Célébrant ses 25 ans, la licence de tri-Ace et Square Enix s’offre avec Star Ocean – The Divine Force, une sortie dont l’approche suscitait de plus en plus d’intérêt. Y compris en Europe, où elle n’est encore aussi implantée que certaines de ses comparses du jeu de rôle. Son 6e épisode sur PlayStation 4, PS5, PC, Xbox One et Xbox Series X/S, pourrait-il lui faire franchir ce cap ?
Aussi profond que le Star Ocean
Premier point que nous avons beaucoup apprécié et pas foncièrement étonnant chez cette saga, la sélection du personnage à incarner entre Laeticia Aucerius et Raymond Lawrence. Un atout se confirmant par leurs oppositions identitaires. Entre la princesse du Royaume d’Aucerius, de la planète en retrait technologique Aster IV. Et le jeune homme semblant d’action, capitaine d’un vaisseau commerçant de la compagnie familiale. Provenant de la planète Verguld, ses distinctes origines par rapport à sa future camarade, insuffleront d’amples différences sur bien des plans. La demoiselle n’est pour autant pas un cliché de princesse. Au contraire, sa tendance à manier le fer lui confère une volonté protectrice envers son peuple et aventurière.
De l’aventure et de la protection du monde, voilà ce qu’on ne manquera d’accomplir peu importe si on choisit l’héroïne ou le héros. Tout en bénéficiant d’un point de vue propre par rapport à l’histoire. Mais il faudrait avoir le temps de terminer l’aventure avec les 2 et non juste en vérifier une partie comme nous avec Ray (on a préféré accomplir l’intégralité avec Laeti), afin de se rendre compte de cet impact plus globalement. On constate que l’on vit des séquences communes, ainsi que d’autres où le duo est séparé, complétant l’intrigue avec les 2 voies. Bien sûr, la doublette ne s’avèrera seule. C’est une plus large équipe à laquelle nous aurons droit, forgeant plus encore cette variété des personnalités. On apprend beaucoup sur elles et eux, avec intérêt même si de prime abord on les voit comme des classiques du J-RPG. Idem concernant les intrigues.
Après l’attaque du vaisseau de Ray par la Confédération d’entrée, on sent que les esprits pourraient déjà chauffer entre les pays en faisant partie et les autres. Et par conséquent opposer les camps de nos duettistes. Cela, vous le découvrirez par vous-mêmes, au même titre que les affaires politiques inter-planètes, prenant leur temps pour se développer. Le scénario paraît basique là aussi durant une certaine période. Pour mieux en poser les fondations, finalement surprendre et donner envie de jouer, pour tout savoir.
Du riche art avec D.U.M.A.
Sur le terrain, on se retrouve en face d’un action RPG hyper dynamique. Heureusement afin de ne devenir un jeu d’action débridée, SOTDF agrémente son système de points d’action. Empêchant d’enchaîner à outrance les coups et autres que l’on désire, sans aucune restriction. Il faudra attendre de recharger si besoin pour déclencher par exemple un nouveau sort, nécessitant plus de PA qu’on n’en dispose suite à notre ou nos précédentes actions. Cependant en étant performant.e, on s’octroiera un coût moindre. Jouez bien et gagnez-y pour faire plus, en quelque sorte.
L’attractivité de la personnalisation, s’avère une des grandes forces du système de jeu. On détermine plusieurs actions pour 3 touches selon la quantité d’appuis, en sus d’une pour chaque en cas de pression prolongée. Pratique par la sensation de jouer vraiment comme on le veut et efficace en baston. Des compétences à débloquer sur l’arbre de chaque unité, via les points d’expérience permettant de débloquer des améliorations. Et progressivement d’atteindre des habiletés, selon les embranchements vers lesquels on se sera dirigé.e. Mais une autre personne sera à évoluer.
Enfin une personne robot : D.U.M.A. ! Une boule de nerfs insufflant toujours plus d’énergie, car capable de nous protéger en bouclier, de nous projeter avec vigueur vers l’opposition… Ou encore de nous envoyer en l’air et de planer. Utile pour plonger sur les adversaires, mais également explorer les lieux. Le design des niveaux misant amplement sur la verticalité. Cette dernière accouplée à la profondeur déjà sur la terre ferme, délivre un monde ouvert plaisant à explorer. Tant pour récolter des objets cachés, que partir vers des quêtes annexes. En parlant d’annexe, l’Es’owa sera le jeu pas si mini sur lequel vous passerez peut-être du temps. Très sympathique en tout cas, avec son approche Othello. Demandant d’encadrer les figurines rivales, afin de les éliminer.
Un chara-design qui fait plouf ?
Bien souvent on a l’occasion d’évoquer des protagonistes superbes graphiquement et des décors qui pêchent, particulièrement chez les RPG. On ne dira qu’il s’agit du contraire ici, puisque la qualité du chara-design est quasi toujours fantastique. Quasi, car vraiment tout le monde n’appréciera Raymond. Absolument pas recherché, voire original, comme les autres. Néanmoins pas non plus d’une banalité qu’on comprendrait, volontairement choisie pour marquer sa personnalité commune, sans besoin d’un style pétaradant. On pourrait affirmer qu’il se situe entre les 2, vraiment on n’accroche pas et pour en avoir parlé autour de nous, apparemment ce n’est une unique sensation.
Cela ne devrait vous empêcher d’apprécier le JV même si vous le prenez au préalable. Mais il faut bien relever que ce qui n’a pas marché pour nous justement dans son chara-design. Là où sa co-vedette et la plupart des autres allié.e.s, comme ennemi.e.s, nous happent. Les environnements en font tout autant, aussi bien par leur somptuosité, que leur immensité. L’exploration n’en est que plus intéressante et l’accompagnement par les musiques de Motoi Sakuraba fait passer ces moments avec un sacré plus.
Conclusion
Sans s’avérer une vague déferlante renversant le milieu du JDR, Star Ocean – The Divine Force se dévoile comme une constellation composée de plein de bonnes idées, brillant de part en part. Et possédant un des level design les plus intéressants, chez ce genre vidéoludique.