Chronique Jeu Vidéo Syberia – The World Before

Œuvre posthume de Benoît Sokal, aux cotés de Microids Studio Paris, il ne sera fatalement aisé pour les critiques d’évoquer Syberia – The World Before, sans un certain pincement légitime. Néanmoins afin de respecter au mieux l’homme et l’artiste, ce 4ème épisode célébrant les 20 ans de la saga, mérite justement d’éloigner le temps d’une chronique cette horreur de la réalité. Et de se concentrer comme toujours uniquement sur la proposition en question, disponible sur PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC et qui le deviendra en 2023 sur Nintendo Switch, PS4 et Xbox One.

Syberia The World Before

Le monde c’était mieux avant ?

Les moult péripéties de l’avocate devenue aventurière Kate Walker, l’ont entraînée jusqu’à se retrouver aujourd’hui en 2004, prisonnière dans une mine saline où elle est exploitée. Cependant, elle en a vu du pays et dû recourir à des méthodes l’ayant forgée. Ce qu’elle a pu développer davantage encore, depuis qu’elle a apparemment monté un groupe de punk metal indus ! N’hésitant jamais à mettre son grain de sel où que ce soit, elle saura repartir vers des intrigues toujours plus mystérieuses et dangereuses. Mais se trouvera également plongée dans 2 recherches. Tout d’abord, celle de la seconde héroïne à incarner, Dana Roze. La jeune musicienne promise à un brillant avenir, a comme quiconque à cette époque (1937), d’autant plus par ses origines, connu le malheur de sentir la vague de la seconde guerre mondiale approcher.

Ressemblant comme 2 gouttes d’eau à notre légendaire protagoniste, cette dernière décidera de lancer sur sa trace. Pas forcément pour la retrouver en tant que telle, vous vous en doutez.. Mais, au-delà du destin de la jeune femme, c’est justement sa seconde recherche qui s’y amalgame. En l’occurrence, sur ses propres origines. Ce volet voyant Kate se poser énormément de questions. L’introspection s’avère un rouage essentiel de la mécanique de Syberia – The World Before. La voyant durant des monologues très intéressants, lever des interrogations ne la et ne nous poussant que davantage vers l’exploration. Tout en nous touchant et la rendant encore plus émouvante, au même titre que le scénario.

Syberia The World Before

Casse-tête à 2, casse-tête envieux ?

Traversant 2 époques, en passant de l’une à l’autre, le rythme et le suspense de l’aventure délivrent de la nouveauté pour la franchise. Si on a connu une telle approche ailleurs, cet aspect ici insuffle toutefois un quelque chose non pas de meilleur, mais de différent. Gonflant naturellement l’intérêt en cassant ses codes. En revanche des codes justement, il y en aura beaucoup dont on devra venir à bout. On reste au sein d’une aventure aux multiples puzzles, énigmes à déchiffrer, inspections de lieux tout en s’avérant sous la pression, associations d’objets… Mais également énormément de dialogues à choix multiples. Des séquences galvanisées par son très bon doublage (G4F Prod et Words of Magic), avec des comédien.ne.s de grande qualité. Et comme on n’a pas envie de ne citer que la toujours fantastique Dorothée Pousséo, ici en Katyusha Spiridonova, petit organigramme.

Françoise Cadol : Kate Walker
Cécile Gatto : Kate enfant
Emilie Rault : Dana Roze
Hubert Drac : Oscar
Damien Boisseau : Leon Kobatis
Ethel Houbiers : Leni Renner
Véronique Augereau : Junta Steinhoff
Céline Montsarrat : Olivia Foster
Brigitte Guedj : Bettina Wagner, Lena Roze
Jérémie Covillault : Reinhard Berger
Nathalie Homs : Angela Higel, Sarah Walker
Jacques Chaussepied : Gustav Renner
Barbara Beretta : Carina Beckmann
Jean-François Vlérick : Maximilian Mahler
Serge Thiriet : Herman Van Demarolle
Guillaume Orsat : Harold Exner
Patrice Melennec : Ludwig Hardtack
Bernard Lanneau : Mathias Müller
Marc Saez : Anton Roze, Albert Bauer
Eric Legrand : Horst Sauer
Stéphane Ronchewski : Joshua Denke
Sylvain Lemarié : Frank Höss

Syberia The World Before

À l’Est rien pas besoin de nouveau

Avec le Budapest Film Orchestra pour nous guider au niveau sonore, on se doutait qu’on apprécierait déjà de base la bande-originale. Surtout que l’Europe de l’Est d’il y a fort longtemps y est pleinement mise en scène. Soit une approche musicale qu’on adore, puisque figurant parmi nos principaux genres écoutés quotidiennement. Cependant ce qui compte au-delà de cette qualité, c’est son emploi au sein de l’aventure. Et Inon Zur, composant de somptueux morceaux, a su trouver, sûrement en travaillant conjointement avec l’équipe et notamment Benoît Sokal, les rythmes et émotions dont nous avions besoin à tel ou tel instant. En plus de profiter d’Emily Bear au piano. On se laisse alors bercer, autant que prendre aux tripes et voyager au fil de cette bande-son, en accord avec les actions et environnements.

Ces derniers dont les extérieurs nous font bénéficier de magnifiques moments. La pleine nature, surtout la forêt, s’avère un véritable ravissement. Les intérieurs paient eux moins de mine, mais ce sont les détails qui y font la différence. Avec un soin particulier entre l’ancien temps quand on joue avec Dana. Et un monde contemporain, ne l’étant peut-être pas complètement, car si intriguant par sa saveur automate. Et justement les objets, les confections mécaniques… proposeront des designs splendides, servant l’ingéniosité et vice-versa.

Syberia The World Before

Conclusion

Aventure aussi émouvante, qu’amusante et dépaysante, Syberia – The World Before nous embarque dans un voyages aux escales tortueuses pour notre plaisir de joueuses et joueurs. Ainsi que d’une grande profondeur dans son histoire, mais également historique, par certains sujets abordés.