Peu de gens le savent mais le personnage de Styx était déjà présent dans le jeu « Of Orcs and Mens » également du Studio Cyanide (2012) qui l’a trouvé assez intéressant pour en faire un spin-off sous la forme d’une série de jeux d’infiltration. Le premier opus sorti initialement en 2014 (Master of Shadows) a connu un joli succès d’estime, au point de donner lieu à une suite plus ambitieuse dont je vous propose ici le test.
Styx: Shards of Darkness est donc un jeu où l’on incarne un gobelin plutôt chétif, qui ne peut compter que sur sa capacités d’infiltration et sa ruse pour traverser des niveaux remplis d’ennemis tous plus forts que lui. Ces capacités, qu’il est possible d’upgrader via un arbre à compétences aux branches multiples, lui permettent de marcher discrètement, s’accrocher aux rebords tel un Nathan Drake pour traverser les niveaux via les hauteurs, ou encore surprendre ses ennemis (mais pas tous) par derrière grâce à sa dague. Il dispose également de toute la panoplie habituelle des jeux d’infiltration comme le sifflement pour attirer les ennemis, les armes de jet (dague, fléchette…) et la vision d’ambre qui met en surbrillance les éléments important d’un niveau comme les ennemis ou le loot à ramasser qui permet de crafter les consommables, dont le tout nouveau piège d’acide qui dissout les ennemis qui marchent dessus.
Mais c’est essentiellement la présence du système de clone qui différentie Styx: Shards of Darkness des autres jeux d’infiltration. Styx peut ainsi créer et diriger un double temporaire pour distraire les gardes ennemis ou accomplir certaines actions. Nouveauté appréciable dans cet opus : le clone peut être créé à des endroits éloignés en jetant un cocon, ce qui permet d’imaginer de nouvelles façons de traverser un niveau. Dommage toutefois que l’utilisation du clone ne soit pas davantage mise en avant dans le tutoriel du jeu ou via certaines situations. On peut littéralement traverser le jeu du début à la fin sans utiliser cette capacité.
L’aspect que j’ai le plus apprécié dans Styx: Shards of Darkness est son level design aux petits oignons qui permet aux fans de jeux d’infiltration de savourer chaque niveau du jeu. On doit ainsi se positionner à certains endroits stratégiques pour planifier son parcours, repérer les gardes et leurs paterns ainsi que les éléments environnementaux qui peuvent aider à traverser un niveau comme des corniches ou des cachettes. On met ensuite son plan à exécution en retenant son souffle pour ne pas se faire repérer ! Heureusement une option de sauvegarde rapide permet, en dehors des niveaux de difficulté les plus élevés, de reprendre la partie à n’importe quel moment en cas de déclenchement d’alerte.
Au niveau du bestiaire, celui de Styx est sans pitié avec le joueur dans le sens où il propose un nouveau challenge dès qu’on commence à s’habitué à une catégorie de gardes. On trouve ainsi des gardes simples, des gardes en armure lourde qu’il n’est pas possible de poignarder, des trolls, des elfes, des nains capable de pister l’odeur de Styx et des insectes géants aveugles mais à l’ouïe très fine. Vaste programme qui mènera notre gobelin à travers de nombreux paysages en passant par un zeppelin en plein vol, le royaume des elfes ou le village des voleurs. Chacun de ces niveau propose des missions principales et secondaires ainsi qu’un système de scoring basé sur des médailles qui récompensent la discrétion, le loot, la rapidité et les capacités meurtrières de Styx.
Conclusion
Styx: Shards of Darkness est la suite qu’on attendait de Master of Shadows qui a su introduire la bonne dose de nouveautés aussi bien techniques que de gameplay. C’est également un jeu d’infiltration aussi exigeant que précis qui permet aux fans du genre de savourer chaque niveau du jeu et d’y rejouer en testant de nouvelles méthodes ou en faisant du scoring à chaque niveau. Pour les joueurs plus casu la présence de différents niveaux de difficulté et de la sauvegarde rapide permet de faire connaissance en douceur avec l’humour et le sale caractère de ce satané gobelin !
Plus :
- Personnalité et humour de Styx
- Level design très soigné
- De l’infiltration pure et dure
- Nouveau moteur Unreal 4
Moins :
- Manque de pédagogie sur l’utilisation du clone
- Quelques rares bugs de l’IA
Note : 4/5