Chronique Jeu Vidéo Dead Space

Le survival horror jouant davantage sur l’ambiance, que l’action, avait connu un joli retour par le biais de Dead Space en 2008. Toutefois la franchise d’Electronic Arts, pas non plus d’une popularité l’obligeant à revenir chaque année et se tournant de plus en plus vers l’action, correspondant aux mœurs de la majorité du public, perdit de son identité. Pour son retour sur PS5, Xbox Series et PC, via un remake de Dead Space premier du nom, on retrouve Motive Studio aux commandes. Toujours en voyant planer au-dessus de nos têtes l’effrayante notion d’un jeu marquant, pouvant être gâché.

Dead Space

Dans l’espace personne ne vous entendra crever

Cela reste bien entendu la même marotte, légitime, en voyant poindre un remake. Qui porte réellement son nom comme il se doit, et non celui de remaster, car il pourrait quasiment s’afficher comme une relance, un reboot. Le scénario garde ainsi sa base. On y incarne Isaac Clarke, ingénieur que rien ne prédestinait à un tel héroïque destin, devant simplement procéder à des réparations sur l’USG Ishimura, un vaisseau minier.

Sauf qu’à l’intérieur, c’est l’horreur ! Plus personne en vie, notre petite copine envolée… Quoi que si, il y a du monde fortement en vie : des nécromorphes ! Des entités aussi puissantes, que flippantes, contre lesquelles on luttera. Cherchant autant à survivre, qu’à enquêter. Et justement sur ce point, beaucoup d’éléments narratifs supplémentaires ont été inclus. N’ayant terminé l’épisode originel, on ne pourra comparer. Et encore moins confirmer que tout s’imbrique correctement avec ses suites, il faudrait pour cela tout enchainer. En revanche, on ressent sans mal la profondeur accrue sur cet aspect. Dont un détail que l’on évoquera plus tard.

Dead Space

Démembrer, piétiner, recommencer

Pas un super-héros prêt à batailler, l’originalité de notre rôle d’ingénieur nous verra user d’outils se transformant en armes généralement particulières. Voire drôles, selon vos goûts, surtout en matière de défenestration. Sortant du lot, c’est un très bon point qui s’approfondit par une option alternative sur ceux-ci. En sus d’une grille offrant une large possibilité d’améliorations. Idem concernant notre protagoniste et son équipement. Enfin « offrant »… Il en coûtera pas mal et farfouiller s’avèrera essentiel pour ces montées en niveau.

De même que les munitions seront rares et qu’il faudra gérer la place dans son inventaire. Heureusement, Dead Space possède des décors pas juste là pour épater la galerie. Très interactifs, on y disposera de quoi s’en servir face aux menaces. En déclenchant des objets explosifs, classique, en outre de l’emploi de la télékinésie en vue de balancer un peu de tout sur elles ! Cette habileté sert également pour récolter des ustensiles inaccessibles ou encore résoudre des énigmes. Soit essentielle à tous les égards.

Et pour en rajouter une couche sur les multiples capacités que l’on peut croiser chez les jeux de tir, la stase fera elle guise de bullet time. Ralentissant l’environnement, pour agir avec précision. Et à propos de précision, on distinguera à quel point celle des éléments organiques de nos adversaires l’est, à chaque fois qu’on les démembrera. Façon idoine de s’en débarrasser, les allumer ne suffisant. Et pour s’en assurer, on les piétinera après. Un côté gore à souhait, générateur de bonus.

Dead Space

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L’ambiance flippante de la version d’origine, provenait notamment de son silence ambiant. Très Alien, le huitième passager. Notre héros silencieux y aidant. Désormais, il jacte ! Ce qui change radicalement et les échanges insuffleront énormément à l’histoire. Soit intéressant pour quiconque, dont les accros de longue date. Ou éventuellement ennuyer ces dernières/iers, justement par cette grande différence. Dead Space n’y perd pas dans l’intense crainte qu’il fait peser, néanmoins l’expérience y évolue tellement rien qu’avec ça, qu’il faudrait vivre les 2.

Techniquement on franchit évidemment un énorme gap. Visuellement l’ensemble met une claque, comme son inspirateur à l’époque. Mais surtout, car il sait tout autant jouer de la pénombre et des jeux de lumière. Par ailleurs, manette en main ce sera encore plus frappant, puisqu’aucun temps de chargement, une aventure en plan-séquence et une fluidité attendue mais bien là. Tout en respectant cette facette, où l’on sent Isaac légèrement engoncé dans sa panoplie de l’espace pour se mouvoir.

Dead Space

Conclusion

Les nombreux ajouts et nombreuses retouches, toujours en vue d’accroître l’aventure et même l’adapter aux spécificités de la DualShock 5 si vous êtes sur PlayStation 5, font du remake de Dead Space un vrai travail en profondeur. Soit ce que l’on attend d’un tel projet. Le seul point qui divisera, sans que personne n’ait raison ou tort, sera le mutisme de notre héros, devenu loquace.