie de l’un de vos héros que vous aurez l’occasion de contrôler, Ifrit, Shiva, Odin et bien d’autres. Les invocations disposent exactement des mêmes contrôles que vos personnages, mais avec des techniques bien plus redoutables et surtout bien plus impressionnantes.
Tout les autres héros assignés à votre équipe se trouvent dans une sorte de deck de renfort, si l’un de vos trois membres se trouvant sur le terrain viendrait à périr, vous pourrez sélectionner un nouveau personnage dans cette fameuse réserve.
L’invocation Ifrit entre en action !
Il est dommageable que l’expérience récoltée ne se répercute pas sur tous les membres de réserve, ce qui prend encore plus de temps pour les monter à niveau, néanmoins rien ne vous empêche de faire une mission avec trois personnages uniquement, c’est-à-dire sans prévoir de groupe de renfort, mais dans ce cas là, si vous perdez un membre vous ne pourrez le remplacer et n’aurez que la possibilité de le ressusciter à l’aide d’une queue de phénix (extrêmement rare dans cet épisode).
RPG oblige, vous aurez bien entendu la possibilité d’apprendre moult compétences afin d’enrichir le gameplay de chaque membre de la classe zéro, ainsi certains personnages qui semblaient anodins en début de jeu, deviendront progressivement des alliés de poids.
En sus des combats en temps réel, et au même titre que la série des Suikoden vous aurez parfois l’occasion de jouer des batailles à grande échelle pas trop mal fichu sur la mappemonde.
Vous pourrez visiter toutes les villes que vous libérerez pendant l’aventure, néanmoins celles-ci sont assez étriquées
Tournicoti, Tournicoton !
Malheureusement les combats bien qu’excellents sont ternis par une caméra qui donnerait le tournis à un aveugle. Il est amer de constater qu’aucun parti pris n’a été fait sur le contrôle de cette dernière. La caméra est extrêmement vive, une légère pression sur le stick droit et tout part complètement en vrille. De plus, lorsqu’on verrouille un ennemi avec le bouton R1, le moindre déplacement de la caméra avec le stick droit change la cible visée ?!! Cela est d’autant plus préjudiciable qu’il suffit d’utiliser les touches L2 et R2 afin de passer d’une cible à l’autre, on se demande ce qui est passé par la tête des développeurs…
On remarque rapidement que le meilleur moyen de profiter du jeu et de se servir un minimum du stick droit.
Ce constat est d’autant plus regrettable que sur PSP, cela n’apparaissait pas comme un tel problème, puisque le jeu était beaucoup plus lent au niveau des déplacements des personnages ainsi que de ladite caméra, mais on évitait au moins le tournis.
Au final cela nuit véritablement à l’expérience et vient même entacher le plaisir pris pendant les combats. Un simple réglage de la sensibilité de la caméra dans les options eut été une véritable aubaine.
Conclusion
Je dois avouer qu’en tant que fanboy de FF, j’espérais mieux de ce Final Fantasy Type-0 HD. Mais force est de constater qu’en faisant disparaître les plus gros problèmes de la version PSP, cette nouvelle mouture hérite de nouveaux défauts. A trop vouloir accentuer la vitesse du jeu, on se retrouve avec une caméra incontrôlable qui nuit gravement à l’expérience. Pourtant les pérégrinations de la classe zéro sont loin d’être sans intérêt, le titre comporte énormément de qualités à commencer par son ambiance plus mature, son histoire et ses combats. Ainsi, les fans de RPG voulant pardonner les errances techniques ainsi que graphiques de la classe zéro retrouveront un jeu nerveux et généreux en contenu.
Plus :
- Quatorze personnages pour quatorze gameplay différents
- Les musiques absolument superbes
- La trame scénaristique malgré le faible nombre de rebondissements
- Les voix japonaises
Moins :
- La caméra…
- La caméra…
- La caméra…
- Les voix anglaises
- Graphiquement en dessous des productions actuelles de la PS4 (remake PSP oblige…)
Note : 3,5/5