Chronique bande dessinée Marion Duval La couleur des secrets

C’est semble-t-il un au revoir à son héroïne, qu’il retrouve, qu’adresse Yvan Pommaux avec Marion Duval La couleur des secrets (Bayard). Une aventure peinturlurée de divers genres, où il revient en tant que scénariste et illustrateur, fort bien accompagné par Nicole Pommaux aux couleurs.

Marion Duval La couleur des secrets

Marion vit avec son père, séparé de sa mère. Cette dernière pour qui la famille fut complexe à allier, avec ses envies de créations artistiques. Aujourd’hui, tout semble au moins apaisé. La pré-adolescente (on ne sait plus comment appeler les enfant dans notre société) va d’ailleurs la retrouver. Néanmoins, celle-ci se trouve en pleine résidence et dans les préparatifs de son exposition à Saint-Aubin-les-Bains.

Ville thermale en déliquescence commerciale et touristique, l’ambition du maire de bouger les choses fait plaisir à voir. En parlant de politicien.ne.s, on bénéficiera de moments tordants de leur part, à leurs dépends certes. Notre héroïne aura la surprise d’apprendre sur place que Line, sa maman, a également convié son amie Emma son fils. Ainsi que la truculente Nancy, enquêtant sur le peintre John Simington, disparu on ne sait où, ni comment, et ayant vécu dans cette même cité. Décidément, les affaires reprennent à Saint-Aubin, cela faisait longtemps qu’on y avait eu autant de visites. Et apparemment ce ne sont pas les seules. Des espions « de taille », semblant suivre Nancy et Marine depuis la gare.

Rendant d’autant plus palpitante l’éventuelle découverte de l’histoire de ce fameux artiste et potentiellement d’œuvres laissées dans le coin. Surtout que davantage de mystères viennent s’y amalgamer. Entre le probable fantôme des anciens thermes, où loge la petite troupe. Et les surprenantes réactions d’Emma à peu près à tout ce qu’elle entend et voit, lui octroyant même un malaise, il y a là trop de coïncidences pour qu’elles soient fortuites.

Nos 2 jeunes, Marion et Éloi, s’en iront ainsi enquêter sur ces intrigues. Et la paire n’a pas vraiment un seul doute sur le fait que tout se croise. Idem sur leur relation pendant leurs divers périples. Voyant une évolution entremêlant différentes émotions. Amitié, autre chose peut-être ?
Non sans humour entre les 2. De la drôlerie toutefois pas uniquement avec ces duettistes, dont beaucoup de jeux de mots nous régalant. Mais entre ces deux-là, c’est parfois même un peu piquant. Comme lorsque l’une joue du violon et que l’autre peint. Car les arts ne tirent la langue aux sentiments, qu’ils proviennent d’un roman d’amitié ou d’une famille. Les destins s’entrecroiseront, tels 2 pinceaux rejoignant chacun leur couleur en un point précis de la toile.

Conclusion

Le terme aventure est devenu servi à toutes les sauces, si bien qu’il est rare qu’on l’emploie désormais de notre côté pour signifier un genre littéraire. Au travers de Marion Duval La couleur des secrets, on ne peut en revanche qu’y penser. On lit la bande dessinée d’une traite, à tel point l’intrigue aussi sensible, qu’amusante, nous passionne en découvrant les personnages partir en exploration sur le terrain. Mais se révélant encore plus aventureuse intérieurement.