Faut-il encore présenter The Last of Us ? Je ne pense pas. Le jeu du studio Naughty Dog a fait beaucoup parler de lui en 2013, lors de sa sortie sur PS3. À cette époque-là, le jeu a raflé un nombre incalculable de récompenses dont celle de « Best of E3« . Le voici qui revient sur PS4 dans une édition Remastered synonyme de remake next-gen. Qu’apporte cette adaptation par rapport à la version PS3 ? Est-ce que ça vaut la peine de rependre l’aventure de Ellie et Joël ?
Le remake
Évoquons tout de suite le sujet du remake. Quelles différences par rapport à la version PS3 de The Last of Us (TLoU) ? Eh bien pas mal d’améliorations aussi bien au niveau qualitatif que quantitatif.
Les textures ont eu droit à une cure de jouvence. Elles sont désormais en HD, même si très honnêtement le jeu était déjà superbe sur PS3. L’audio est également très soigné. Pour avoir joué avec un casque, j’ai été assez bluffé par le perfectionnisme du studio Naughty Dog, qui a poussé le détail jusqu’à reproduire fidèlement les bruits de pas sur les différents types de surfaces (terre, bois, neige, tôle, flaque…).
Le résultat est très convainquant et on croirait presque être face à un jeu next gen. Je dis presque car il subsiste malgré tout quelques symptômes de l’ancienne génération, comme quelques textures au loin qui ne s’affichent que lorsqu’on s’en rapproche. À noter également la présence de quelques bugs (surtout au début du jeu dans mon cas) comme des décalages dans la synchronisation labiale ou l’apparition soudaine d’un écran de neige. La présence de ces bugs est très étonnante quand on connaît la qualité de la finition studio Naughty Dog, mais on se souvient que le portage de TLoU sur PS4 n’a pas été de tout repos pour les développeurs qui ont connu plus de difficultés que prévu.
Au niveau quantitatif, un mode photo similaire à celui de inFAMOUS a été ajouté à cette version PS4, ainsi que le DLC Left Behind qui propose de vivre un spin-off de l’aventure principale. Nous y reviendrons plus loin.
Un road trip passionnant
Les quelques bugs évoqués plus haut n’empêchent pas de profiter pleinement du jeu. L’histoire est le point fort de TLoU, depuis l’outbreak qui sert de prélude au jeu (et qui rappelle énormément les scènes de violence du livre Hater de David Moody), jusqu’aux multiples embûches que vont rencontrer Joël et Ellie pendant leur long périple. Tout est fait pour que la sensation d’immersion soit forte : l’écran est débarrassé des icônes superflues, les différents chapitres se suivent sans aucune transition, et les cinématiques s’enchaînent avec les séquences de gameplay avec une grande fluidité.
Cette immersion confirme une fois de plus le talent unique de story telling du studio Naughty Dog. Ces gens-là savent raconter une histoire, même si elle est plus lourde et pesante que les aventures de Nathan Drake dans les Uncharted, et même si elle s’étale sur plusieurs mois/années.
TLoU Remastered est également prenant car y jouer demande une certaine concentration. Contrairement à un Uncharted, la discrétion et la furtivité sont les meilleures méthodes pour aller loin dans TLoU. L’attaque frontale n’est pas forcément la meilleure solution face aux adversaires humains, et encore moins face aux contaminés. Il faut souvent se la jouer discret et les attaquer par l’arrière, silencieusement, à l’aide d’une arme tranchante. Il faut aussi profiter au maximum des capacités sensorielles de Joël, qui lui permettent de localiser les ennemis, même à distance ou derrière un mur.
Passion farming
Des munitions, il y en a peu dans TLoU. On passe donc un temps non négligeable à farmer pour amasser des balles, de nouvelles armes ou confectionner soi-même des bombes, des pièges ou des kits de secours. Mine de rien, ces séquences passées à chercher une bouteille d’alcool ou un bout de tissu entre deux séquences d’action peuvent à la longue s’avérer répétitives, voire lassantes, car elles cassent quelque peu le rythme du jeu.
C’est pour cette même raison que j’ai préféré la quête principale au DLC Left Behind. Le rythme de ce dernier est très différent de l’aventure principale. On y incarne Ellie, et les phases de jeu alternent successivement entre des séquences de survie très tendues, et des séquences beaucoup plus contemplatives où Ellie et son amie Riley discutent du passé et s’adonnent à des activités plutôt futiles.
Conclusion
Au final, même s’il n’est pas exempt de défauts, ce The Last of Us Remastered confirme son statut de jeu culte sur PlayStation. J’en vois certains sur les réseaux sociaux qui ne regrettent pas de refaire le jeu sur PS4 (un nouveau niveau de difficulté a été rajouté), d’autres qui sont intéressés par le DLC Left Behind qui est inclus. Quant aux autres (près de la moitié des possesseurs de PS4 n’avait pas de PS3 !), il peuvent se précipiter sur le jeu s’ils veulent vivre une histoire captivante et découvrir un gameplay original et parfois innovant, surtout que le prix est très abordable.
Les plus
- Le story telling exceptionnel
- Le binôme Joël / Ellie qui fonctionne parfaitement
- Les musiques envoûtantes de Gustavo Santaolalla
- Le souci du détail de Naughty Dog
- Le prix (une quarantaine d’Euros)
Les moins
- Les nombreuses séquences de farming
- Quelques bugs au début du jeu
Note : 4,5/5