Aprés un Xenoblade Chronicles X faisant la part belle aux Mechas, à la SF et surtout à une narration en demi teinte loin du premier opus, on attendait forcement Tetsuya Takahashi au tournant avec son nouveau Xeno. Parce que les mechas c’est cool, mais lorsqu’on doit se manger une pelletée de quêtes secondaires lambdas pour pouvoir progresser dans le scenario principal (Coucou MGSV !!), ça donne tout de suite beaucoup moins envie. Heureusement, pour Xenoblades Chronicles 2, Les développeurs de Monolith Soft ont écouté les fans. Ainsi la licence est de retour avec une aventure du même acabit que celle de Shulk, et surtout une progression dans l’histoire tout aussi traditionnelle.
Ewok + Porg = Nopon²
Commençons directement en posant ses semelles boueuses sur une magnifique carpette en peau de Nopon. Le design de Masatsugu Saito a fait pas mal jaser dés les premières images de Xenoblade Chronicles 2. Pour info et prenant en compte les habitudes de Takahashi pour démarcher de nouveaux talents, ce character designer vient tout droit du monde de l’animation et le moins que l’on puisse dire c’est que le monsieur est capable du meilleur comme du pire.
Certains parleront donc de character design discutable, d’autres le qualifieront de trop fan service ou Moé, mais celui-ci à au moins le mérite de permettre à la plupart de ses héroïnes de rester longtemps en apnée, vu la taille gargantuesque de leurs « poumons » et ça c’est une compétence non négligeable, oui Monsieur ! Et cela même si les héros de Xenoblade 2 peuvent uniquement nager en surface…
Bref, trêve d’arguments à 2 balles, les amateurs de dentelles, de micro-jupes et autres disproportions en auront pour leur argent, d’autres vomiront à chaque nouveau personnage croisé et le derniers tiers se dira que le plus important dans Xeno 2 ou tout autres jeux en général ne se trouve sans doute pas dans le character design. Oui, l’important ce n’est pas le physique comme dirait l’autre.
Pour les réfractaires ultimes au travaille de Masatsugu Saito, il restera les 2 méchants très classes que sont Malhos et Jin, designés avec maestria par Testuya Nomura qui a décidément énormément de temps libre entre Kingdom Hearts 3 et FFVII remake (soyons T-R-E-S patients les gars…)
Quoiqu’on en dise après 4 paragraphes à s’interroger sur l’esthétique à la japonaise, les 80h passer avec les héros de Xenoblade Chronicles 2 créaient des liens indéfectibles avec le joueur. Que cela soit à cause de leurs personnalités attachantes, aux mystères qui les entours, grâce au doublage japonais de grande qualité ou tout simplement par leurs actes souvent mis en avant par une mise en scène ultra stylée lors des cut-scenes.
Ainsi parla Takahashi
Malgré son prénom sans doute dans le top 3 des plus populaires chez les bergers allemands, Rex, héros de ce Xenoblade Chronicles 2 se révèle attachant. Sa bonne bouille colle à sa personnalité joviale, et sa tenue vestimentaire, mixte entre un scaphandre marin et une tenue de plongée est cohérente avec son gagne pain, à savoir récupérateur de pièces détachées dans la mer de nuage.
L’univers de Xenoblade Chronicles 2 s’articule autour des titans qui jonchent la gigantesque mer de nuage et servent de terres saintes aux différents peuples vivants sur leur dos ou même dans leurs entrailles. Bien évidemment vous aurez l’occasion de tous les traverser. Contrairement à Xeno X, Xenolade 2 dispose d’une progression beaucoup plus traditionnelle, si vous suivez le scénario vous reviendrez très rarement sur les territoires déjà traversés.
Le monde de Xeno 2 tourne également autour du concept des « Lames » et des « Pilotes ». Une « Lame » est une personnification d’une arme particulière (épée, gantelet, lance, etc.), cette personnification peut prendre une apparence humaine ou animal mais elle est toujours dotée d’une intelligence propre même si son destin est irrémédiablement lié a celle de son « Pilote ». Le « Pilote » quant à lui doit avoir les qualités requises pour éveiller et se lier à une « Lame » car tout être humain vivant dans le monde de Xenoblade 2 n’en est pas capable.
Ainsi c’est sur cette idée que va se construire l’histoire de Xenoblade Chroncicles 2. Car notre héros Rex, va perdre la vie lors d’un travail de récupération à bord d’une épave, afin d’aider un étrange groupe appelé Torna. Le véritable but de Torna, est de mettre la main sur l’objet de toutes les convoitises, la lame Aegis, puissante lame ayant fait sombrer tout un continent.
Malheureusement pour eux, avant que Rex ne finisse empalé comme une saucisse apéritive, ce dernier aura eu le temps de sceller sa vie à celle de la plantureuse Pyra, personnification de la lame Aegis. C’est à partir de la que les choses sérieuses commenceront.
La volonté de puissance
Le ton semble un peu plus léger que dans les anciennes œuvres de Monolith Soft, de par le jeune âge du héros ou même le character design. Mais comme à l’accoutumé avec Tetsuya Takahashi, l’essentiel est la. Une quête initiatique où un jeune héros sera confronté à la cruelle réalité du monde adulte, le tout mélangé à un trip Shônen Nekketsu, avec références religieuses, discussions métaphysiques, sujets controversés, mais malheureusement… beaucoup moins de mechas.
On suivra ainsi la quête de nos héros, et leur course pour atteindre Elysium , sorte de terre paradisiaque ou tout être peut y vivre en paix, en tout cas selon la vision naïve de Rex.
