Poursuivant à vive allure la sortie d’ouvrages consacrés au cinéma, cette fois plus exactement à l’animation, Third Éditions nous propose toutefois avec Michel Ocelot Le poète des ombres, un projet depuis longtemps dans les cartons de Nathan Bonvallet. Un passionné du, notamment, réalisateur, pour une lecture passionnante ?
Retraçant la carrière de l’artiste depuis ses débuts, jusqu’à aujourd’hui ou presque, en passant par le succès déclic Kirikou et la Sorcière pour beaucoup de choses, dont le regard-même d’énormément de personnes sur l’animation, le livre parcourt les époques avec excitation. Cette dernière que l’on ressent particulièrement à chaque évocation de techniques employées. En traversant les décennies à la découverte de toujours plus d’idées malignes. Tant afin de proposer des pattes artistiques différentes, que de renverser les contraintes économiques, s’avère un atout essentiel du bouquin. Peu importe que vous appréciez énormément ou même ne connaissiez Michel Ocelot. Ou encore, n’avez jamais rien vu de lui.
Se rendre compte de ces choix, ainsi que de l’évolution au fil du temps, tout en sachant reprendre certaines mécaniques adaptées plus tard… Des éléments enrichissant culturellement. Pour remarquer aussi bien les innovations fantastiques, sans grand moyen, que l’avancée entre les époques. On relèvera fortement ces fameux napperons qu’on met sous les pâtisseries et qui ne sont plus bonnes qu’à jeter ensuite. Un formidable gaspillage, mais à la place de « faire joli » sous des gâteaux, ils peuvent servir de silhouettes pour des œuvres animées. Les ombres de l’homme dépeint ici, y trouvant leur singularité.
La dimension de contes désireux de transmettre des messages, est également pleinement analysée à travers les courts et long-métrages ou encore la série Ciné Si. L’auteur décortique ainsi les fléaux de notre société, transposés au sein des univers de l’auteur, du conteur, Miche Ocelot. Ce dernier ayant par ailleurs son mot à dire. Car si Nathan Bonvallet nous plonge dans les sujets et leurs comparaisons dans ses fictions, il étayera son propos de citations reprises d’ici et là. Par rapport entre autres à sa volonté de transmettre des messages et leur manière. Mais également des mots recueillis par lui-même auprès de l’intéressé.
Des rencontres offrant au livre d’importants documents. Car finalement nous évoquer tant d’éléments attractifs, ne nous donne qu’envie de les regarder. Ce qui sera allégrement le cas, dont des images de story-boards. Des raretés dont découle un fort atout ! D’ailleurs en parlant d’atout imagé, le Kirikou découpé sur la jaquette First Print, boucle la boucle des ombres. Celle-ci venant se balader par effet d’ombre, sur l’illustration de couverture de Michel Ocelot.
Conclusion
Trépidante vie, trépidant art, entre biographie et parcours de l’animation par de nombreuses originales voies, Michel Ocelot Le poète des ombres se penche certes sur un personnage dont on suit déjà avec délectation son chemin. Mais il s’agit également d’une grande histoire épique en général !