Dur de songer qu’on scandera un jour : Ça Suffit !, à propos des jeux de société. Qu’en est-il concernant le jeu, édité chez Don’t Panic Games, d’Alexandre Poyé, aux dessins de Fabrice Mosca, avec cette même expression phare du corps enseignant ?
Que vous ayez vécu ou subissiez encore cette période scolaire et ce de l’entrée en maternelle, si ce n’est avant, et jusqu’à ce qu’enfin vous quittiez ce cycle magique. Où êtes déjà tombé.e.s dans la dépression de l’univers des adultes, nommée adulte ère. Vous aurez l’opportunité de vous amuser avec ici. Surtout que le concept se fond dans la réalité. La maîtresse (sûrement en maillot de bain) est exaspérée par son infernale classe. Et comme il faut toujours désigner un.e coupable, cela risque de tomber sur nous. Les 3 à 8 indiscipliné.e.s,car 8 ça suffit évidemment, devront donc s’esquiver et rejeter la faute sur autrui. Sinon on risque la punition. Et sûrement un tour chez la directrice qui se rase les cuisses avec du dentifrice ou ce vieux crâneur de directeur, dès que l’une des participant.e.s aura 6 punitions. Seul.e.s celle(s), celui ou ceux le moins averti.e.s, gagnera/ont.
Lors de chaque tour, si au moins un.e écolière/ier a eu droit à sa remontrance, une nouvelle maîtresse prendra place parmi les puni.e.s et celle en cours (re)devient élève. Bien sûr ce sera automatique s’il n’y en a qu’1. Par contre, on garde son poste si 0 punition. Malgré cette tournante, on conserve ses cartes Élève, qui serviront de l’autre côté du pupitre. D’ailleurs entre chaque tour, une récréation nous laissera rafraîchir notre main intégralement, en partie ou pas du tout, comme bon nous semble. Il suffira d’en posséder toujours 4 à chaque nouvelle séquence. Et de par les multiples caractéristiques, ce passage n’est vain.
La professeure en action détiendra elle 2 cartes. Une bêtise, à propos de laquelle elle accusera, en pointant évidemment du doigt, la personne qu’elle désire. Ainsi qu’une carte pour le temps, dont elle seule connait la valeur. En comptant dans l’ordre croissant, forcément sinon les autres sauraient de combien il s’agit, elle avancera progressivement vers son terme. Cependant, on y va au rythme souhaité et non nécessairement des secondes. On peut aller plus vite ou plus lentement. Sans abuser dans l’un ou l’autre des cas.
Au cours de cette durée, la/le pointé.e cherchera à dévier l’accusation autour d’elle/de lui. Et ainsi de suite, si quelqu’un.e est désormais la/le pointé.e grâce à un agissement malin de sa/son camarade. Maintenant, à elle/lui de se dépatouiller pour balancer la patate chaude sur quiconque. Pour ce faire, en marge d’une carte punition que chacun.e tirera, on dispose de cartes Élève comme signalé. Avec du «C’est toi» pour directement l’envoyer ailleurs. Néanmoins, on peut contrer avec une carte «C’est faux». Par contre, on ne peut contrer un contre, pour parler simplement. Un «C’est faux» vous renvoie votre accusation, vous ne pouvez la bloquer avec une carte similaire. Tout comme on ne peut rejeter la faute, sur celle/celui qui vient de dériver l’accusation vers nous via un autre «C’est toi».
La «C’est eux» calme l’assemblée, puisqu’elle accuse tout le monde sauf soi-même. Et la manche prend fin. Mais il reste envisageable de placer un «C’est faux» et si on n’en dispose, on peut se saisir d’une carte dans le paquet et espérer en obtenir un. Sans quoi, on se prend le blâme. Sauf éventuellement grâce à une carte verte, soit de quoi encore bien feinter l’institutrice et nos potes. Là à nouveau, un contre sera possible si elle a permis de dévier la punition sur autrui. En somme, une ribambelle d’ouvertures aux contres, au passage d’accusation et une gestion de sa main très maligne. On comprend aisément, mais à la fois la stratégie et la rapidité d’exécution visent le haut du panier des jeux d’ambiance. Comme le prouvent également les cartes jaune, dont on se servira si besoin avant que la maîtresse ne débute.
Pour nous plonger davantage dans l’atmosphère scolaire, on en retrouve des spécificités sur les cartes. Tant pour des excuses de personnages ou encore les punitions. L’ensemble encore plus drôle, grâce aux illustrations de Fabrice Mosca.
On n’entendra pas souvent Ça Suffit ! au cours des enchaînements de parties du jeu. Sauf si une personne dort à côté et forcément avec les rires et autres réactions, elle risque de vite se lever nous intimer cet ordre !