Chronique jeu vidéo The Chant Limited Edition

Sa sortie aux alentours d’Halloween, est-elle un signe pour cette nouvelle licence de survie horrifique ? Première franchise originale de Brass Token et éditée par Prime Matter, The Chant Limited Edition entonne son rituel pour vous attirer sur PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC.

The Chant

Retour aux sources du survival horror ?

Une question un peu complexe à laquelle répondre, néanmoins si on prend Alone In The Dark comme base, on constatera notamment que les éléments de la folie sont au programme. En revanche point de château, mais un retour aux sources, lors d’une retraite collective proche de la nature sur l’île de la Gloire. Marre du monde actuel, chocs intimes… Les gens s’y regroupent dans un bon esprit, loin de la violence de la société contemporaine. Qu’elle soit entre les personnes ou envers l’environnement. Cependant et cela s’avère souvent problématique, il faut toujours qu’un.e meneuse/eur en ressorte. Motiver les autres d’accord, mais ici on commence à se rendre progressivement compte que le très stylé instigateur, possède un côté gourou de sorcellerie peu rassurant.

Et même carrément craignos bientôt ! Avec l’apparition de créatures toutes plus flippantes les unes que les autres, suite à un rituel profitant des ondes négatives de ses participant.e.s. Notre héroïne, Jess, rejoignant une amie au sein de ce groupement, alors que l’évènement dramatique ayant touché sa sœur dans leur jeunesse et son train de vie professionnel dans le biomédical la lessivent, devra finalement se soulever face à ces hordes surgissant de l’Obscurité. Non sans ses camarades, dont leur fameux chef.

Les intrigues personnelles et surnaturelles se mêleront ainsi pour nous faire perdre la boule ! Postulat de base ne restant sans profondeur. Puisqu’au fur et à mesure de notre exploration, on en découvrira davantage sur les lieux et cette organisation. Particulièrement sur ses origines ancestrales, ainsi qu’à sa phase années 1970, époque effervescente des retraites spirituelles, voire spiritueuses. Époque inspiratrice de 2 bonus de cette édition collector, à savoir un filtre et une tenue. Le scénario profite lui de 3 conclusions distinctes propres aux 3 types de capacités de notre héroïne. En sus de décisions au cours des dialogues.

The Chant

The Craft

Rebondissons sur cette dimension de la folie. Les mauvaises énergies dont a déjà résulté une dangereuse alliance ouvrant le portail vers une dimension démoniaque, laissant surgir ces ennemi.e.s, s’avèreront un rouage crucial de The Chant. Ce dernier, à l’instar des œuvres d’H.P. Lovecraft, mixe ainsi la confrontation parfois physique avec des entités innommables, à la folie qu’elles engendrent. Il s’agira donc de conserver un certain équilibre entre un trio de données : mental, santé physique et spiritualité. La première reprenant progressivement, mais peut par ailleurs, à l’instar des 2 suivantes, gagner en sécurité via des éléments à récolter. D’ailleurs l’aspect soins naturels est de mise. En même temps, on ne va trouver n’importe quel remède sous forme de bombe aérosol a priori chez cette organisation. Ainsi la lavande, le gingembre ou encore les huiles essentielles seront des secours de premier ordre. De même que la méditation.

Sur le terrain, les attaques mentales adverses insuffleront même un côté QTE, afin d’éviter d’atteindre l’état de panique. Toutefois si notre personnage n’est une commando surentraînée, son courage l’emmènera à parfois combattre. Là encore, il faudra faire avec les moyens du bord. Amenant une facette crafting, en bricolant des armes entre physique et spiritualité. Celles-ci qu’il s’agira de ne pas trop user, si on ne veut pas vite se retrouver à fuir constamment. Osciller entre offensives légères et puissantes de mêlées, se servir de projectiles notamment salés, créer des pièges, mais aussi esquiver au possible ou encore repousser, s’avèrera essentiel en vue de ne trop consommer de ressources.

Des mécaniques nous faisant ressentir sa fragilité de personne lambda et par conséquent une profonde intensité dans la peur et la survie. On le sent justement davantage dans la lourdeur de ses offensives. Ou encore via ses faibles habiletés dans un premier temps, à évoluer via des prismes. Ces derniers essentiels en outre, pour venir à bout des objectifs. Mélangeant la cohésion avec nos comparses et l’exploration.

The Chant

J’hallucine grave

Afin de pleinement vivre les sensations parfois déphasées de Jessica, des visions surprenantes rejailliront ! The Chant délivre une atmosphère pesante très bien tenue, dans son amalgame d’intimiste et de fantastique. Avec pour cette seconde facette, un chara-design original pour les créatures, ayant de quoi filer les chocottes. Au sein d’une île avec ses caractéristiques, changeant des univers les plus courants des survival horror. Dont le phare, endroit bien particulier, sachant jouer de sa structure pour nous emballer au niveau ludique.

L’imprégnation de son ambiance, vaut également par la qualité de sa version française. Dans le texte certes, mais également à l’audio. Ce n’est déjà pas si courant, par conséquent une sortie avec un budget moindre que beaucoup d’autres faisant l’effort, c’est à signaler. Même s’il n’y a pléthore de discussions. L’angoisse se renforce elle au son des musiques de Paul Ruskay. D’ailleurs à retrouver sur cette version The Chant Limited Edition, au même titre qu’un artbook.

The Chant Limited Edition

Conclusion

Esprit du bon jeu es-tu là ? The Chant Limited Edition nous donne envie de répondre oui, mais manipule-t-il notre esprit par ses capacités venues d’outre-monde ? Ce dont il nous assure, c’est une originalité dans l’univers, mais également une triple approche rarement croisée et particulièrement appréciable.