Test de Tom Clancy’s Rainbow Six Siege (PS4)

De nombreux jeux ont ces dernières années fait sensation lors des premiers salons où ils furent montrés, avant finalement de voir un important chamboulement dans leur identité et leur sortie être repoussée, si bien que certains, disponibles depuis, ont grandement déçu tandis que d’autres ne sont toujours pas là. Tom Clancy’s Rainbow Six Siege fait partie de cette longue lignée à avoir grandement fait parler de lui, en l’occurrence depuis l’E3 2014, puis à susciter la perplexité des joueurs après quelques changements, tout en ne le voyant toujours pas arriver dans les bacs. Maintenant qu’il est là, découvrons s’il répond aux attentes qu’il avait suscitées à ses débuts.

Tom Clancy's Rainbow Six SiegeDe toutes les matières, c’est le SWAT que je préfère

Un vaste débat fait rage dans le microcosme vidéoludique depuis de nombreuses années : scénario ou pas scénario ? D’un côté quand une histoire fait partie d’un jeu d’action, les gamers la zappent et s’agacent si les phases entrecoupant celles de jeu ne peuvent être évitées. Et quand il n’y en a pas, les mêmes se plaignent car ça manque de scénario. Sans oublier les très nombreux à clamer haut et fort que l’histoire de tel ou tel soft n’est pas terrible, mais sincèrement qui s’attendait au contraire dans une aventure où il fallait dégommer des zombies pour sauver une princesse ? Pour Tom Clancy’s Rainbow Six Siege, Ubisoft a su inclure quelques touches scénaristiques, mais sans chercher à aller plus loin. On saura donc qu’il y a les méchants terroristes d’un côté et les gentilles Forces Spéciales (le GIGN, le SWAT, les SPETSNAZ, les SAS et le GSG9) de l’autre. Ces dernières pouvant avoir comme mission de libérer des otages (la plus intéressante), de désamorcer une bombe ou encore d’annihiler la menace ennemie afin de récupérer un territoire tant face à l’I.A., qu’en multijoueur à 5 contre 5 uniquement en ligne.

Au final on se retrouve ni pour ni contre ce choix de semi-scénarisation, lui-même ayant en quelque sorte les fesses entre deux chaises. On est davantage préoccupé par la quantité de situations loin d’être grandiose. Et comme l’on sait que ce Rainbow Six ne sera pas laissé de côté par l’éditeur, tout en comptant le premier Season Pass, on se doute qu’il y aura peut-être à l’avenir de quoi faire, mais ceci en raquant encore et toujours. A quand un jeu complet comme avant la folie des contenus additionnels payants sur consoles ?

Tom Clancy's Rainbow Six SiegeEntreprise de démolition massive

Le gros point fort de ce Tom Clancy’s Rainbow Six Siege est son moteur de destruction, feature essentielle à l’élaboration de plans afin d’atteindre son but. On se souvient de Red Faction qui déjà au début des années 2000 proposait cette fabuleuse particularité via la technologie Geo-Mod, permettant tout bonnement de découvrir et parcourir son jeu d’une manière différente qu’un(e) autre gamer. Sans omettre l’originalité apportée, les autres FPS se cantonnant eux généralement à du tir protégé, de l’action en force, de la couverture… dans un environnement ne bougeant pas, même les éléments du décor sont de plus en plus rarement destructibles. Ici on peut, comme vous l’aurez compris, traverser les pièces afin de se frayer un nouveau chemin, prendre par surprise l’ennemi que l’on entend derrière la paroi murale, s’ouvrir une nouvelle fenêtre de shoot… Et ainsi créer sa propre approche avec plus ou moins de déflagrations, voire juste « tout faire péter » pour celles et ceux dont l’ambition n’est pas vraiment l’objectif demandé par le jeu. Mais les développeurs d’Ubisoft Montréal savent très bien qu’ils ouvrent aussi cette voie, considérée comme plus amusante pour certains, surtout si ces derniers sont habitués aux logiciels axés action sans réflexion sortant à la pelle depuis dix à quinze ans. Rainbox Six Siege propose lui autre chose, avec de la mise en place stratégique, une opposition pouvant s’avérer véritablement musclée et une coordination à maîtriser. Foncer dans le tas n’est pas sa tasse de thé, bien que sur un malentendu dans un mode de difficulté peu élevé cela pourra passer, mais tout le charme sera alors perdu.

Au-delà de cet aspect destructeur réfléchi, rendant le game system plus riche et évolutif, il est également possible de se servir de tout un tas d’accessoires afin de se protéger. Le déroulement des situations en devenant bien moins linéaire qu’avec les classiques bidons, caisses et autres murets incassables que l’on retrouve généralement dans le JV. On prendra ainsi un malin plaisir à préparer des pièges en mode multijoueur, à coups de barbelés et de mines sournoisement dissimulées. Mais on pourra aussi planifier ses tactiques et appréhender l’ennemi à l’aide de drones ou encore grimper en employant une simple corde, qui s’avérera cependant très efficace et marquante, tant le level design a été conçu pour.

Tom Clancy's Rainbow Six Siege

Rainbeau Six ?

La plupart des softs les plus attendus ont beau désormais se cantonner à la toute dernière génération de consoles et aux PC, la qualité graphique est pourtant loin d’être systématiquement au rendez-vous. C’est également le cas de Rainbow Six Siege, qui en met certes plein la vue avec son moteur de destruction, dont on imagine déjà ce qu’il pourrait donner dans les prochaines années avec davantage de maîtrise des outils et des plateformes. Toutefois on ne peut s’empêcher de relever la faiblesse des graphismes. Ils sont loin d’être horribles et infâmes, mais sans demander la magnificence d’un double arc-en-ciel on est en droit de réclamer davantage d’efforts sur ce point, les capacités des machines le permettant plus que jamais.

Enfin le gros point qui fâche chez ce Rainbow Six Siege : la possibilité d’acheter de l’expérience avec de l’argent bien réel et non uniquement en passant du temps sur le jeu, en le maîtrisant, en réussissant telle performance… Il faut bien se rendre compte que cela revient à dire que l’on peut toquer à la porte d’Ubi et demander à être lead designer sur le jeu. Si l’on nous questionne sur notre background dans le domaine, pas de problème ! Il suffit de répondre « Aucun, mais je peux vous donner de l’argent pour compenser et ainsi passer devant des gens compétents ».

Tom Clancy's Rainbow Six Siege

Conclusion

Sachant apporter de la fraîcheur dans le milieu carrément sclérosé des jeux d’action, Tom Clancy’s Rainbow Six Siege n’en est pas pour autant une révolution, la faute à un manque de variété dans les situations, alors qu’au travers de certaines idées et son moteur de destruction il y a vraiment de quoi faire. Néanmoins il reste très intéressant, surtout en multijoueur et plus particulièrement lorsque des otages sont au centre des missions. On en regrette donc davantage l’absence d’un multi local, détestable lubie depuis la précédente génération de consoles.

Les Plus :

  • Moteur de destruction
  • Level design
  • Multijoueur très intéressant si équipes bien organisées
  • Les divers gadgets/outils

Les Moins :

  • Pas de multi en local
  • Manque de variété dans les missions
  • Acheter de l’expérience

Note : 3,5/5