Deuxième jeu de Jason Anarchy, Pretending to Grownup a connu le succès d’une campagne de financement participatif en 2016, lui permettant d’être depuis peu disponible pour tout le monde via son site Internet.Pretending to Grownup est clairement un jeu vivant avec son temps, du moins avec certains codes typiques de la génération des adulescent(e)s/enfultes. Plus des ados de par leur âge, mais pas des adultes de par leur comportement n’ayant rien à voir avec ce que la société imposait jusque-là avec son métro-boulot-dodo.
On retrouve ainsi des références comme le fait de payer ses impôts, de rester affalé sur son fauteuil pour un marathon sur sa série favorite avec le sempiternel » Allez encore un épisode, oh encore un autre, bon là on reste en haleine je continue… « , manger du chou ce qui rappelle le » Mange tes légumes » et bien d’autres encore. Le tout avec un soupçon de mèmes et de modes actuelles, comme l’arc-en-ciel, la quasi licorne (en réalité un Unipegasaurus), devenir vegan…
Pretending to Grownup semble dans les faits un jeu de cartes assez simple, bien qu’il possède une bonne dose de stratégie faisant qu’il est préférable de s’y mettre à partir de l’adolescence. Ceci sans omettre les clins d’œil et la facette drôlatique disséminés sur toutes les cartes, ciblant davantage un public les comprenant. Et autant vous dire qu’avec ce que l’on a déjà pu vous confier, il est préférable de connaître un tas de références actuelles et plus encore d’être dans les âges de son créateur afin d’avoir cette sensation d’ado/adulte pleinement ancrée en nous, qu’elle soit passée ou présente.
Le but sera justement de récolter douze points de » Grownup « , prouvant que vous êtes celle ou celui s’avérant la/le plus adulte. Pour ce faire, il s’agira notamment essentiel d’être un(e) bon(ne) bluffeuse/eur, en posant une carte face cachée en arguant qu’elle possède une valeur supérieure parmi les trois données (argent, énergie et temps) par rapport à celle de son/ses adversaire(s). La/le joueuse/eur réussissant son coup ou remportant la mise glanera un point.
Avec sa centaine de cartes de base, toutes différentes et illustrées par Megan McKay, Pretending to Grownup possède déjà un attirail visuel étendu et attractif. Il reste rare de posséder autant de cartes ayant chacune sa propre identité dans un jeu, la plupart du temps on trouve des redites ce qui est évité ici.
Le style est plutôt rigolo, particulièrement de par les yeux globuleux des personnages, semblables à ceux de poissons rouges papillons. Les décors sont en revanche plutôt inexistants avec des fonds blancs, de quoi se concentrer sur l’action et le texte humoristique l’accompagnant. Un genre très blog B.D. aussi bien dans la patte artistique concernant les protagonistes, que dans ce choix environnemental. L’image devant immédiatement représenter une situation drôle, référencée par rapport à cette atmosphère enfulte/adulescente. Le tout dans des tons plutôt doux, renvoyant aux crayons de couleurs de notre enfance. La boite contient également 32 cartes bonus, dessinées elles aussi par des auteurs de blogs B.D. tout en conservant la même touche graphique afin de ne point dépareiller.
L’emblématique créature du jeu, l’Unipegasaurus, est présent en tant que jeton dans le coffret. Du moins un joli jeton en bois, de taille respectable pour le considérer comme une figurine dès que l’on sort d’une partie.
Conclusion
Le monde fait de références de Pretending to Grownup renvoyant directement à la génération de son créateur, il s’adresse du coup principalement à celle-ci dans l’humour des situations. En marge de cet aspect, le fait de les proposer dans un style blog B.D. élargit le champ des joueuses et joueurs qui auront envie de grandir avec lui ou bien de juste faire semblant.