Chronique bande dessinée Résidence Autonomie

Entre la réforme des retraites et les dramatiques comportements de bien des EHPAD, se situe la Résidence Autonomie. La caustique bande dessinée du même nom d’Éric Salch, à paraître chez Dargaud, nous embarque en déambulateur dans cet entre-deux.

residence autonomie

La vieillesse, enfin la séniorité, et la dépendance, voilà des sujets faisant froid dans le dos, devenu plus fragile avec l’âge. Si bien qu’on n’en parle pas et se met des œillères. Alors que potentiellement cela peut, voire risque d’arriver à tout le monde. Mais ça, on verra bien. En attendant, les gens ont plutôt tendance à considérer cela comme une tare. En s’occupant, parfois financièrement, ou pire encore en rendant visite, à des membres de leur famille, des ami.e.s… Pour celles et ceux qui ne sont pas déjà seul.e.s.

Une société à part se constituant, avant l’éventualité de l’EHPAD. Où un cap est franchi dans la justement dépendance, au sein d’établissements où l’on possède, a priori, encore suffisamment de capacités pour se débrouiller. Toutefois sur une échelle de valeurs très ample. Heureusement, du personnel est là pour aider. En espérant qu’elle fasse preuve d’empathie, ce qui n’est pas gagné.

Un endroit mystérieux et empli d’artefacts en forme et à l’odeur d’excréments : la Résidence Autonomie. En somme, pas mal de caca à nettoyer, comme avec des bébé.e.s. Marc voit justement Pôle Emploi l’y envoyer. Dans une résidence du genre, pas dans le caca… Quoi que peut-être les deux à la fois, tant au sens propre (enfin plutôt sale), que figuré.

Il y découvrira progressivement les règles et généralement la difficulté de les appliquer. Comme éviter de s’attacher, ne pas tutoyer… Dur forcément face à certaines personnes, avec qui il passera beaucoup de temps, dans leur plus pure intimité. Car oui, agent social c’est devenir infirmier et aide-soignant.

Pourtant, ce personnel médical existe et les relations ne s’avèrent pas toujours du meilleur effet pour lui. D’autant plus en remarquant certains comportements vis-à-vis des locataires. Heureusement, il reste Hamad lui apprenant et le conseillant, dans ce milieu vraiment pas marrant. Mais où il faut bien garder de l’humanité, tant pour aider les pensionnaires, que soi-même ne pas partir en vrille.

Conclusion

Aussi tendre, que pinçant dans humour, touchant et dramatique, Résidence Autonomie n’est autre qu’un reflet de la vie. Mais ici une vie quittant bien des protagonistes, déjà loin de leur vigueur de jadis. Espérons que cette B.D. soit bien comprise et serve à sensibiliser. Pour donner envie d’aider les sénior.e.s, être proche de celles et ceux de son entourage, saisir les difficultés du personnel sans accepter les outrages… Et non faire davantage peur, pour s’éloigner des moins jeunes.