Peu connue en Occident, dont encore moins en Europe, par la rareté des épisodes ayant été localisés au-delà du Japon, la franchise Front Mission a récemment ouvert une porte pour la (re)découvrir. Forever Entertainment proposant depuis peu une nouvelle version du jeu de rôle tactique de 1995, le premier de la série. Qu’à cela ne tienne, quelques mois plus tard débarque à bord de son robot Front Mission 1st Remake Limited Edition, signée Microids. De quoi attirer davantage par ce contenu physique additionnel, si vous ne l’avez déjà acquis sur Nintendo Switch ?
2 salles, 2 ambiances
On l’évoquera succinctement, car finalement là n’est pas le plus important, mais cette refonte ne s’inscrit pas uniquement dans la veine du JV sur Super Famicom. Ce dernier ayant eu droit à une adaptation sur PlayStation, qui à l’époque incluait une plus grande profondeur, notamment par le biais d’un scénario supplémentaire. Justement, Front Mission 1St Remake Limited Edition récupère cet ajout de la PS1 et ce, pour notre bien.
N’ayant touché au jeu de lancement de la saga, on ne peut directement comparer. Toutefois, on imagine aisément que de voir uniquement le pan scénaristique d’un des 2 camps mis en lumière, donnait lieu à des sentiments radicalement différents, de ceux procurés par la dualité des désormais 2 histoires.
A priori, il y aurait eu de quoi se prendre originellement pour les sympathiques, méchamment attaqué.e.s par de vils malandrins. Mais en distinguant désormais les 2 partis, l’ensemble s’avère bien plus nuancé, au travers du personnage de chaque que l’on suivra plus précisément. Avec leurs tortures psychologiques et sentimentales, au milieu des affres de la guerre.
En 2090, le monde se divise en plusieurs catégories, mais surtout 2 superpuissances se confrontant. L’OCU, entre nations asiatiques et océaniennes, et l’UCS, soit l’Amérique. La première personnifiée par Royd, perdant sa compagne lors d’une embuscade. Tandis que la seconde verra Kevin subir une dégringolade suite à une mission qu’il menait. On ne vous confiera rien de plus, tant ces scénarios apportent un véritable intérêt au jeu. Sans tomber dans du classicisme dans ses propos et rebondissements. Et soulignons la traduction en français, aspect assez rare.
Mon petit robot
La grande particularité de ce tactical RPG, est l’emploi de robots en guise de combattant.e.s : les Wanzer. Ces machines que l’on déploiera sur le terrain, tant le placement s’avère aussi important que nos spécificités, pour devenir efficace. Et ce autant offensivement, que défensivement.
Là où la plupart des logiciels du genre proposent des personnages à équiper sur leurs diverses parties du corps, le parallèle robotique est très intéressant. On devra ainsi acquérir des pièces pour les améliorer, en songeant à l’adaptation aux situations. Bras gauche, bras droit, jambes et corps, possédant des caractéristiques, armes ou encore poids, de multiples genres et puissances.
L’aspect tactique vaut également pour l’attaque sur des parcelles corporelles précises. Atout que l’on ne glanera, à l’instar des autres capacités, qu’après avoir gagné en expérience. Cette dernière découlant des catégories d’actions dont on se servira. Ce choix de cibler un.e rival., offre l’occasion de rendre inutilisable l’arme d’un bras, immobiliser en ruinant les gambettes ou encore la ou le réduire pour de bon sur ce combat en s’attaquant au corps. On se rend cependant compte que ces décisions stratégiques ne s’avèreront banales. Les situations faisant se poser beaucoup de questions, en considérant le temps pris, pouvant finalement se retourner contre nous en se faisant attaquer par une tierce machine…
Sans oublier que la précision n’est pas systématique, d’autant plus face à une esquive forte. Se positionner au mieux sur les champs de bataille visibles en 3D isométrique est primordial, comme dans tout bon JDR tactique. D’ailleurs on soulignera que graphiquement, la refonte ne figure pas dans le top des gros budgets, mais s’avère jolie et conserve le charme des mechs.
Pour continuer sur les nouveautés, le placement est maintenant à exécuter avec la caméra à l’ancienne ou une libre. Afin de préparer au mieux les offensives de mêlée et également celles à courte ou longue distance, selon les ustensiles. Tout en songeant à ceux de tir capables de dégainer une fois par séquence, potentiellement puissante. Ou au contraire d’y balancer une rafale. Vraiment énormément de conditions, tout en proposant un défi adapté, selon la difficulté sélectionnée. Et évidemment des particularités inversées, pour nos phases défensives.
Une édition mecha top ?
Avant de la déballer, ne serait-ce qu’en l’apercevant en boutique, assurément la Front Mission 1St Remake Limited Edition attire le regard avec l’un de ses bonus. En l’occurrence, le lenticulaire offrant une géniale impression de profondeur à la jaquette.
Courant auparavant, cela fait désormais drôle de distinguer parmi les accessoires d’une édition collector, un manuel physique. Mais c’est le cas ici, avec un joli guide. Et pour continuer à en mettre plein les yeux, viendront également deux lithographies. En marge de la cartouche, puisqu’il ne s’agit d’une de ces versions spéciales sans le jeu.
Conclusion
Gardant les mécaniques d’époque, ne perdant d’intérêt tant elles sont profondes et bénéficient de multiples originalités via cette identité robotique, le jeu s’avère déjà très bon en tant que sortie actuelle. Mais avec cette Front Mission 1St Remake Limited Edition, l’intérêt gonfle assurément.