Malheureusement la vie fait que Zipang Portable, conçu par Ko Sasahara, est arrivé entre nos mains le lendemain de la fin de sa campagne de financement participatif. Vous ne pourrez donc y contribuer, néanmoins celle-ci fut triomphale et l’on peut ainsi espérer des exemplaires supplémentaires dès février 2018, sans omettre le print and play déjà prévu.
Devenir Shogun à la place du Shogun, voici un bien bel objectif que propose Zipang Portable. L’histoire se déroulant au 16ème siècle, dans le Japon féodal où chacun(e) incarnera un(e) samouraï. Différentes campagnes prendront place, avec à chaque fois des pièces, les Mangoku, symbolisant les ressources et l’influence glanées. Celle ou celui en possédant le plus à la fin de la partie, prenant la destinée de l’archipel durant la période Sengoku.
Le principe s’acquiert assez simplement, Zipang Portable se voulant un jeu rapide à comprendre et à jouer, ceci par un public large, y compris les enfants, puisque tout est fait pour ne pas tergiverser dans les règles, bien que l’on retrouve de nombreuses subtilités. Celles-ci étant répertoriées de façon claire sur des cartes prévues à cet effet.
S’il est possible d’évoluer de 2 jusqu’à 6, on nous demande néanmoins d’adapter la partie en retirant certaines cartes si l’on est moins d’une demi-douzaine. Tout y est expliqué et ne s’avère pas compliqué, pour qu’au final tout le monde détienne 2 cartes. Ce à quoi s’ajoutera une troisième que l’on piochera à chaque tour. Peu importe que l’on joue une ou plusieurs cartes au cours d’un tour, on devra systématiquement en récupérer afin d’en avoir toujours une doublette en mains. En sus, chaque joueuse et joueur bénéficiera de 5 Mangoku, 4 si l’on évolue en duel. Une étant dévolue à la cagnotte dès le début d’une nouvelle campagne.
La suite s’avère facile dans l’approche étant donné que l’on jouera une carte au tour par tour, néanmoins la dimension stratégique est on ne peut plus présente, car l’on détiendra des cartes représentant des figures fortes (Princesse, Kabuki, Commandant, Noble, Ninja, Maître du thé… ), aux capacités variées. On aura ainsi l’occasion de dérober des Mangoku, piquer une carte, en faire changer à un(e) concurrent(e)… voire de se battre face à un(e) ou plusieurs adversaires. Dans ce cas, on comparera les points de bataille entre attaquant(e) et défenseur(e). On pourra même employer la carte Empereur, mettant directement fin à la campagne en cours, mais attention pas à la partie dans son ensemble. Particularité intéressante si vous êtes mal en point.
Pour cette édition prototype, Zipang Portable vient dans un boitier cartonné classique, néanmoins large et c’est à signaler. De ce fait, on ne retrouve pas des cartes compressées et une certaine difficulté à les sortir. On ignore s’il restera tel quel pour la version définitive, mais il est déjà de très bonne qualité, y compris dans son carton souple, toutefois à protéger comme toujours avec ce type de matériel. Les cartes s’avèrent également très bonnes dans leur consistance et la qualité du rendu visuel, offrant aux sublimes illustrations de Tsutomu Araki et Issey Kunogi typées Japon féodal un support qu’elles méritent. Dans l’éventualité où vous seriez des adeptes du genre, ne passez pas à côté ! Les autres, voici un bon moyen ludique de découvrir cet art visuel. Les personnages sont charismatiques, avec ce ton d’antan se retrouvant via un style et des couleurs ancrées dans cette époque.
Les Mangoku sont elles à part sur des planches cartonnées, les pièces prédécoupées n’attendant plus que vous les poussiez. Reste à voir comment le tout sera disposé à l’avenir, peut-être dans une boite de taille moyenne comportant le tout. Pour en revenir aux pièces, ces dernières ne sautent pas aux yeux, le réalisme ayant été privilégié, avec une facette à l’ancienne nous laissant croire à de la véritable monnaie. En revanche, on notera la qualité et l’épaisseur du carton utilisé. Cela revient plus cher, mais au final on risque moins de les perdre et de les abimer.
Conclusion
Zipang Portable est un jeu de cartes stratégique rapide comme l’on adore dans ce genre, tout y étant réuni : compréhension aisée avec toutefois une importante part de réflexion, attractivité considérable grâce à ses visuels, principe prenant pour tous les publics… Justement à ce propos, les cartes permettant de vérifier les spécificités de chaque personnage s’avèrent l’idée supplémentaire bienvenue, allant au-delà du livret de règles inclus. On devrait en retrouver dans tous les jeux.