Test du jeu de cartes Glory

Décidément les campagnes participatives servant à financer un jeu s’enchaînent, peut-être le seul moyen pour que des projets originaux trouvent une certaine gloire. Est-ce également le cas de Glory, la nouvelle création de Slightly Twisted Games (constitué de Mark Rivett, Thomas Ryan et Bernard Elias) ? Dont le crowdfunding a été lancé le 1er mai.

GloryRégner sur le royaume serait plutôt sympathique comme vie et justement Glory nous propose de s’y essayer. Comme dans la réalité, deux options s’offrent à nous. D’une part ce que l’on pourrait intituler comme la manière réglo, à savoir en le protégeant en tout état de cause face à nos vils adversaires. Ou alors, on peut céder à la tentation en rejoignant le côté considéré comme obscur, afin de renverser le pouvoir établi et de le faire sien.

GloryPorté sur la fantasy, Glory permet d’incarner plusieurs champions et de faire appel à d’autres types de protagonistes que l’on connait assez bien dans le genre. Même s’ils s’avèrent revisités à la sauce de ce projet, avec des particularités plutôt amusantes. Il suffit de tomber sur les Orcs formant un groupe de guerre, mais un groupe bel et bien musical avec des instruments, pour s’apercevoir que l’humour est omniprésent.

Néanmoins on reste dans une ambiance de féroce bataille, demandant de récolter un maximum de ressources afin de s’octroyer les services de créatures en vue de la bagarre ou d’acheter divers sorts. Il s’agira donc de savoir réfléchir en vue d’une stratégie capable de résister à l’adversité et bien sûr la vaincre, tout en glanant davantage de ressources tour après tour.

GloryOn découvre un emballage classique au niveau de la matière, à savoir du cartonné suffisamment rigide pour être rassuré quant à la protection du contenu. Si l’on ne retrouve donc pas une touche particulière sur ce point, on notera en revanche un effort concernant le design. Ce dernier officiant dans l’univers moyenâgeux de Glory, avec un style de cuir à l’ancienne, dans un marron reflétant ce que l’on pouvait retrouver à l’époque, agrémenté aux extrémités de cordelettes en guise de lacets afin de fermer le tout. Rappelons que tout cela est factice, il ne s’agit que de dessins.

À l’intérieur les cartes bénéficient d’illustrations conçues par les artistes Nicole Lapointe, Don Bumgardner, Dan Fernie-Harper, ainsi que du déjà évoqué Mark Rivett. On goûte de cette manière à une bonne pelletée d’artworks de grande classe. On retiendra particulièrement les créatures, peu importe leur catégorie, très charismatiques avec leur mélange de fantasy et d’humour. Le cocktail offre une sensation de caricature, plus ou moins intense selon les cas. De l’ours faisant caca, à un fantôme semblant sorti d’un épisode du dessin animé Ghostbusters, en passant par des références pops très actuelles comme la cosplayeuse renvoyant à Suicide Squad…

On retrouve également 115 jetons, qui eux ne sortent pas du lot avec un cartonné fin et sous la forme de pièces. Avouons qu’il est rare que cela arrive, hormis lorsqu’ils bénéficient d’un traitement spécial au niveau de la matière sur certains jeux, ce qui n’est pas monnaie courante. Nonobstant cette particularité, on se concentrera uniquement sur sa partie visuelle on ne peut plus classique et donc pas plus intéressante que cela. Avec de telles images pour les cartes, on aurait espéré avoir droit à un soupçon d’originalité là aussi. Évidemment on préfère que les personnages aient été privilégiés, l’inverse aurait été décevant. On chipote simplement, tant on souhaiterait que les surprises surgissent de partout.

GloryConclusion

Solide dans son système stratégique, Glory sait tirer son épingle du jeu via son monde humoristique de par l’identité de ses personnages, s’étalant sur celle visuelle et leurs caractéristiques. De quoi sortir de la fantasy classique, voire celle très sérieuse. La bouffée de fraîcheur dont l’on a souvent besoin.