Test de Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments (PS4)

J’avais bien aimé les aventures de ce bon vieux Sherlock Holmes sur PS3. Malgré des moyens qu’on devinait limités et certains aspects irritants au niveau de la jouabilité, le jeu avait réussi à me captiver grâce à une histoire bien ficelée, et à des énigmes plutôt intéressantes. Deux années plus tard, le studio ukrainien Frogwares revient sur new gen avec plus d’ambitions et un nouvel moteur graphique pour sa licence phare. La promesse est-elle tenue ?

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

221b Baker Street

Heureuse coïncidence : je commence Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments juste après avoir rattrapé 3 saisons de la série du même nom produite par la BBC. J’ai donc hâte de pendre le contrôle du détective même si dans le cas du jeu, les développeurs sont restés très fidèles à l’histoire d’origine, qui se déroule dans les années 1880.

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

Les fans du détective retrouveront donc avec plaisir le domicile de Sherlock Holmes et du professeur Watson au 221b Baker Street, ainsi que la panoplie de personnages qui gravitent autour, comme le lieutenant Lestrade, Ms Hudson, Mycroft Holmes, le jeune Wiggins et même le chien Toby !

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

Côté histoire, le jeu consiste à résoudre six affaires indépendantes, assez sournoises pour nécessiter l’intervention de Sherlock Holmes. Sur ce point il faut saluer le travail de Frogwares qui a su proposer des enquêtes intéressantes, originales et aux nombreux rebondissements. Les environnements sont très variés, ce qui contribue à adoucir l’aspect répétitif du jeu. Car comme pour le précédent opus, il n’y a pas de miracle avec ce Sherlock Holmes : le gameplay est bâti sur un certain nombre d’actions qu’on répète inlassablement à chaque affaire : interrogation des suspects, récolte des indices, résolution d’énigmes… Heureusement, le contexte change radicalement d’une enquête à une autre.

Gentlemen, start your Unreal Engine !

Coté réalisation, le studio Frogwares a pu bénéficier pour cet épisode de l’Unreal Engine 3, et ça change tout. Le jeu est beaucoup plus beau que le précédent (et pas seulement à cause du changement de génération). Les textures y gagnent en détails, mais c’est surtout sur les visages et la peau des personnages que le progrès est le plus remarquable. La plus belle illustration de cet aspect est la nouvelle méthode d’observation des suspects : le jeu se met en pause et on dirige le regard de Sherlock sur le visage et les vêtements du suspect à la recherche d’indices sur leur personnalité et leur mode de vie. Cette phrase – qui rappelle la série de la BBC – permet d’apprécier le rendu de l’Unreal Engine 3 dont les textures très réussies au niveau de la peau. Y’a pas à dire, Unreal fait beaucoup de bien à ce Sherlock Holmes.

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

Pas si élémentaire

Des enquêtes intéressantes, des graphismes revus à la hausse, mais il a tout pour plaire ce Sherlock. Pas si vite ! Si on dénombre de nombreux progrès par rapport à l’épisode du Testament de Sherlock Holmes, le jeu a aussi conservé certains de ses travers. Le plus frustrant est cette rigidité au niveau de l’animation du personnage et, plus grave, au niveau de ses déplacements. Impossible en effet de sortir des sentiers balisés par les développeurs : la moindre plante, le moindre trottoir seront des obstacles infranchissables qui vous obligent à les contourner… Agaçant ! A ce propos je vous conseille vivement de jouer en vue à la première personne (à la FPS). Le jeu y gagne en fluidité car on a moins tendance à se cogner !

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

Idem pour les pénibles temps de chargements qu’on subit à chaque fois que Sherlock Holmes change de lieu (donc souvent). Ces derniers sont difficilement compréhensibles étant donné que les lieux visités sont loin d’être vastes : l’appartement de Sherlock, le commissariat de Lestrade et les différentes scènes de crimes se résument en général à quelques pièce de tailles réduites.

Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments

Enfin, le dernier point qui me laisse perplexe est le système de conclusions laissées au libre choix du joueur : dans chacune des six enquêtes, les preuves réunies permettent selon les choix du joueur d’accuser librement l’un ou l’autre des suspects, sans qu’à aucun moment le jeu ne nous prévienne qu’on est sur une mauvaise piste. Il n’y a qu’au moment de l’accusation finale qu’il est possible de vérifier sa conclusion, et encore… c’est une étape optionnelle ! On peut donc conclure l’affaire et passer à la suivante tout en ayant condamné la mauvaise personne ! J’avoue ne pas avoir compris l’objectif du studio avec ce système qui, d’après moi, donne trop de liberté au joueur qui du coup perd un peu ses repères. Après tout, le grand Sherlock Holmes ne devrait pas se tromper d’accusé non ?

Conclusion

Vous l’avez compris, Sherlock Holmes : Crimes et Châtiments est un jeu qui ne laisse pas indifférent. D’un coté les fans des jeux d’enquêtes et plus généralement des jeux en point & click seront ravis de retrouver le plus grand des inspecteur sur six enquêtes aux nombreux rebondissements. De l’autre coté les non initiés seront agréablement surpris par le rendu graphique, mais la rigidité du personnage et les temps de chargements à répétition risquent de les rebuter à la longue. De mon coté mon acharnement naturel m’a permis d’aller au bout des 6 enquêtes, et je me suis mis à rêver d’un jeu Sherlock Holmes à monde ouvert, à la L.A. Noire. C’est beau de rêver 😉

Plus :
– Un bond en avant en terme de graphismes grâce au moteur Unreal Engine 3
– Les affaires sont intéressantes et variées

Moins :
– Temps de chargement à répétition
– Les déplacements manquent de fluidité
– Trop de liberté dans le choix de l’accusé

Note : 3,5/5