Chronique jeu de société Gorynich

Il souffle sur le monde des jeux de société de coopération, un air particulièrement chaud. Gorynich (Lifestyle Boardgames/Blackrock Games) d’Arthur Viennot, illustré par Sébastien Leboeuf, Sergey Kardakov et Victoria Volina-Lukian, n’y est certainement pas innocent.

Gorynich

Les œuvres avec un dragon possèdent toujours une certaine attirance, même si évidement il faut en voir le fond ensuite. Mais quand on sait qu’on en incarnera un, l’envie est encore plus pressante. C’est le cas ici, où les 3 à 7 joueuses/eur se trouvent dans la peau cuirassée de Gorynich. Sympathique dragon protégeant une princesse et les trésors de leur château. Car en face, la menace de chevaliers se fait sentir. Mais désormais Gorynich en a marre et compte leur faire sentir son souffle chaud.

Les stratégies des déplacements et affrontements, verront les équipières/iers s’accorder sans prononcer un mot. Sauf vraiment si vous le désirez au début ou selon les capacités des personnes. Dans de telles situations, des jetons Parole existent et offriront 30 secondes pour s’exprimer. Toutefois il sera possible d’indiquer par le geste, quel(s) assaillant(s) on désire attaquer. Ou encore de préciser si on esquive une action, qui par ailleurs permettra de reprendre ses cartes déjà jouées. De base, quiconque en détient 6, à savoir 4 de mouvement, 1 feu et 1 manœuvre.

Gorynich

Durant chaque manche, celle/celui avec le jeton 1ière/1ier joueuses/eur mènera la danse pour tirer les cartes mouvement. Celle des chevaliers, signalement la quantité de cases dont on les avancera vers le château. Et celle du dragon, avec une proposition maximale. Puisqu’il est envisageable de le bouger de moins de places, une au minimum, via les actions mouvement à venir. Parfois même, la carte indiquera un numéro négatif, soit le besoin d’aller dans le sens opposé. Il s’agira de gérer au mieux, afin de ne sortir du plateau, sans quoi on perdrait.
D’ailleurs, un plateau et des positions de départ qu’on peut changer. Avec même des conditions de niveaux avancés. De très bons atouts pour accentuer la difficulté, la rejouabilité et les surprises. Dont des rivières et tunnels, qui secoueront la mobilité de la difficulté normale.

C’est cette même personne qui montrera à quel(s) manant(s) s’en prendre. Selon cette information, chacun.e déterminera une de ses cartes action, sans la révéler pour l’instant. Voire passera son tour, comme précédemment notifié. De manière à conserver cette coopération sans indice supplémentaire, nous laissant imaginer au mieux. Mais peut-être aussi de se rater. Vous le savez, les actions peuvent proposer un déplacement pour notre ami. Quatre uniques : gauche, bas, haut, ou droite, à employer comme expliqué par rapport à la carte mouvement du dragon. Soit potentiellement dans le sens contraire.

On cherchera à se retrouver sur la même case qu’un chevalier, lui ayant bougé au préalable. D’où l’anticipation dans les décisions. Ce pourquoi il faut avoir joué un feu, afin de l’éliminer de la partie. Attention quand même à ne pas se mettre à tout cramer si on se situe au château avec la princesse. Sans quoi la défaite sera là aussi assurée. De même si au moins un opposant arrive chez nous.

Gorynich

Des cas pouvant d’autant plus se produire via les cartes manœuvre. Des effets capables de nous aider, tout autant que l’inverse. Déjà par le fait que chacune est double. On joue d’abord l’action de Gorynich, puis l’adverse. Cependant, on peut en tirer du bon ou du mauvais, dans un sens comme dans l’autre. On vous gardera des découvertes, mais par exemple on peut bénéficier d’un feu plus large. Sauf que si le château est dans les environs, on l’incinérera. Et accessoirement la princesse au passage. Mais on peut aussi bénéficier d’un déplacement libre. Ou au contraire voir la menace s’activer. Et en mode avancé, d’autres surprises déboulent. Comme un échange entre les places de notre héros et d’un chevalier. Voire le retour d’un ennemi pourtant éliminé…

Si les assoiffés de trésors nous en voulant ne savent plus où donner de la tête, c’est aussi grâce aux dessins de Sébastien Leboeuf, Sergey Kardakov et Victoria Volina-Lukian. Dans une ambiance médiévale fantasy, avec un charismatique dragon lui-même bien calé niveau têtes

Conclusion

Chaud devant, les déplacements de Gorynich demanderont une coopération maligne en anticipant les pensées d’autrui. Une approche à la fois amusante, tant des loupés et autres rebondissements, ont de quoi nous faire cracher du feu.