Projet attirant que voilà chez la collection KuroPOP de Kurokawa, avec Bioman la bible officielle. Ouvrage puisant dans des sorties anniversaires inhérentes au genre, les Super Sentai Official Mook 20th Century édités par Kodansha, aux informations traduites par Pierre Giner, tout en y incluant des textes exclusifs. Notamment par rapport à la localisation française de Bioman. Et par conséquent, c’est son faux triptyque dans lequel nous plonge cette Bi(o)bible, avec Bioman, Bioman 2 Maskman et Bioman 3 Liveman.
Avant de plonger dans le Bioman de 1984 et ainsi mieux l’appréhender, on nous replace le contexte historique. On retourne donc quelques années en arrière encore, pour découvrir l’arrivée des robots géants en manga, puis en anime. En sus de relations plus ou moins établies avec le(s) personnage(s) humain(s). Ainsi que l’affrontement face à de titanesques créatures, point où Bioman marquera un virage également. Comme l’émotion apportée par le lien entre le robot et les Biomen. Ou encore l’évolution des machines télécommandées, à celles pilotées de l’intérieur, à l’instar de Mazinger. D’ailleurs on se demande toujours pourquoi dans Grendizer/Goldorak, Actarus fait un tour avec son siège dans ce merveilleux robot.
Entrée en matière qui permet de recontextualiser autant pour les fans, que les profanes. D’ailleurs l’interview qui suivra du producteur de Bioman, Takeyuki Suzuki, ajoutera de l’eau à ce moulin. En sus de détails propres à l’élaboration de cette série et ces exclusivités bouleversant la donne à l’époque. Dont les 2 personnages féminins dans l’escadron, une première ! Puis en début du pan consacré à chaque série, on bénéficiera d’une entrevue toujours avec lui, puisqu’il conserve ce rôle sur les 2 autres.
D’ailleurs niveau entretiens, on retrouvera en outre les 3 Force Rouge successive. Ryôsuke Sakamoto, Ryôsuke Kaizu et Daisuke Shima. Ainsi que pour Bioman : Yoshinori Okamoto (Silva) et Yoshirô Harada (character designer des Biomen). Concernant Maskman, Nori Maezawa et Yoshito Komatsu (sculpteurs). Enfin Liveman, Hirohisa Sota (scénariste) et Shôei Tôjô (réalisateur). Et des bonus cascadeurs, avec la légende Kazuo Niibori et Samuel Kefi Abrikh, français qui a percé dans le milieu du sentaï et autres tokusatsu. Avant de devenir une référence dans le cinéma d’action en Occident.
Les parties dédiées à chaque feuilleton, proposeront une certaine base et l’agrémenteront de sujets parfois très différents. Voire un thème commun, qui ouvre vers un sous-sujet en adéquation avec son « Bioman ». Tout d’abord, on retrouve une présentation de chaque membre de l’escouade. Avec le nom japonais originel, la version française, l’interprète et un texte descriptif. L’ensemble enrobé d’énormément d’images de la série la ou le concernant. Comme les protagonistes secondaires lui étant liés, sa vie personnelle, ses techniques… Avec les noms, des textes explicatifs… Une mine d’informations à chaque fois sur 2 pages.
Une manière d’agir qu’on retrouve afin de nous montrer les robots, véhicules et principales/aux rivales/aux. Le camp adverse propose parallèlement pour chaque ennemi d’un épisode, sa photographie et une description. Parfois même sa taille et son poids, ce qui devient dément. Et on adore quand l’acteur y est précisé. Les principaux arcs narratifs sont par ailleurs présentés. Cependant si vous n’avez pas vu, voire récemment non regardé, telle ou telle série, ne lisez pas ces passages pour ne rien gâcher. Car elles ont eu droit à d’excellents scénarios.
Des thématiques diverses sont abordées via un feuilleton ou un autre et en vue d’appuyer le propos, rebondiront sur d’autres productions antérieures et ultérieures. Entre les rivaux dans le Sentai, les personnages de noble lignée ou encore les effets spéciaux. Pluralité qu’on distingue pareillement lors des séquences sur le design, se mêlant à celles sur les jouets. On souhaiterait justement voir davantage de joujoux, mais ceci est complètement subjectif. Un gigantesque ouvrage sur les produits dérivés des Super Sentai on en fantasme, mais là n’est pas le sujet N1 de Bioman la bible officielle, donc rien à lui reprocher. Déjà que l’excitation fut immense quand il a validé nos espoirs d’en parler.
Chacune des 3 grandes sections se termine avec la liste des épisodes et l’équipe technique. On apprécie que cette frange ne soit jamais laissée pour compte dans ce bouquin. Au contraire et vous l’aurez surement constaté par le biais de notre critique, il évoque allégrement les travailleuses et travailleurs en tout genre. Et ne s’axe pas que sur le devant de la scène.
Conclusion
Super complet à propos de ce qu’on découvre à l’écran, tout en s’élargissant sur des thématiques propres et aussi riche, coloré et pétaradant visuellement qu’un escadron de combat en spandex, Bioman la bible officielle ne galvaude pas son titre. Et puis un ouvrage évoquant Megumi Mori ne peut que s’avérer passionnant !