Chronique Jeu Vidéo Harvestella

Quelques propositions ont déjà poussé à un certain niveau l’aspect jeu de rôle, avec batailles dans un monde à la sauce fantastique et simulation de vie agricole. Avec Harvestella (Live Wire/Square Enix), les attentes sur Nintendo Switch et PC sont grandes, en espérant un double-genre désormais bien mûr.

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Y a pu d’saisons ma’ tit’ dame

En tant que J-RPG, forcément on ne coupe au protagoniste principal amnésique. Ce n’est même pas un manque d’originalité à force, mais sûrement un délire où les studios se disent très fréquemment qu’on procédera ainsi en guise de « clin d’œil ». Forcément;, cela facilite la tâche pour devoir tout (ré)apprendre sur le tas. En commençant par la spécificité de cet univers. La demoiselle nous réveillant en pleine nature, nous accueille ainsi au sein de son village qui, comme les autres, doit gérer l’entre deux saisons !

Car si les 4 au total permettent de s’adonner à l’agriculture raisonnée et de saison justement, entre chaque nouvelle, survient le Quietus. Un terrible moment qui n’est pas de toute quiétude, laissant tomber la terreur sur son passage. Bien des mystères se cachent derrière, puisque les 4 cristaux faisant resplendir l’endroit, les Lumicycles, se portent mal. Et encore un autre sujet nous intrigue : une jeune femme croisée non loin de là. Si de notre côté on a perdu la mémoire, elle semblerait venir du futur… Elle a dû se cogner la tête encore plus fortement que nous !

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Le RPG est dans le pré

Tout en cultivant « farming » au sens propre du terme et action-RPG, Harvestella ne pousse aucun des 2 curseurs à fond. Avouons que s’il avait pu, il serait devenu l’un des meilleurs jeux de tous les temps. Cependant, le coût de développement n’aurait été le même. Et idem à propos de l’investissement ludique des jouses et joueurs. Par conséquent si vous appréciez les JV de gestion de culture agricole entre autres, sans être féru.e de JDR mais désirez une variété accrue, celui-ci possède une telle accessibilité, que vous pourrez vous laisser convaincre. Durant ces phases d’exploration rôlistes, les combats s’avèreront assez simples dans la prise en main. Une unique touche pour attaquer et autrement des sorts à employer, tout le monde peut s’y plonger. Sans craindre la complexité de jeu de rôle action dans les mouvements offensifs, mais également défensifs. Car pas d’emploi d’esquive propre, contrairement à la tendance. En sus de quoi nos partenaires nous accompagneront sur le champ de baille.

Néanmoins, on bénéficie de nombreuses classes, variant les plaisirs. Avec des armes spécifiques, ainsi que des affinités élémentaires pour vaincre et par conséquent une certaine recherche tout de même pour vaincre au plus vite. Et déclencher sa jauge spéciale, grâce à ces affinités bien utilisées. Tandis que notre progression s’exécute elle très basiquement quotidiennement, avec nos statistiques grimpant si l’on a combattu. En somme, si vous craignez les RPG par les arbres de compétences alambiqués, nécessitant de la réflexion et du temps en vue de maximiser l’impact sur la suite, vous ne connaîtrez ce souci. Et inversement, si cette recherche usuelle de la personnalisation des capacités reste importante pour vous, il faudra assez globalement vous en passer.

Cette relative non profondeur rôliste servant la simplicité d’accès, vaut tout autant de l’autre côté. On gèrera ainsi sa ferme sous tous les aspects. Qu’il s’agisse de la trouvaille de semences durant nos aventures ou leur achat, à leur plantation, la bonne tenue de leur pousse, jusqu’au moment de recueillir le fruit de notre dur labeur, puis l’expédition à la vente… L’ensemble avec un cycle saisonnier important; comme vous l’aurez compris dès le scénario. La routine ne s’avère compliquée, mais pas moins agréable. Et cherchant tout autant l’accessibilité, on ne se retrouve dans l’un des logiciels les plus approfondis du genre. Notamment car toute l’expérience ne se repose sur cette facette. La dualité est ainsi très bien calibrée. Qui plus est, d’autres activités, des quêtes, garnissent nos journées. D’ailleurs il ne s’agit dans ce pan que d’un « Farming Harvestella », mais également d’un « Cooking Harvestella ». Avec énormément de recettes à cuisiner et à livrer.

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Elles sont belles mes tomates, elles sont belles

Si la création de notre avatar ne paie pas de mine, avec peu de choix à disponibilité, ce qui n’empêche pas du tout de se retrouver avec un protagoniste très stylé, on se doute justement d’une envie du studio de rester dans un certain cadre. Puisque concernant le chara-design de toutes les personnes, créatures adverses comprises, on a droit à quelque chose d’époustouflant. Dans la tradition des RPG japonais, mais pas moins fantastique pour autant, grâce aux illustrations d’Isamu Kamikokuryo. Il n’en est que plus agréable de visiter les nombreux endroits d’Harvestella, d’autant plus au rythme des musiques de Go Shijina.

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Conclusion

Cette double-bouture des genres dont résulte Harvestella, peut s’avérer autant sa force, que sa faiblesse. L’aventure est réussie sur chaque point, mais à la fois n’approfondir certains éléments lui sera reproché. Par les féru.e.s des JDR action d’un côté et de simulation fermière de l’autre. Toutefois, ne boudez votre plaisir, car on ressent justement cette envie de rassembler des personnes qui n’auraient osé si lancer autrement. Au sein d’un super univers entre fantasy et science-fiction.