Comme je le soulignais, Xenoblade Chronicles 2 faisant forcément référence au shônen de type Nekketsu (sang bouillonnant), la course à la puissance afin de protéger ses alliés reste l’une des priorités de Rex (le meilleur ami de l’homme). Les fans de manga en auront pour leur argent : les héros qui gagnent en maturité, les attaques détonantes en hurlant (un peu trop), les ennemis qui deviennent alliés, les transformations de la dernière chance qui crève l’écran.
Bref le cahier des charges est respecté à la consigne prêt, comme si Monolith Soft s’était retapé les 42 tomes de Dragon Ball avant que Takahashi n’intervienne en disant hop, hop, hop, ça manque un peu d’Adam et Eve la dedans. Par conséquent si l’on aime le genre, autant être clair tout de suite, le scenario offert par le titre de Monolith Soft envoie du lourd.
Trop de Mechas tue le Mecha ?
Outre la fameuse épée Aegis, Rex aura notamment la possibilité d’utiliser bien d’autres armes, comme les gantelets, la lance, le boulet, le canon laser, etc. Concernant le système de combat, tout comme dans les épisodes précédent, les héros enchaînent les combos automatiquement. Cependant vous devrez toujours faire attention à votre positionnement pendant les joutes, afin de placer des super attaques appeler Arts, qui elles sont attribuées aux différents boutons, ce qui vous permettra d’augmenter le nombre de dégâts ou encore de faire chuter l’ennemi.
Mais dans Xeno 2 la subtilité se trouve dans le fait que les héros ne peuvent pas attaquer automatiquement en se déplaçant et que le cool down de chaque Arts se remplira plus vite si vous utilisez un des Arts restant à la fin d’un combo.
Lors d’un combat, plus celui-ci s’éternise et plus la chance que le lien d’énergie qui lie la « lame » à son pilote, devienne doré. Dés lors, les capacités du pilote augmentent, concrètement celui-ci fait plus de dégâts et se déplace bien plus rapidement sur le champ de bataille.
De la même manière qu’un certain (et très bon) Breath of Fire 4, vous aurez la possibilité de fusionner vos sorts pendant le combat. Mais contrairement au fameux J-rpg de Capcom, il faudra suivre plusieurs embranchements sur un organigramme prédéfini par la première attaque élémentaire lancé, par exemple une attaque de feu suivi d’une d’eau vous donnera l’attaque « vapeur », et si cette dernière est suivie d’une électrique elle donnera alors « vapeur électrique ». Mais si vous utilisez une attaque de feu après « vapeur », vous obtiendrez alors l’attaque « explosion ».
Cependant, pour que toute ces idées de gameplay se manifestent à l’écran, il faut que les combats durent et c’est là le principal problème, apprêtez vous à mettre 3 minutes minimum pour défoncer un pauvre écureuil du même level que vous. Pour mettre tout ce système de jeu en exergue il faut donc affronter des ennemis comparables à des sacs à PV à l’agro parfois abusif. La faute en incombe également à un trop grand nombre d’ennemis sur la map. Mais les amateurs de Xenoblade premier du nom auront forcement une impression de déjà-vu.
L’arbre de compétences des personnages est assez court à apprendre et pas forcement amusant dans la mesure où la progression est extrêmement lente, celui-ci vous demandera une quantité astronomique de PC afin d’être rempli.
Quant à l’arbre de compétences de vos lames, celui-ci se trouve être différents et bien plus conséquent que ceux de vos personnages et demandera de remplir certaines conditions pour valider la compétence en question. Par exemple utiliser 4 fois l’objet préféré de la lame ou tuer 5 types d’ennemis dans une zone particulière pour augmenter les compétences : crochetage, dégâts de chute réduit, etc.
L’exploration est un peu plus contraignante que dans Xeno X, dans la mesure où si vous souhaitez emprunter des sentiers un peu dérobés, il vous faudra posséder et équiper qui plus est, la lame qui a la capacité de vous faire traverser.
Si vous voulez emprunter un vent ascendant, vous devrez donc avoir les compétences « maîtrise du vent » et « propulsion », si vous êtes suspendu à du lierre et voulez sauter les quelques mètre qui vous reste afin d’atteindre une corniche, il vous faudra également équiper la lame qui possède cette compétence.
Par conséquent, cela vous oblige à passer constamment dans votre menu pour progresser sur le terrain. Un menu qui d’ailleurs aurait mérité d’être un peu plus intuitif, ne parlons pas de la map, qui a heureusement bénéficier d’une mise à jour récemment.
Notons enfin que tout comme Xenoblade premier du nom, L’OST de Xenoblade 2, dont voici un petit extrait, est signé par plusieurs compositeurs de talent dont Yasunori Mitsuda, ou encore ACE. Dommage que Yoko Shimomura ne nous ait pas gratifié de quelques pistes.
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Conclusion
En définitif, Xenoblade Chronicles 2 est un J-RPG à ne pas mettre dans toutes les mains. Celui-ci est capable d’offrir aux joueurs des moments apathiques tout comme des fulgurances inouïes au niveau de son gameplay ou de son histoire. Une sorte de paradoxe du J-RPG ou chaque joueur ne décidera que de conserver le meilleur ou le pire. L’univers de Xenoblade 2 à pourtant quelque chose de si fascinant que l’on souhaiterait citer Nietzsche et toute l’admiration que Tetsuya Takahashi a pour lui, en invitant les joueurs à participer à l’odyssée de Rex « Par delà le bien et le mal ».
Plus :
- Une mise en scène qui a la pêche
- Un excellent système de combat
- Une OST de qualité
- Un scénario de shônen manga bourré de référence biblique
- Des cliffhangers scénaristiques à chaque fin de chapitre
Moins :
- Les combats trop longs
- Des textures qui bavent un peu en mode portable
Note : 4/5