Chronique jeu vidéo Edge Of Eternity

Il y a quelques années, par le jeu des répercussions, en suivant de près le projet Hover: Revolt of Gamers de Fusty Game (désormais il faut vous pencher sur Team Kokedi, malgré sa pause), alors basé à Nîmes, on a pu tomber sur Edge Of Eternity de Midgar Studio. Lui toujours nîmois. Depuis, du chemin a été parcouru, avec sa sortie l’an passé sur PC. Et désormais sur consoles, avec en éditeurs Dear
Villagers et Just For Games (format physique). Soit l’occasion enfin pour nous de le toucher sur PS5, PS4, Xbox Series X|S et Xbox One. La Nintendo Switch n’est pas en reste, en version Cloud. Sûrement un premier hommage de ce jeu à inspiration J-RPG, à Final Fantasy…

Edge Of Eternity

C’est qui le DARYOOON ?!

Le monde d’Heryon, à la teinte médiéval fantasy, pensait avoir eu la chance d’accueillir une puissance extraterrestre extrêmement évoluée technologiquement. Cette dernière étant prête à fournir ses avancées, contre quelques denrées. L’opportunité était trop alléchante et a découlé d’une guerre incessante. Pour l’endiguer, cette force venue de loin a trouvé une sacrée idée : contaminer ce peuple humain ! En relâchant la Corrosion, une maladie transformant les créatures vivantes, dont les habitant.e.s du coin évidemment. Pour les en voir péricliter.

N’écoutant que leur courage, tant pour une dimension collective, qu’intime (on préfère laisser un voile sur le scénario, même de départ), Sélène et Daryon s’en iront sauver cet univers ! Non sans rencontrer bien d’autres personnages. Car au-delà de sa trame narrative, Edge Of Eternity nous fait vivre un périple épique, gorgé de rencontres, avec des caractères fignolés et qu’on a envie de découvrir. Tout en proposant beaucoup d’humour, notamment avec des clins d’œil aux codes des J-RPG.

Aucun souci pour les suivre, les textes sont disponibles notamment en français. Tandis que les doublages sont en japonais ou anglais. De haute qualité chez les 2.

Edge Of Eternity

Être né sous le signe de l’hexagone

Comme tout bon JDR pure souche dirons-nous, le terme étant employé à tort et à travers depuis quelques années, l’aventure nous entraînera dans de multiples quêtes. Tant pour le fil rouge, que celles annexes. En rejoignant un certain point éloigné, en allant vaincre tel.le ennemi.e… Les classiques sont là. Avec toutefois de bonnes idées scénaristiques pour faire couler l’ensemble. Ou encore les originales missions à casse-tête.

Point divergeant dans le milieu, la présence ou non des adversaires sur la carte. Ici on les verra, permettant d’esquiver de temps en temps. Néanmoins, combattre et remplir un maximum de défis, s’avèreront utiles pour grimper en expérience. Puis débloquer de nouvelles compétences pour nos membres, via l’arbre consacré. On les affrontera avec la saveur d’un jeu de rôle tactique, ici sur des cases hexagonales. Au sein d’un terrain piégeux, proposant des interactions. Les places pouvant contenir plusieurs membres, il s’avèrera aussi intéressant de rester groupé.e.s, pour mieux se protéger réciproquement, enchaîner les coups sur un.e rival.e… Et dans le cas où le camp d’en face se rassemble ainsi, autant tout faire éclater. Bien sûr, l’inverse est envisageable.

Les personnages possèdent une jauge se remplissant, pour annoncer s’ils peuvent recourir à une nouvelle action. Employer un objet, se déplacer, user d’une offensive classique ou encore jeter un sort. Des particularités pouvant elles-mêmes devenir plus gourmandes en temps de remplissage, que d’autres. Il s’agira donc d’analyser la bataille, pour savoir quand et comment agir au mieux. Et éviter qu’un.e adversaire ne réponde plusieurs fois, tandis qu’on patiente et se fait avoir. Vous le comprendrez aisément via l’autre barre, celle de magie.

Par ailleurs, Edge Of Eternity possède une énorme dimension confection. Avec moult outils et potions à créer via les ressources remportées. L’armement ne sera en reste, avec des cristaux à imbriquer afin de le rendre supérieur. Ces pierres qu’on pourra améliorer, en les combinant.

Edge Of Eternity

Metal urbain

Avouons qu’avec un tel thème, on a envie de dire qu’il manque du metal dans EOE, un peu comme il manque du grindcore dans les jeux de skateboard. Trêve de plaisanterie, si vous suivez aussi de près Midgar Studio, vous savez qu’on retrouve aux musiques Cédric Menendez. Nous charmant par l’ambiance continuelle de l’aventure sonore. Sachant en sus nous gonfler à bloc lors des affrontements ou encore nous émouvoir lors de certaines séquences. Qui plus est, à l’instar d’ailleurs d’Hover: Revolt of Gamers, EOE a pu suite à son financement participatif, accueillir sur sa bande-son un nom évocateur par rapport au style du jeu. Si Fusty Game avait Hideki Naganuma (Jet Set Radio), pour l’équipe de Jeremy Zeler (fondateur du studio), l’invité spécial n’est autre que Yasunori Mitsuda (compositeur de Chrono Trigger et Xenoblade Chronicles).

Malgré des moyens financiers moindres par rapport à de nombreuses productions rôlistes, Edge Of Eternity ne s’est contenté d’un chara design épatant et de décors inexistants ou presque. Comme le font la plupart. Le périple s’avère ainsi gorgé d’environnements très variés, avec un vraie patte artistique dans les décors. Souvent fournis, même aux alentours en traversant des plaines. Cela change de 3 rochers et 2 herbes, comme le genre nous y habitue trop.

Edge Of EternityConclusion

Loin de paraître une copie ou même un hommage à de multiples J-RPG, Edge Of Eternity dévoile bel et bien sa propre fantastique identité. Gorgée d’un système de jeu profond, au sein d’un vaste univers qu’on explore transporté.e par ses musiques et visuels, ainsi qu’une histoire épique pleine d’humour à découvrir.