Chronique jeu de société On lâche rien !

Manifesterez-vous l’envie d’acquérir On lâche rien ! (Coco-Cherry), d’Adrien Fulba et Luc De Bois, illustré par Allan Barre ? Ou allez-vous l’utiliser comme projectile ? Un débat pouvant se lancer durant une session, comme vous le remarquerez.

On lâche rien

Si le genre jeu d’ambiance sert à un peu tous les styles, dont celui d’observation et de rapidité d’On lâche rien !, ce dernier désire parallèlement nous plonger dans une certaine ambiance. Celle des manifestations, avec un véritable but, poussant à la réflexion et aux discussions à leur sujet. Notamment par rapport à la liberté d’exercer ce droit, devenu de plus en plus compliqué face aux violences politiques et policières.

Le divertissement nous plonge ainsi visuellement dans cette atmosphère. Et aussi par le biais des conditions rencontrées. Avec un véritable amusement propre à ces JDS faciles à comprendre et à jouer. Si jamais vous craignez que l’aspect précédemment évoqué, lui retire de la drôlerie ludique.

Au contraire, le besoin de bien visualiser les 3 piles se créant progressivement avec plus ou moins de cartes, afin d’en empocher un maximum pour quand plus personne n’en aura en main, conserve son atout de jeu de cartes devenant vite déluré. Cependant pas sans stratégie. Les 2 à 6 manifestant.e.s joueuses et/ou joueurs poseront tour à tour la carte suivante de leur main (dissimulée pour tout le monde), face visible au centre. Au début, aucune pile n’existe et il s’agira donc de forcément en placer une seule. À chaque fois qu’au moins un paquet est vidé, il faudra à nouveau compléter progressivement, pour disposer d’un trio.

On lâche rien

Quand la situation est réglée, on choisit où situer sa nouvelle carte. Selon la combinaison formée par les 3 dévoilées en haut, on mettra sa main sur la pile nécessaire. Que l’on conservera dans sa réserve, pour les totaux. Même si l’on ne voit évidemment pas au préalable quel élément on posera entre 1 manifestant.e, 1 politique ou 1 force de l’ordre, on se rend compte des éventualités selon ce qui est devant soi. Et plus encore en retenant les cartes depuis le début. Cela sans compter sur les 10 spéciales, que l’on peut inclure ou non, intégralement ou avec parcimonie.

Avant d’en arriver là, gardons bien à l’esprit que 2 manifestant.e.s plus 1 politique, font se jeter tout le monde sur le paquet de la/du politicard.e. Seul.e la/le première/ier remporte son contenu. En cas de 2 forces de l’ordre et 1 manifestant.e, c’est ce.tte dernière/ier qui se fera taper (les CRS y contribueront avec plaisir). Enfin s’il y a une triplette de politiques, c’est la démission ! On a l’opportunité de frapper n’importe laquelle. Par conséquent, plusieurs personnes peuvent glaner une pile.

Attention, si vous tentez quand aucune de ces situations n’a lieu, vous perdez une carte de votre réserve. D’ailleurs, une variante suggère au lieu d’accumuler comme des points, qu’on ajoute les cartes gagnées à sa main. L’ultime à en détenir encore, étant déclaré.e vainqueur.e.

On lâche rien

Les spéciales apportent elles beaucoup d’incertitudes et donc plus de tension. Entre les projectiles, posés n’importe où, permettant de se saisir d’un tas mené par 1 force de l’ordre. Ou encore la policière et le policier en civil, instaurant le doute en ressemblant à quiconque. Sauf qu’il s’agit d’un.e fliquette/flic et que l’on risque donc de se fourvoyer.

Idem pour Manifestation, à ne pas toucher une fois révélée, sinon on nous obligera à intervertir nos mains pour tenir et taper, jusqu’au terme de la partie. Et il reste encore plusieurs surprises !

Conclusion

En sus de son efficacité directe et évolutive, pour davantage de tactiques et soubresauts, On lâche rien ! instaure un primordial sujet. Y réfléchir grâce au biais d’un jeu de cartes, s’avérant très bien pensé.