Jeu de plateau officiel influencé par le streamer Ponce, Le Slowrunner (404 Éditions) de Valérie Cluzel et Céline Chappus nous fera notamment utiliser le pouvoirs des fleurs. Un jeu méritant d’être poncé à fond ?
La finalité du jeu est plutôt à simple, à savoir : cumuler le plus de points pour l’emporter. Sauf que, heureusement, de l’originalité pour en engranger, mais aussi évier d’en perdre, jalonne cette botanique ludique (comme le jardinage). Avec notamment un plateau sur lequel on avancera. Cependant, comme son nom Le Slowrunner l’indique, il ne s’agira de courir vite. On cherchera ainsi le moins possible à atteindre le centre de la fleur, alias le terme de la session, en partant du bout d’un pétale chacun.e (la case 10). Puisque le rejoindre en première/ier, nous coûtera 3 points en temps que Speedrunner. Tandis qu’en parallèle à notre place sur l’aire de jeu, on récoltera des bonus via des fleurs de l’ombre, pièces et ponts à acquérir/construire.
Avant même de se lancer dans cette course refrénée, le choix volontaire ou aléatoire de son personnage Fleur s’avèrera important. Tant par rapport à sa couleur, nous faisant déjà débuter sur un pétale propre. Que par rapport à sa famille astrologique : air, eau , feu et terre. Ce qui nous vaudra des malus ou bonus selon les cartes tirées, en tombant sur des cases horoscope. Anticiper s’avèrera l’une des ressources essentielles en vue de jouer la victoire. Une séquence complète demandant à tout le monde de secrètement déterminer une carte de sa main. Il pourra aussi bien s’agir d’un déplacement, que d’une action. On les jouera en revanche à tour de rôle, le poste de 1ère/1er joueuse/joueur se passant au fil des manches. En sachant que les évènements écoulés, pourront grandement impacter sur la personne suivante. Et ainsi la sélection au préalable de sa carte, s’avérer problématique. Cette sensation se trouve être particulièrement excitante. Si bien que l’on joue tout autant pour soi-même, que pour piéger autrui. Sans oublier qu’elles et ils en feront de même. Nécessitant d’imaginer ce qu’il pourrait se passer, en voyant où en est le plateau et selon l’ordre de passage.
On bouge donc en oscillant entre le besoin de ne rejoindre l’axe de l’aire de jeu et récolter des éléments potentiellement intéressants. Tout en évitant les traquenards. Voire en poussant un.e rival.e en se dirigeant sur sa place actuelle. Les déplacements sont gratuits contre notre carte et nous mènent jusqu’à la prochaine émote lui correspondant. Toutefois, juste en avant. Afin de reculer, il en coûtera en plus 2 pièces. Que des actions dévolues nous offriront. Comme vous l’aurez compris, des guet-apens sont en outre à disposer quelque part (gratuitement si sur notre case) ou balancer sur un.e opposant.e. Entre des retirés quand impactant quelqu’un.e et des constants, jonchant jusqu’à la fin la fleur, les menaces (blocage, forcé.e à avancer…) viennent de partout. Attention donc, car on peut soi-même se faire prendre à son propre piège. Tout comme quiconque aura l’occasion de profiter des ponts, afin de transiter d’un pétale à l’autre. Soit une facette de JDS de déplacement assez poussée.
Récolter des fleurs de l’ombre servira également grandement, puisqu’en tombant sur une place duel de l’ombre, on choisira une personne avec qui se confronter. Pour un match de mises, mixant quantité de nos jetons de fleur de l’ombre qu’on mettra en péril car filant ensuite directement en banque, plus une carte duel de l’ombre à tirer respectivement. Le cumul des 2 donnera notre résultat affrontant celui de l’autre. Prendre le dessus permet de lui retirer un point, l’avancer d’une case ou encore lui chaparder 2 pièces.
L’atmosphère fleurie, très colorée et qui plus avec des couleurs que nous apprécions énormément mises en avant : vert, rose, violet, ainsi que jaune et vert associées (attention on ne parle pas du bleu !), délivre une bouffée rafraîchissante. Et à la fois pétaradante, avec des tons presque fluorescents pour certaines.
Conclusion
Avec ses qualités de stratégie, renversées par les surprises du plateau évolutif suite aux actions des participant.e.s, Le Slowrunner propose un très bon jeu de déplacement avec de l’originalité. Pas très complexe, notamment pour ne perturber les adeptes de Ponce qui ne seraient habitué.e.s aux JDS, mais loin d’être un produit dérivé moyen ou simpliste.