Une fois n’est pas coutume je vous parle aujourd’hui d’un film qui n’a rien de geek. Il s’agit de Sea Fog, réalisé par le coréen Shim Sung-Bo dont c’est le premier long métrage, et produit par Bong Joon-ho que l’on connait pour ses précédentes réalisations : The Host et Snowpiercer.
L’histoire de Sea Fog n’a rien d’amusante. Ça, on le comprend dès le visionnage de la bande annonce ci-dessous. Il s’agit d’un drame (inspiré de faits réels) qui vient bousculer les vies de pêcheurs coréens et de clandestins chinois, mais on peut très facilement transposer cette histoire dans un autre contexte, comme l’immigration cubaine (les fameux wetbacks), ou les radeaux de fortune dans lesquels embarquent les immigrants africains vers l’Italie ou l’Espagne.
Poussé par l’appât du gain, la mauvaise santé de la pêche traditionnelle et l’obsession de sauver son bateau, le capitaine Kang (Yun-seok Kim) décide d’utiliser son embarcation pour transporter de la marchandise de contrebande. Finalement c’est des immigrés clandestins qu’il devra faire pénétrer illégalement en Corée.
Très vite, Sea Fog prend les allures d’un huit-clos maritime, et c’est là que le film prend toute sa force. Au début l’ambiance est plutôt détendue, le sympathique équipage du bateau se permet même des plaisanteries. Mais les choses empirent assez vite et la tension devient de plus en plus palpable, jusqu’au drame (que le trailer ne dévoile pas) qui va changer à jamais la vie de l’équipage. Je ne vous en dis pas plus.
Avec un peu de recul on s’aperçoit que le désespoir du capitaine est comparable à celui des clandestins, ce qui les mène à faire des choix radicaux en les poussant dans leurs derniers retranchements.
Bien qu’étant un drame, Sea Fog n’est jamais déprimant. Le film accomplit l’exploit de passer du potache à Petit Meurtres Entre Amis tout en racontant une histoire d’amour mignonne. Tout ceci est raconté de façon fort efficace et vaut le détour, malgré un épilogue qui à mon avis est dispensable.