Pour les amoureux de jeux d’aventure « à la sauce PC », les espagnols de Pendulo Studios sont des acteurs incontournables du paysage vidéo-ludique. Pour moi, ce genre et le jeu Yesterday Origins sont plutôt une première sur console étant donné que je n’ai pas encore eu le loisir de jouer à d’autres représentants comme « Les Chevaliers de Baphomet » ou autres « Agatha Christie : The ABC Murders » qui peuvent eux aussi être assimilés à des point & click sur consoles. Mais c’est également un genre qui m’attire particulièrement grâce à son gameplay principalement basé sur la narration et la résolution d’énigmes.
Yesterday Origins est donc la suite des aventures de John Yesterday parues en 2012 sur PC et terminaux mobiles. Le jeu y fait d’ailleurs allusion à de multiples reprises, tant pis pour les nouveaux arrivants ! C’est en pleine période d’inquisition espagnole que Yesterday Origins démarre alors qu’on incarne le fils d’un Duc lors d’une première énigme qui vise à l’aider à s’échapper de sa cellule. On comprend alors que John et sa compagne Pauline ont acquis un pouvoir très spécial lors de leurs précédentes aventures : ils sont capables de se réincarner après leur mort. Pouvoir que Pauline ne tarde pas à utilise d’une manière assez singulière lors de sa première séquence.
L’histoire de Yesterday Origins va ainsi nous faire traverser plusieurs époques et visiter plusieurs pays (L’Espagne, la France, les Etats-Unis…) dans le but de reconstituer l’histoire de John et d’en savoir plus sur son mystérieux pouvoir. Est-il vraiment le fils du diable ? A chaque étape de ce voyage une scène composée de plusieurs tableaux avec des objets et des indices à collecter et à utiliser tels quels ou en les combinant entre-eux. Notons au passage que les contrôles du jeu sont plutôt bien pensés après une courte période d’adaptation : on navigue très naturellement à travers les inventaires des objets ou indices à travers les gâchettes L2 et R2.
On retrouve dans ce Yesterday Origins le plaisir si particulier des point & click : on est parfois frustrés lorsqu’on arrive pas à avancer mais on ressent une grande satisfaction lorsqu’on trouve le bon usage à un objet, ou lorsqu’on parvient à associer les bons objets entre-eux pour résoudre une énigme complexe. A ce propos la difficulté des énigmes est plutôt inégale : si certaines sont assez simples et rapides à résoudre, d’autres sont plus complexes voire mal dosées, comme celle ou il faut deviner (sans indice !) un mot à cinq lettres pour ouvrir un Cryptex… à s’en arracher les cheveux. On s’accroche quand même car l’histoire progresse bien et on veut en voir la fin. Sans spoiler celle ci en vaut la peine et le twist final est très surprenant.
Du point de vue artistique, j’ai beaucoup aimé les décors des tableaux tous peints à la main, ainsi que les très belles mélodies qui accompagnent le jeu, mélange d’instruments à cordes et de piano (mais le piano n’est il pas un instrument à cordes !). A noter également l’utilisation originale du haut parleur de la DualShock 4 pour émettre des sons d’environnement. Une fonctionnalité malheureusement peu exploitée par les autres studios et qui améliore selon moi le sentiment d’immersion. A noter un bug que j’ai rencontré à deux ou trois reprises qui ne fait plus apparaître les actions contextuelles lorsqu’on utilise les objets. C’est assez gênant parce que c’est bloquant pour la résolution des énigmes, mais il suffit de redémarrer le jeu pour retrouver un comportement normal.
Conclusion
Yesterday Origins est un bel exemple d’adaptation réussie d’un jeu à l’ADN PC sur consoles. Les contrôles deviennent vite naturels et l’histoire est assez intéressante pour qu’on s’y accroche malgré une difficulté inégale d’un niveau à un autre. On retrouve toutefois les petites satisfactions que procure les jeux point & click et le twist final en vaut le détour. Cerise sur le gâteau : malgré des personnages au design discutable, les décors et la bande originale sont très agréables. De quoi ravir les amateurs de jeux d’aventure et probablement quelques curieux.
Plus :
- Les arrières plans peints à la main et la bande originale
- Adaptation réussie des contrôles à la manette
- Une histoire pleine de rebondissements
- Un prix doux (environ 30€)
Moins :
- Difficulté inégale des énigmes
- Un bug bloquant
Note : 3,5/5