Chronique jeu de société Crash Octopus

Après avoir pris le pouls du public via Kickstarter et engrangé largement plus de yen que requis à l’aide de ses 8 tentacules, Crash Octopus (Itten Games/Atalia) de Naotaka Shimamoto et aux graphismes de Yoshiaki Tomioka, est désormais prêt à ventouser le public de France. Un jeu qui ne vous demandera pas forcément d’avoir 8 bras, mais de posséder une certaine adresse avec les membres dont vous vous servirez. Jetterez-vous l’ancre, avant que la pieuvre ne vous projette son encre ?

Crash octopus

Chasseuses et chasseurs maritimes de trésors, c’est éparpillé partout sur la zone maudite que vous trouverez de quoi repartir avec un sacré butin. Néanmoins, vous tenterez de tenir bon, tant il vous sera impensable (et surtout impossible) de quitter les lieux avant d’obtenir un exemplaire de chaque type.

Sauf que si tant d’objets flottent à la surface, c’est car énormément d’embarcations auparavant ont été détruites par la titanesque pieuvre protégeant son environnement. Il s’agira donc d’éviter qu’elle ne renverse nos trésors et d’en posséder le plus au terme de l’exploration. Signifiée dès qu’un.e marin.e a pu s’extirper car en détenant au moins chaque genre (pierre précieuse, gobelet, or, coffre et capitaine) ou que le crabe a atteint le bout de la piste.

Au sein de l’aire de jeu, délimitée par le cercle de la ficelle, seront placées des pièces systématiquement de la même manière au départ. La tête de la pieuvre au centre, ses 8 tentacules l’entoureront et enfin les bateaux et leur ancre (4 équipages au maximum, il existe d’autres façons de jouer en solo et à 5 qu’on verra plus tard). Les butins seront eux laissés tombés sur le crâne de l’animal, les envoyant un peu partout dans ce rond océanique.

Puis à tour de rôle, on aura l’occasion de rapatrier un élément sur notre véhicule. Il suffira de donner une pichenette au trésor désiré avec notre drapeau. Attention pas le plus proche de notre engin, ni d’une catégorie qu’on a déjà. D’ailleurs on n’en remontera jamais des similaires, même s’il arrive par hasard que d’autres touchent notre embarcation, alors qu’on en détient déjà.

On récupère donc la nouvelle pièce si elle touche le navire. Avec possibilité d’ajuster celle(s) éventuellement déjà en place. Indispensable afin d’éviter les chutes. Potentiellement provoquées par des objets le cognant et en renvoyant à l’eau. Si on n’a point réussi, notre phase se termine. Dans le cas contraire, on prend à la fois un risque, car le crabe vient se mouvoir sur la piste de perles. En cas de bleue, la séquence est terminée. S’il s’agit d’une boule noire, oh, oh, oh, oh, oh ! La pieuvre attaque !

L’un.e après l’autre, on laissera choir 1 fois le dé Encre (2 si en duel) sur sa tête. S’il percute un bateau et fait tomber quoi que ce soit, l’attaque est réussie. Il se peut, grâce à une brillante technique car on peut le laisser tomber d’où on veut et comme l’on veut et donc provoquer des directions et vitesses très différentes, ou par le fruit du hasard, qu’il ne touche rien. Dans ce cas, s’il montre une face rouge on déplacera la tête de façon à ce qu’elle soit adjacente au dé. Si la face est noire, c’est un tentacule qu’on placera à côté de lui. Puis on le retirera.

La tactique est également de mise et mouvoir son bateau s’avèrera essentiel. On peut donc privilégier cette action, plutôt que la récolte. Notamment en vue d’éviter les offensives de la pieuvre. Ou encore pour mieux se situer, afin de s’accaparer un trésor qui nous manque. Pour ce faire, on donnera avec le drapeau une pichenette à notre ancre. Suite à quoi on naviguera, jusqu’à se stopper adjacent à notre ancre. Et notre tour se terminera, pas d’attaque.

Vous savez de quoi il en retourne pour une sortie aquatique classique, toutefois des accessoires varient les approches. L’île sans nom permet d’aller quérir les trésors attirés par cette terre. Néanmoins, notre ancre ne doit être la plus proche pour tenter le tir. Des mini-jeux ouvrent parallèlement de nouveaux courants. On peut carrément y incarner la pieuvre. En cherchant à faire tomber un maximum de biens des navires, en un minimum de coups. On peut d’ailleurs y évoluer jusqu’à 5.

Idem en s’amusant au bowling, en installant des pièces comme des quilles. Et en jouant le dé ancre comme précédemment détaillé, afin de les renverser. De quoi même jouer en solitaire. Tout comme sur le pan sans pieuvre. Où seul.e, voire à plusieurs, en confrontation ou coopération, on essaiera de charger un maximum d’éléments, en leur donnant une pichenette, pour aller toucher le bateau. Certaines conditions, qu’on a évidemment passées ici, jalonnent chaque variante et même le jeu principal. Mouvementant encore plus les stratégies.

Crash Octopus

Le contenu nous attrape aussi aisément que les tentacules de la pieuvre. Tant tous ces objets en bois, détaillés, sont originaux. Et accentuent l’atmosphère, en s’avérant essentiellement des représentations crédibles. En sus de s’adapter aux mécaniques de placement, déplacement et chargement.

Conclusion

Drôle et à l’interactivité très plaisante par son matériel, il n’est pas juste là pour faire joli. La conception est finement réalisée, pour coller à divers modes tous intéressants. Faisant osciller Crash Octopus entre la dextérité de l’adresse et celle de l’installation, en outre d’une dose stratégique dans ses mouvements.